Recadrée sur la place publique par le ministère de l’Économie et des Sports (Minsep), la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) s’est déresponsabilisée quant à l’ardoise à régler à l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables Antonio Conceiçao. Le tout, en dénonçant un comportement mesquin de la part de sa tutelle.
Dans un communiqué publié samedi, le Minsep, au travers du Chef de sa cellule de communication, a annoncé sa décision de payer les 1,85 million d’euros à l’ex-sélectionneur Antonio Conceiçao. Cela faisait suite à la révélation d’une nouvelle mise en demeure de la FIFA à l’encontre de la Fecafoot, elle-même menacée d’être traduite devant la Commission de discipline, au risque de faire courir une éventuelle suspension aux Lions Indomptables.
Le Minsep n’a pas manqué de faire porter le chapeau à la Fecafoot, en insinuant lui faire une fleur lorsqu’il signifiait que “l'État a choisi de se substituer à la Fécafoot”. L’occasion de remonter les bretelles à l’entité présidée par Samuel Eto’o sur la place publique.
“La Fecafoot est invitée à une gestion moins primesautière et plus responsable de ses rapports avec les encadreurs. Elle doit s'abstenir à l'avenir de toute décision hâtive et impulsive qui soit de nature à impacter négativement l'image de notre pays et à induire des dépenses supplémentaires inutiles au Trésor public, dans un contexte de raréfaction des ressources financières”, pouvait-on lire.
Conceiçao viré avec l’accord du président de la République
Cette sortie n’a pas été appréciée par la Fecafoot. Au travers d’un communiqué publié ce dimanche, cette dernière a martelé avoir été “condamnée dans le cadre de ce procès en raison de sa qualité d'unique interlocuteur de la FIFA pour ce qui est du football camerounais”. La décision de résilier Conceiçao ayant en effet bénéficié du feu vert du président de la République Paul Biya “et mise en œuvre par l'ensemble des Administrations concernées”, y compris le Minsep, argue l’instance.
“C'est donc malsain de vouloir faire porter à la Fecafoot la résiliation unilatérale du contrat de l'Entraineur Conceiçao et du procès qui a suivi, vitupère-t-elle. Les positions de la Fecafoot en toutes circonstances sont et demeurent rationnelles et éclairées, se fondant toujours sur des arguments de droit, de vérité et de justice. Les traiter de ‘primesautières, d'irresponsables, de hâtives ou d'impulsives’ relève simplement de la provocation et de l'insulte. La Fédération ne saurait y répondre par respect pour sa tutelle.”
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— Fecafoot-Officiel (@FecafootOfficie) February 23, 2025
Une pratique de longue date
La Fecafoot rappelle également que le limogeage du technicien portugais répond à un modus operandi appliqué aux anciens sélectionneurs avant même le cas Conceiçao. Et ce, sans qu’elle y ait été associée.
“Toutefois, il est constant de remarquer que par le passé plusieurs contrats des Sélectionneurs des Lions Indomptables (à titre d'illustration ces quinze dernières années : Javier Clemente, Volker Finke, Hugo Bross, Clarence Seedorf) ont été résiliés pour les mêmes motifs. Ces contrats, toujours négociés en excluant la Fecafoot ont fait perdre d'importants moyens à l'Etat. L'unique contrat auquel la Fédération Camerounaise de Football a régulièrement été associée, à savoir celui du Manager-Sélectionneur Rigobert Song, résilié pour les causes similaires, ne pouvait pas donner lieu à de tels procès aux conséquences importantes car savamment négocié.”
Puis de conclure en épinglant le comportement de défiance répétée “certains entraineurs-sélectionneurs”, en faisant allusion à l'actuel homme fort des Lions Indomptables, Marc Brys, galvanisés par le gouvernement.