Stade Rennais : qui est Geoffrey Lembet, le nouveau 3ème gardien ?

Publié le par Anthony Olivier, actualisé le

Dans les rangs de Sedan (National) la saison dernière, Geoffrey Lembet, 35 ans en septembre, vient d'officialiser sa signature pour un an au Stade Rennais (Ligue 1). Le dernier rempart centrafricain devient le numéro 3 dans la hiérarchie des gardiens, derrière Steve Mandanda et Gauthier Gallon.

Un troisième gardien n'est ni un figurant, ni un membre du staff, ni même sous l'égide d'un emploi fictif comme peuvent le penser certaines mauvaises langues. Il s'agit d'un membre à part entière de l'effectif professionnel. Même s'il est vrai qu'il a peu de fois l'occasion d'évoluer en compétition officielle, il se prépare à toute éventualité. Aux entraînements, son rôle est – à l'instar des deux autres portiers – de proposer aux attaquants du groupe une opposition stimulante. C'est pour toutes ces raisons qu'un numéro 3 dans la hiérarchie doit être capable de maintenir un niveau de forme élevé tout au long de la saison. Si de jeunes gardiens prometteurs venant de signer leur premier contrat professionnel sont souvent désignés comme troisième dernier rempart, le Stade Rennais a décidé de miser sur Geoffrey Lembet et son expérience.

Dans des propos rapportés sur le site officiel du club breton, le portier d'1 mètre 86 s'est réjoui de son arrivée :  On connaît tous le Stade Rennais, on ne peut dire que du bien du club. C’est beaucoup d’émotions et de plaisir car c’est un honneur de l’intégrer. C’est une sacrée étape de franchie. Je veux être à l’image du club, c’est-à-dire très professionnel. Je ne suis pas venu prendre des photos, c’est un club exigeant et cela me convient bien. J’ai beaucoup suivi Steve Mandanda et Gauthier Gallon à la télé, je suis pressé de les rencontrer et de travailler avec eux. Je sais que ce sont de bons gars, ça va très bien se passer. Je connais aussi la qualité des attaquants rennais, je compte bien leur filer du boulot et ne pas me laisser faire dans les buts ». Habile avec les gants, Geoffrey Lembet semble l'être aussi avec les mots.

Il n'a plus joué en pro depuis 2017

Geoffrey Lembet, natif de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, a effectué toute sa carrière dans l'Hexagone. Formé à Sedan, il est longtemps cantonné à l'équipe réserve (National 3) avant de découvrir le monde pro et la Ligue 2 en 2011, alors qu'il a déjà 23 ans. Doublure d'un certain Ulrich Ramé durant deux saisons, son temps de jeu est ténu (12 matchs disputés). Alors il décide ensuite de mettre le cap sur Auxerre (Ligue 2), où il évoluera entre 2013 et 2016. Trois saisons une nouvelle fois dans l'ombre, même s'il dispute tout de même 20 rencontres de championnat lors de l'exercice 2014-2015. En 2016, il retourne en région parisienne, au Red Star, le temps d'une saison. Toujours dans l'antichambre de l'élite, il dispute la moitié des matchs (19). À la fin de la saison, Geoffrey Lembet n'a alors que 29 ans, mais il n'enfilera plus les gants lors d'un match professionnel. Après une saison quasiment vierge au Stade Lavallois (1 match de Coupe) puis quelques mois de chômage, celui dont la carrière bat de l'aile décide de rentrer dans les Ardennes, là où tout a commencé. Après trois saisons en National 2, les Sangliers accèdent à l'étage supérieur. Deux saisons pleines plus tard (72 matchs), Lembet quitte le club du Grand Est et signe donc son retour dans le monde pro par la grande porte.

En s'engageant avec les Rouge et Noir, l'ancien pensionnaire de l'AJA rejoint un club ambitieux, voué à jouer l'Europe chaque saison. Cette saison, le SRFC disputera les phases de groupes de l'Europa Ligue, en espérant revivre une épopée comme en 2019. Des ambiances champêtres du peu médiatique championnat de National, Lembet pourrait découvrir, en cas de circonstances “favorables”, des enceintes continentales autrement plus animées. Peut-être le Stadio Olimpo de l'AS Rome (72 000 places), la BayArena de Leverkusen (30 000 places) ou encore le Stade José Alvalade XXI du Sporting Lisbonne (50 000 places). Une chance au crépuscule de sa carrière.

Un parcours romanesque en sélection

Si le parcours en club de Geoffrey Lembet est respectable, il n'a rien de flamboyant. Le portier centrafricain a été un honnête joueur des divisions semi-professionnelles françaises, sans jamais s'imposer véritablement en Ligue 2, où il a finalement toujours disposé d'un statut chancelant. En sélection, son histoire a en revanche tout du caractère d'un bon roman. Avec son lot de surprises, d'exploits retentissants mais aussi de désillusions. Rembobinons.

2010. Geoffrey Lembet a alors à peine 22 ans et pas la moindre minute en pro dans les gants. Pas de quoi effrayer Jules Accorsi, le sélectionneur de la Centrafrique de l'époque. Exit l'anonymat du National 3 avec la réserve sedanaise, le rookie se retrouve d'emblée à disputer le premier match de qualification à la CAN 2012 contre le Maroc, le 4 septembre 2010. Auteur d'une prestation XXL, il permet à son équipe de tenir en échec les Lions de l'Atlas (0-0). Sa performance majuscule ne passera évidemment pas inaperçu au pays. Geoffrey Lembet n'est personne en France, il se retrouve d'un coup starifié en RCA.

Un mois plus tard, le néophyte récidive. En mieux. À la surprise générale, les Fauves prennent le scalp de l'Algérie (2-0). Ce n'est que contre la Tanzanie (2-1), lors de la troisième journée, qu'il laisse l'équipe adverse transpercer ses filets. Suspendu lors de l'ultime journée face aux Fennecs, il assiste impuissant à la défaite des siens (2-0). Seconde du groupe avec 8 points, juste derrière le Maroc et ses 11 unités au compteur, la République centrafricaine ne disputera pas la CAN 2012. Frustrant. L'exploit historique n'était pas passé bien loin pour la nouvelle recrue du Stade Rennais, qui cumule à ce jour 36 capes avec les Fauves et qui n'a plus été appelé depuis octobre 2020. Le train semble passé, à moins que ce transfert à Rennes ne lui offre un rebond inespéré…

Stade Rennais : qui est Geoffrey Lembet, le nouveau 3ème gardien ?

Anthony Olivier

Explorateur et gratte-plume du football africain, j'aime brosser le portrait des nouvelles pépites du continent.