Comme en 2010, l’Allemagne et le Ghana s’affrontent en phase de groupes de la Coupe du monde, samedi à Fortaleza dans le groupe G. L’occasion d’un nouveau duel fratricide opposant Kevin-Prince Boateng le Ghanéen à Jérôme, son frère allemand. Sauf que cette fois les Black Stars pourraient y laisser des plumes.
C’est l’histoire de deux frères nés d’un même père mais de mères différentes à dix-huit mois d’intervalle. Pensionnaire des équipes de jeunes du Hertha Berlin, le duo grandit ensemble et franchit une à une les marches vers le professionnalisme. Au point d’atteindre le niveau international. Mais alors que l’un choisit de défendre les couleurs de leur Allemagne natale, l’autre opte pour le Ghana, pays de leur père.
Le 23 juin 2010, à Johannesburg, Kevin-Prince Boateng le Ghanéen et son frère cadet Jérôme, l’Allemand, sont devenus les deux premiers frères à s’affronter en phase finale de Coupe du monde ! La victoire de la Mannschaft (1-0) n’avait pas empêché le Ghana de se qualifier. Ce samedi, lors d'Allemagne-Ghana, à Fortaleza, il pourrait en être tout autrement puisque les Black Stars ont perdu leur premier match face aux Etats-Unis (1-2).
“Nous nous battrons jusqu'au sang“
Malgré cette situation, Jérôme n’entend pas faire de cadeau à son frère aîné. “Nous n'avons pas eu de contact depuis le début du Mondial, chacun se concentre sur lui-même“, confie-t-il au site de la FIFA, alors que les deux joueurs sont habituellement en contact quotidien.
Un isolement nécessaire pour mettre les liens du sang de côté pendant quatre-vingt-dix minutes. “Je n'oublierai jamais les tournois disputés ou les titres de champion d'Allemagne remportés ensemble. Quand l'un de nous était victime d'une faute, l'autre était tout de suite là pour le défendre“, se rappelle Jérôme, 25 ans, pressenti en charnière centrale de la Mannschaft pour suppléer Matt Hummels, incertain.
Dans quelques heures, il n’y aura plus de place pour les sentiments. “Ce sera comme dans la Rome antique. Il y a des gens autour du terrain qui sont là pour voir deux équipes se faire la guerre. L'équipe qui gagnera sera celle qui le voudra le plus. Et donc nous nous battrons jusqu'au sang contre l'Allemagne“, prévient un “KPB” belliqueux à l’approche de ce “moment particulier“.
La père refuse de choisir
“J'ai perdu en 2010 face à l'Allemagne, j'ai perdu avec Schalke face au Bayern, maintenant c'est le moment de gagner enfin contre mon frère“, promet le milieu offensif des Black Stars, 27 ans. Toujours animé par la même volonté, le Ghanéen force l’admiration de son petit frère, Jérôme : “Il n'a peur de rien, il déborde d'assurance sur le terrain. Il va toujours de l'avant, même quand ça ne fonctionne pas comme il le voudrait. Après une expérience malheureuse, il retrouve vite sa bonne humeur. Mais, au basket, au tennis de table ou au tennis, ou sur la Playstation, c'est toujours moi le meilleur“.
Pas aux yeux du père de la fratrie, qui préfère rester neutre, à la différence des deux mères, qui se rangent chacune du côté de leur fils respectif. “Pour moi c'est le match le plus facile. Quoi qu'il arrive, je ne peux que gagner“, s’amuse le papa. Pour réaliser un carton plein et espérer voir ses deux fils en huitièmes, il devra tout de même souhaiter que l’Allemagne ne l’emporte pas !
