Alors que leur relation semble plus que jamais tendue, le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o a créé la surprise ce mercredi en annonçant une initiative inattendue envers son sélectionneur Marc Brys.
Le feuilleton qui régit le football camerounais depuis désormais plus d'un an a connu un nouveau climax avec la vraie-fausse démission de Marc Brys. Et alors que le Belge est en passe de remporter un bras de fer avec le président de la FECAFOOT, ce dernier a affiché un semblant de tentative d'apaisement.
“Je pourrai régler les arriérés de salaire”
Lors d’un discours devant les membres du Comité exécutif de la Fécafoot, Eto’o a déclaré :
« Grâce à vous, demain je pourrai signer les contrats des collaborateurs de l'entraîneur sélectionneur Marc Brys et passer au paiement de leurs arriérés de salaire. Vous m'avez permis de modifier certaines règles financières que nous avons, et cela reflète votre ambition à faire grandir notre football. »
Un geste fort… et calculé ?
Si le ton se veut apaisé, le geste d’Eto’o est loin d’être neutre. En débloquant cette situation contractuelle, il envoie un double signal : montrer qu’il reste aux commandes sur le plan administratif, tout en désamorçant partiellement les critiques sur la précarité du staff technique.
Alors que le paiement du staff technique incombe au ministère des Sports, cette manœuvre permet aussi au président de la Fécafoot de réaffirmer son engagement pour la professionnalisation et la stabilité financière du football camerounais.
« Vous ne pouvez pas arriver aux bouts de vos idées si financièrement, vous n’êtes pas stable et indépendant », a-t-il ajouté, en soulignant les avancées réalisées grâce aux nouvelles règles budgétaires adoptées.
Eto’o – Brys, un vrai couple toxique ?
Malgré cette annonce symbolique, le climat entre les deux hommes reste lourd. Rappelons que Marc Brys avait été nommé unilatéralement par le ministère des Sports, déclenchant une crise institutionnelle sans précédent. Refusant d’entériner cette décision, Eto’o avait dans un premier temps rejeté Brys avant d’être contraint de l’accepter — non sans tensions. Ces derniers mois, ils se sont livrés tour à tour piques et tentatives d'apaisement, tout en maintenant un statut quo de conflit latent. Avec, en toile de fond, une véritable guerre d'égo…
Apaisement durable ou simple pause stratégique ?
Dans ce contexte, la déclaration d’Eto’o peut-elle réellement ouvrir la voie à une collaboration plus saine ? Rien n’est moins sûr. D’un côté, ce geste pourrait être interprété comme un recentrage sur l’essentiel : les résultats sportifs. De l’autre, certains y verront une manœuvre politique destinée à reprendre le contrôle du narratif, alors que la pression s’intensifie autour des performances de l’équipe nationale.
En attendant, Marc Brys et son staff peuvent (enfin) travailler dans des conditions contractuelles claires, mais les fondations de leur collaboration avec la Fécafoot restent fragiles. Une trêve apparente, certes… mais jusqu’à quand ?