Contraints de libérer leurs internationaux africains à partir de ce lundi en vue de la CAN 2015, les clubs européens ont adopté des attitudes variables ce week-end. Certains ont joué la carte de la souplesse, laissant leurs joueurs à disposition de leur sélection avant la date fatidique, tandis que d’autres ont tout fait pour les conserver jusqu’à la dernière minute. Avec des fortunes diverses.
Libérer ses joueurs pour la CAN, une contrainte qui enquiquine bon nombre de clubs européens. Willy Sagnol, entraîneur des Girondins de Bordeaux, et Sam Allardyce, à la tête de West Ham, ne se sont pas fait prier pour le faire savoir. Mais les formations du Vieux Continent n’ont pas le choix : à partir de ce lundi 5 janvier, elles doivent libérer leurs internationaux africains pour la CAN 2015. Une circulaire de la FIFA le leur impose.
Face à cette obligation, les clubs ont fait preuve de plus ou moins de compréhension. Il y a ceux comme l’AS Monaco et le FC Nantes qui ont accepté de laisser respectivement Aymen Abdennour (Tunisie) et Lacina Traoré (Côte d’Ivoire) et Papy Djilobodji (Sénégal) à disposition de leur sélection dès ce week-end malgré le 32e de finale de Coupe de France. Une attitude conciliante récompensée par une qualification pour les deux pensionnaires de Ligue 1.
A l’OL c’est à la carte
Il y a aussi les clubs qui ont adopté une politique à géométrie variable, comme l’OL. Les Rhodaniens ont laissé Henri Bedimo (Cameroun), Bakary Koné (Burkina Faso) et Mohamed Yattara (Guinée) rejoindre leur sélection mais ils ont retenu le Camerounais Clinton N’jie, titulaire contre Lens, samedi (3-2), alors que Mehdi Zeffane (Algérie) est resté sur le banc.
A l’inverse, figurent des clubs réfractaires, qui ont tenu à bénéficier des services de leurs internationaux africains jusqu’à la dernière minute. Et on peut les comprendre. Au Portugal, les Algériens Yacine Brahimi (FC Porto) et Islam Slimani (Sporting Lisbonne) ont chacun marqué samedi lors du succès de leurs clubs respectifs.
Ayew n’a pas suffi à l’OM
Outre-Manche, contre Sheffield Wednesday, l’Ivoirien Yaya Touré n’a pas été de trop pour permettre à Manchester City de se débarrasser d’un adversaire accrocheur (2-0). En Coupe de France, Valenciennes (Ligue 2) s’est offert le scalp de Nice, pensionnaire de l’élite, (2-0) grâce notamment à un corner 100% malien frappé par Sigamarry Diarra, pré-sélectionné pour la CAN, et réceptionné par Adama Coulibaly.
En Coupe de France aussi, Marcelo Bielsa avait décidé de titulariser le Camerounais Nicolas Nkoulou et a beaucoup misé sur l’entrée en jeu d’André Ayew dès la 63e minute. En inscrivant le but du 3-2, le Ghanéen, brassard de capitaine autour du bras, s’imaginait déjà en sauveur des Phocéens. Mais le leader de Ligue 1 a déchanté, concédant l’élimination contre le Grenoble Foot 38, pensionnaire de CFA (4e division) aux tirs au but (3-3, 5 tab à 4).
Mbia, la tuile
Certainement de quoi susciter les moqueries des clubs “râleurs”, qui ont fait le forcing pour conserver leurs internationaux africains mais n'ont pas eu besoin d'eux pour s'imposer ce week-end. A l'image de Leicester où Riyad Mahrez a assisté à la qualification des siens contre Newcastle (1-0) depuis le banc, ou du Valence CF, où Sofiane Feghouli n'est entré qu'à la 73e, à peine le temps de toucher quelques ballons, alors que son club menait déjà 2-1 contre le Real Madrid.
“La circulaire de la FIFA nous a joué un mauvais tour. Il n’y avait que 11 joueurs pour le premier jour du stage, vendredi“, peste Christian Gourcuff, le sélectionneur de l’Algérie. “Le temps que les joueurs récupèrent, les choses sérieuses ne vont donc commencer que mercredi“.
Le technicien français devrait pourtant voir le bon côté des choses : au moins, ses Fennecs ne se sont pas blessés pendant le week-end. Au contraire du Camerounais du FC Séville Stéphane Mbia, victime d’un tacle appuyé samedi contre le Celta Vigo (1-0) et remplacé dès 22 minutes de jeu. Le capitaine des Lions Indomptables sera absent de dix à quinze jours. Il est la seule victime recensée d’un week-end qui aura heureusement fait couler plus d’encre que de sang.