“J’ai dû payer des joueurs et le staff de ma poche”, Rulani Mokwena vide son sac sur le Wydad Casablanca

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Article rédigé par notre partenaire Afrik-Foot.ZA

Récemment limogé du poste d'entraîneur du Wydad Casablanca, Rulani Mokwena a révélé qu’il avait dû dépenser son propre argent pour régler la situation de certains joueurs et membres du staff en raison des problèmes financiers du club marocain.

Rulani Mokwena a exposé au grand jour les difficultés financières auxquelles il a été confronté lors de son court passage au sein du Wydad Athletic Club.

Le coach sud-africain a quitté le Wydad en mai, dix mois après le début d’un contrat de trois ans, à la suite d’un désaccord avec certains membres du conseil d’administration du WAC, une partie des supporters n’étant également pas convaincue par lui. Il a insisté sur le fait qu’il avait été poussé vers la sortie non pas pour des raisons de performances selon lui, mais à cause de la politique interne du club.

Cependant, ce qui l’a le plus contrarié, c’est que sa loyauté ait été remise en question par le vice-président du club, malgré tous ses efforts pour travailler dans des conditions très difficiles selon lui, allant jusqu’à passer huit mois sans salaire et à devoir utiliser son propre argent pour aider certains joueurs et membres du staff technique.

« Je n’avais aucun problème avec la pression, avec la dépression psychologique et tout ça. J’étais prêt à démissionner parce qu’il y avait beaucoup de rumeurs », a expliqué Mokwena sur Marawa Sports Worldwide.

Tout ce qu’il veut, c’est aller jouer le Mondial avec Guardiola

« Je me souviens qu’un jour, j’ai dit au président : je ne peux pas supporter d’investir autant, de travailler si dur pour faire venir autant de joueurs, presque tous gratuitement », a-t-il ajouté, expliquant qu’il avait même dû payer certains joueurs et membres du staff technique de sa propre poche, le club étant à court de liquidités à son arrivée.

« Il m’est arrivé de devoir payer certains joueurs, payer certains membres du staff, acheter du matériel d’entraînement avec mon propre argent, investir dans le club, et ensuite, le vice-président me demande : ‘Aimes-tu vraiment ce club ?’ »

« Je ne me serais jamais infligé certaines des choses qui se sont produites, et c’est pourquoi j’ai dit au président qu’il y avait peut-être un désalignement quelque part et qu’il vaudrait mieux que je parte, car j’entendais : ‘Tout ce qu’il veut, c’est aller jouer la Coupe du monde des clubs avec Pep Guardiola et partir.’ »

Dans une autre interview, Mokwena a expliqué comment il avait dû faire face à la dure réalité financière du club, confirmant à demi-mots être resté 8 mois sans salaire.

« Vous aviez raison concernant le problème de salaire, mais c’était un problème qui, à ce moment-là, coïncidait avec la présence de mon agent au Maroc et le club était en discussion pour régler les problèmes existants », a confié Mokwena au journaliste Mazola Molefe.

Les joueurs en prennent aussi pour leur grade

« Ce n’était pas forcément une question d’argent, quand on aime quelque chose – et j’aime entraîner. À mon arrivée, lors de ma première réunion avec les joueurs, j’ai demandé comment le Raja [Casablanca] avait réussi le doublé alors qu’on m’avait dit qu’ils avaient connu les mêmes problèmes ? »

« Ils étaient prêts à défendre le club et le blason, et c’est parfois ce que je trouvais absent [chez les joueurs du Wydad], mais je devais être celui qui montre que, même lorsque les joueurs étaient mécontents des paiements, je n’étais pas focalisé sur l’argent mais sur la représentation du club. »

Le technicien s’est plaint de plusieurs éléments qui ont rendu son séjour au Maroc difficile, notamment la volonté supposée de certains dirigeants de voir un coach local à la tête du Wydad, ainsi que les barrières culturelles et linguistiques.

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Issa Hayatou, Ahmad Ahmad, Patrice Motsepe… Lancée en 2010, la rédaction d’Afrik-Foot en a vu défiler des présidents de la CAF. Sa plume peut parfois être acerbe mais elle a toujours le même objectif : œuvrer au développement du football africain, sans rien cacher de ses réussites comme de ses faiblesses.