Au lendemain de l’annonce de sa démission suivie du démenti de Marc Brys, le sélectionneur de l’équipe du Cameroun, et de la confirmation à son poste par le ministre des Sports (Minsep), Samuel Eto’o a déconstruit la thèse de la machination indirectement imputée à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) dont il tient les rênes.
Vaste mélimélo dans le football camerounais. Mercredi, la Fecafoot annonçait via communiqué prendre acte de la démission de Marc Brys. Confirmant ainsi l’information ébruitée un peu plus tôt par Jeune Afrique.
Alors que l’onde de choc se propageait à peine, Marc Brys a pris de court tout le monde en démentant avoir renoncé à ses fonctions de sélectionneur de l’équipe du Cameroun. Le technicien belge de 63 ans en a profité pour charger la Fecafoot, qu’il a indirectement accusée de manipulation, de désinformation ou encore d’avoir piraté sa messagerie. Le tout, dans le seul et unique but de l’évincer de son poste.
Ce n’est un secret pour personne que Brys et Eto’o ne s’apprécient pas. Et pour cause, le Flamand a été nommé par le ministre des Sports (Minsep) au printemps 2024 sans l’aval de l’ancien buteur. Dans la foulée, le ministre Narcisse Mouelle Kombi a conforté l’ex-coach de Louvain à la suite d’ « un entretien téléphonique ».
La Fecafoot pas au courant du salaire de Brys
À partir de là, la Fecafoot était présentée comme la fauteuse de troubles. Une étiquette salissante que l’instance s’est refusée d’endosser. En effet au travers d’un communiqué daté de ce jeudi, la Fecafoot a démontré la véracité de la démission de Brys, tout en déconstruisant une à une les accusations formulées à son encontre.
L’institution fait déjà remarquer qu’elle « n'a jamais été associée à la négociation et à la signature du contrat » de Brys, et qu’elle « ignorait les modalités de paiement » de son salaire. Sous-entendu, elle n’était pas au courant du retard de salaire dû à l’Anversois. Retard épongé à la hâte par le gouvernement face au tollé généré par sa démission, comme nous vous le révélions dans les coulisses de cette affaire.
Incohérence entre deux dates
La Fecafoot pointe ensuite une incohérence entre la date du paiement des arriérés et celle de la lettre de démission signée par Brys. Ce dernier notifiait sa décision à la l’instance le 21 juillet, selon la faîtière, alors que le Minsep affirme avoir payé le sélectionneur le 18 du mois, soit trois jours plus tôt.
« En tout état de cause, l'existence d'arriérés de paiement (reconnus par vous-même) est de nature à instiller un doute raisonnable sur l'hypothèse – sous-entendue – d'une fausse démission fabriquée par la Fecafoot. »
La Fecafoot révèle en outre l’existence de signes avant-coureurs de la démission de Brys. Celui-ci ayant refusé par exemple de concocter la présélection des joueurs pour le rassemblement de septembre. Laquelle liste portait finalement la signature du préparateur physique Christophe Manouvrier.
Le courrier reçu physiquement et non par messagerie électronique
Mais ce n’est pas tout. Alors que Brys expliquait que le courrier de la discorde aurait été expédié depuis Yaoundé alors qu'il vit en Grèce, la Fecafoot atteste avoir reçu de la part de Brys un « courrier recommandé transporté par un service de messagerie mondialement reconnu », EMS, comme dévoilé photo à l’appui par le compte AllezLesLions la veille.
📸 Le courrier recommandé reçu le 21 juillet 2025 par la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) au nom de Marc Brys. ✉️🇨🇲
🤔🤔🤔 pic.twitter.com/pM503wBmqX
— AllezLesLions (@AllezLesLions) July 23, 2025
Outre la lettre de démission, le paquet contenait sept pages photocopiées du contrat, et une copie de la correspondance du Minsep au ministre des Finances, datée du 15 mai 2024 et « sollicitant la prise en charge » du staff de Brys.
Suffisant pour démentir le piratage de la messagerie de Brys. Puisque, « le courrier qui nous est parvenu le 22 juillet est physique, en papier, par lettre recommandée », soutient la Fecafoot.
Fort de tous ces arguments, l’instance considère toujours effective la démission de Brys. Ce qui laisse entrevoir un nouveau bras de fer à l’approche des prochaines échéances de la sélection.
« Après avoir fait la démonstration qu'aucune manipulation d'aucune sorte n'a été ourdie au sein de la Fédération Camerounaise de Football, nous affirmons avec force qu'au regard des pièces en notre possession, Monsieur Marc Brys a bel et bien rompu, en connaissance de cause, sa relation contractuelle avec le Cameroun avec effet immédiat. Ni l'Histoire glorieuse des Lions Indomptables, ni le prestige attaché à l'image de marque de notre pays n'autorisent qu'il soit sali par cette polémique inacceptable. Nous formulons l'espoir qu'un jour la vérité jaillisse, pour l'honneur et le respect que nous devons à nos compatriotes. »

