Maroc-Espagne : ces 4 appelés de Sektioui qui auraient pu jouer pour la Roja

Publié le par Anthony Olivier, actualisé le

Ce lundi 5 août au Stade Orange Vélodrome à Marseille, le Maroc et l'Espagne croiseront le fer pour une place en finale des Jeux Olympiques Paris 2024. Un match à part pour plusieurs joueurs des Lionceaux de l'Atlas…

Si l'Espagne faisait partie des favoris au dernier carré, c'était un peu moins le cas du Maroc, qui appartenait davantage à la catégorie des outsiders du tournoi sans forcément que sa présence à ce stade de la compétition ne soit une évidence. Toujours est-il que les Lionceaux de l'Atlas ont d'ores et déjà réussi leur pari : atteindre les demi-finales de la compétition, ce qui ne leur était jamais arrivé au cours de leur histoire aux JO.

Parmi les héros marocains, on retrouve notamment quatre éléments qui auraient pu défendre les couleurs du futur adversaire, l'Espagne. Dressons le portrait de chacun d'entre eux et voyons les raisons qui les ont poussés à défendre la tunique Rouge et Verte au détriment de la Roja.

Abdessamad Ezzalzouli

Abdessamad Ezzalzouli, dit “Ez Abde” (22 ans), est né en 2001 au Maroc, à Béni Mellal, mais depuis qu'il s'est installé à l'âge de sept ans avec sa famille dans le quartier de Carrús à Elche en province d'Alicante, l'ancien pensionnaire du Barça n'a plus vécu ailleurs qu'en Espagne. Le sociétaire du Real Betis a pourtant toujours défendu les couleurs du Maroc, des catégories U15 aux A en passant donc par la sélection Olympique. S'il avait obtenu en décembre 2021 la nationalité espagnole, le gaucher a toujours été clair quant à ses intentions de représenter les Lions de l'Atlas, et ce en dépit des rumeurs l'annonçant proche de la Roja.

Abdessamad Ezzalzouli, Ez Abde, Maroc
© Iconsport

Ilias Akhomach

Né à Els Hostalets de Pierola à Barcelone en 2004, Ilias Akhomach (20 ans) est issu d'une famille marocaine venant de Tétouan. Et contrairement à son compatriote et coéquipier Ez Abde – qu'il a d'ailleurs connu chez les Blaugranas – l'ailier gauche de Villarreal a davantage tergiversé : le Maroc en U15, l'Espagne des U16 aux Espoirs puis de nouveau le Maroc avec les U23 depuis 2023 puis avec les A depuis cette année.

Son choix marocain vient à priori du coeur et ne s'apparente pas à un plan B étant donné qu'en novembre dernier, il avait été convoqué avec la sélection Espoirs espagnole, une convocation qu'il avait déclinée au profit de la sélection marocaine Olympique. « Au final, je reste marocain, ma culture et mes origines viennent du Maroc. Ce n’était pas une décision difficile de faire ce choix, je l’ai toujours su clairement et mon entourage, également », avait-t-il expliqué dans une interview accordée au média espagnol Relevo.

Ilias Akhomach, Maroc Olympique
© Imago

Achraf Hakimi

Le plus connu de cette liste. Né à Madrid, dont il a d'ailleurs porté le maillot du club phare, le Real, jusqu'en 2018, Achraf Hakimi a toujours défendu les couleurs du Maroc, même en catégories jeunes. Si la tentation de rejoindre la Roja a un moment existé, elle n'a pas fait long feu tant son amour pour le pays des Lions de l'Atlas est grand. “Ce n'était pas à cause de quelque chose en particulier, mais à cause de ce que je ressentais, parce que ce n'était pas ce que j'avais appris et vécu chez moi, à savoir la culture arabe, le fait d'être marocain. Je voulais être ici”, expliquait d'ailleurs le latéral droit du Paris-Saint-Germain au journal Marca au sujet de son refus de porter le maillot de la Roja, et ce même s'il a grandi en Espagne, pays dont il a d'ailleurs été le bourreau aux tirs au but en 8es de finale du Mondial 2022 (0-0, 3-0 tab).

Munir El Kajoui

L'habituel numéro 2 en sélection au poste de gardien de but est lui aussi venu prêter main forte à cette équipe Olympique, et ce en dépit de son âge avancé (35 ans). Né à Melilla, enclave espagnole au Maroc, il a fait toutes ses classes en Espagne et même la majeure partie de sa carrière professionnelle, avant son départ en 2020 pour Hatyaspor en Turquie, à 31 ans. Passé ensuite par Al-Wehda en Arabie saoudite, le roc d'1 mètre 90 vient de s'engager avec la RS Berkane et évoluera donc pour la toute première fois dans un club marocain.

Malgré une carrière honorable, notamment en sélection (46 capes), il était toutefois peu probable de l'imaginer porter un jour le maillot de la Roja étant donné qu'il n'a jamais évolué plus haut qu'en Liga2, l'antichambre de l'élite du football espagnol. A noter qu'à l'inverse des trois joueurs ci-dessus, il ne possède aucune cape dans les catégories jeunes, aussi bien dans les rangs de l'Espagne que du Maroc. Sans doute le signe d'une maturité tardive, qui lui permet d'ailleurs peut-être d'être toujours au haut niveau à son âge.

Maroc-Espagne : ces 4 appelés de Sektioui qui auraient pu jouer pour la Roja
Anthony Olivier

Explorateur et gratte-plume du football africain, j'aime brosser le portrait des nouvelles pépites du continent.