Alors que la CAF a annoncé vendredi que la Guinée équatoriale accueillerait la CAN 2015 en janvier prochain, Issa Hayatou, le président de l’instance dirigeante du football africain, a expliqué cette décision surprenante sur les ondes de RFI. “Nous n’avons pas le choix”, concède-t-il notamment, sous entendant que la seule alternative aurait été le Qatar. Le dirigeant glisse au passage que l’Angola, le Nigeria et l’Egypte n’ont jamais été contactés. Il plaide par ailleurs en faveur de lourdes sanctions à l’encontre du Maroc, qui a renoncé à organiser la compétition aux dates prévues.
Les infrastructures en Guinée
équatoriale
“Depuis la CAN 2012, les Équato-guinéens ont construit deux
stades à l’intérieur du pays. […] Ce sont ces deux villes (Mongomo
et Ebebiyin) que l’on va visiter maintenant. Quant aux problèmes
d’hôtellerie, il n’y en a pas. Nous sommes en train de manger dans
un hôtel quasiment 5 étoiles à Mongomo. Donc, il n’y a pas de
problèmes particuliers. Je vais voir le reste des
infrastructures.
(Sur la faible
capacité des stades) Vous verrez que l’engouement sera
présent, comme lors des éditions précédentes. Tout se
passera dans de très bonnes conditions.”
L'infime délai pour préparer la compétition
“Honnêtement, c’est un délai assez court. Mais on ne peut
pas faire autrement. La Guinée équatoriale et la CAF vont se
mobiliser jours et nuits pour essayer de faire au mieux. Il
y aura des imperfections. Il ne faut pas se voiler la
face. Soixante-quatre jours ne suffisent pas à organiser
une telle compétition normalement. Mais nous allons faire le
maximum.
(Concernant Ebola) Il y aura des contrôles partout, notamment dans
les aéroports. Le président Obiang a acheté tout ce qu’il faut pour
veiller à l’entrée et à la sortie des gens de son
territoire.”
La polémique sur le repêchage du Nzalang Nacional
“C’est tout à fait différent. On l’avait disqualifiée en raison de la présence d’un joueur non-réglementaire. Qu’allez-vous me conseiller ? De ne pas les prendre ? A l’heure actuelle, nous n’avons pas le choix. Ils ont volé à notre secours. La Guinée équatoriale sera présente, à la place du Maroc. Il n’y aucun problème.”
Les pays qui ont candidaté
“La Guinée équatoriale ne faisait pas partie des quatre pays
pressentis au départ, l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Ghana, et le
Soudan. Mais nous avons eu des déboires avec eux. D’autres pays
sont concernés par des élections ou manquent d’infrastructures. On
s’est donc replié vers la Guinée équatoriale. […]
Le Soudan a dit ‘non' parce qu’ils ont des élections
présidentielles en janvier/février. Le Ghana a expliqué que sa
population n’était pas favorable à la CAN par peur du virus Ebola.
L’Algérie a expliqué que ses infrastructures ne seraient pas prêtes
à temps. […]
Tous les autres pays-candidats, ça relève de l’imagination de la
presse. Nous avons entendu ici et là que la candidature de l’Angola
était étudiée. Nous n’avons jamais saisi l’Angola, le
Nigeria et l’Egypte. On connaît quand même le continent
africain ! On sait où sont les problèmes et où on peut aller ou
pas.”
La piste qatarie
“La solution du Qatar était là aussi. Les Qatariens ont dit que si nous le leur demandions, et que si nous n’avions pas de solution, ils étaient là, entièrement disposés à voler à notre secours. Fort heureusement, la Guinée équatoriale a accepté. Il nous reste à remercier le Qatar pour sa bonne volonté et sa coopération.”
Les sanctions à venir contre le Maroc
“On appliquera nos règlements. Ils sont clairs. Souvenez-vous, en 1996, le Nigeria avait boycotté la compétition. Le Président avait refusé que son pays aille en Afrique du Sud. Pendant quatre ans, ils ont été suspendus. Une sanction prévue par le règlement. Il n’y aura pas deux poids deux mesures. Il n’est pas question de laisser cet état d’esprit s’instaurer. Cela risque de porter préjudice sérieusement au football en Afrique.“