Défait par la France lors de son entrée dans la compétition (1-3), le Ghana retrouve ce mercredi les Bleuets en demi-finale de la Coupe du monde U20 . Il n'y aura pas de revanche dans l'air assurent les Black Satellites. Pas étonnant au vu des métamorphoses opérées par les deux sélections en l'espace de trois semaines.
C'était le 21 juin dernier. Cela semble pourtant faire une éternité. La France et le Ghana s'étaient défiés pour leur entrée en lice dans la Coupe du monde des moins de 20 ans, organisée en Turquie. Et l'affrontement avait tourné à l'avantage des Bleuets (3-1), qui ont trouvé la faille après avoir buté sur de vaillants ghanéens pendant plus d'une heure. Près de trois semaines plus tard, les deux équipes, appelées à se défier ce mercredi à Bursa pour une place en finale, risquent de ne pas se reconnaître.
Après une phase de poules très poussive, bouclée à la deuxième place du groupe A, la France a retrouvé son jeu lors des matches à élimination directe. La Turquie, pays-hôte (4-1), puis l'Ouzbékistan (4-0) l'ont appris à leur dépens. Emmenés par leurs stars Paul Pogba (Juventus), Geoffrey Kondogbia (Séville) ou encore Yaya Sanogo (désormais joueur d'Arsenal), les Tricolores sont impressionnants.
Le Ghana ne veut plus se faire peur
Mais, en une vingtaine de jours, le Ghana a lui aussi changé de dimension et reste sur trois succès après ses deux défaites initiales. Avec sa place de dernier qualifié parmi les quatre meilleurs troisièmes de groupes et ses folles remontées face au Portugal (3-2) puis contre le Chili (4-3), le dernier représentant africain est passé maître dans l'art du come-back inespéré. Mais, cette fois, promis, les Black Satellites ne veulent plus jouer avec le feu.
“Maintenant, nous avons un moral inébranlable. Cela dit, nous ne pourrons pas éternellement renverser des montagnes. Si nous nous imaginons que nous pouvons encore nous permettre de nous retrouver menés au score, nous nous trompons lourdement. Nous avons épuisé nos jokers. Si nous laissons à nouveau l'autre équipe prendre l'avantage, nous ne parviendrons peut-être plus à sauver la situation“, prévient un Ebenezer Assifuah lucide sur le site de la FIFA.
Des suspensions handicapantes
Le Ghana est donc entièrement concentré sur lui-même, loin d'être obsédé par une quelconque idée de revanche à l'égard de Bleuets qui lui ont fait mordre la poussière. “Pas question d'utiliser ce mot“, confirme Assifuah, qui ne manque pas d'ambition. “Nous avons les moyens de gagner le tournoi, pour peu que nous soyons solides en défense“, jure l'attaquant du Liberty Professionals. Le meilleur buteur ghanéen du Mondial (quatre réalisations) sait de quoi il parle : avec 10 buts encaissés, les Black Satellites possèdent la pire arrière-garde du tournoi.
Contre la France, les suspensions des deux titulaires de la charnière centrale, Lawrence Lartey, le capitaine, et Joseph Attamah, risquent de ne rien arranger à cette perméabilité. Et les absences ne s'arrêtent pas là pour le Ghana puisque le compartiment offensif sera privé de Moses Odjer. Le prodige de 16 ans est lui aussi suspendu pour la rencontre. Mais les Black Satellites ont de la réserve : avec douze buts inscrits, ils possèdent la deuxième meilleure attaque du tournoi derrière… la France (13 réalisations).
Spectacle offensif
Mais aucune sélection ne devance le Ghana en termes de tirs cadrés (114, contre 86 contre les Bleuets). Reste aux jeunes pousses de Sellas Tetteh à régler leur problème d'efficacité, qui a une nouvelle fois failli leur coûter cher face au Chili.
De son côté, malgré sa victoire de juin, le France ne prend pas de haut le vainqueur de la Coupe du monde 2009 de la catégorie. Et pour cause, les Black Satellites sont plus expérimentés que les Bleuets dans cette catégorie d'âge.
Mercredi ils brigueront un ticket pour la quatrième finale de leur histoire. Une finale qui se refuse toujours aux Tricolores. “Le collectif s'est huilé au fil du tournoi et nous n'avons cessé de monter en puissance. Heureusement, car nous affrontons le Ghana, une formation de haut niveau“, a mis en garde le Français Jean-Christophe Bahebeck. Voilà bel et bien les compteurs remis à zéros.