Né en France, de père marocain et de mère algérienne, Ismaël Bennacer disposait de plusieurs options pour sa carrière internationale. Aujourd’hui cadre des Fennecs avec 51 sélections à 27 ans, le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille revient sur les raisons qui l’ont fait pencher vers l’Algérie.
Né à Arles, dans le Sud de la France, Bennacer a porté maillot tricolore chez les jeunes, alors qu’il évoluait au FC Arles-Avignon, club de sa ville natale. Mais à l’heure du choix définitif pour sa sélection A, le Marseillais a préféré se tourner vers l’un des pays de ses parents. Un choix réfléchi et assumé, sur lequel il est revenu dans un entretien accordé à La Provence.
« Le choix a-t-il fait l'objet d'enjeux familiaux colossaux ? Non, on ne peut pas dire colossaux parce que ça reste du foot ! Mon père est marocain, moi aussi. C'était un choix sportif, même si derrière on représente une nation », a expliqué Bennacer, balayant les idées de conflit familial ou de pressions communautaires.
« L'Algérie, sportivement, c'était le meilleur choix pour moi »
Si le Maroc avait logiquement sa place dans les réflexions du joueur, l’aspect sportif a été déterminant dans sa prise de décision.
« J'ai hésité, je jouais déjà avec l'équipe de France en jeunes, mais je voulais représenter un des deux pays de mes parents. L'Algérie, sportivement, c'était le meilleur choix pour moi », a-t-il tranché.
En effet, les Lions de l’Atlas n’étaient pas au sommet de leur art en 2016, quand Bennacer a effectué son choix international. L’équipe entraînée par Badou Zaki (avant l’ère Hervé Renard) venait de briller par son absence à la CAN 2015 et n’avait pas encore l’aura dont elle bénéficiera une décennie plus tard. Ce n’est qu’à partir de fin 2017, et une qualification pour le Mondial 2018, que le Maroc retrouvait son attractivité.
De son côté, l’Algérie sortait de deux participations au Mondial d'affilée (2010 puis 2014), dont la dernière a particulièrement marqué les jeunes de la génération d’Ismaël Bennacer. Bien qu’avec des résultats encore timides à l’échelle continentale (8èmes de finaliste en 2015, sortis par le vainqueur ivoirien), les Fennecs avaient déjà bâti une réputation d’équipe joueuse et ambitieuse. Qui a certainement contribué à l’arrivée de l’actuel milieu défensif de l’OM. Nasser Larguet, ex-DTN du Maroc, assurait récemment de son côté que Bennacer avait dit oui au Maroc, avant de changer d'avis suite au refus de lui assurer une place de titulaire.
Un dilemme commun chez les binationaux
Bennacer n’est pas le premier joueur d’origine maghrébine à devoir trancher entre le Maroc et l’Algérie. Mehdi Benatia, par exemple, a fait le choix inverse. Cette situation est fréquente notamment en France, où les binationaux marocains et algériens sont nombreux, et souvent courtisés par les deux fédérations.
Avec l’Algérie, l'ancienne révélation d'Empoli a connu une CAN triomphale en 2019. Ses performances brillantes lors de la compétition ont également fait grimper son exposition, et sans doute facilité son transfert au Milan AC ce même été. Un choix gagnant, sur le plan personnel comme collectif, qu’il semble loin de regretter.