Dans son rapport d'évaluation sur la Coupe du monde 2030, la FIFA a désavoué le Maroc concernant l'appartenance du Sahara occidental au royaume chérifien. L'instance a décidé de pas inclure le territoire, source de débat géopolitique, dans les frontières du pays.
La FIFA assume parfois des responsabilités plus lourdes qu’il n’y paraît. Du côté de la sphère politique, plusieurs points sensibles sont ainsi scrutés concernant le Maroc, pays inclus dans la candidature tripartite pour la Coupe du monde 2030 (aux côtés de l’Espagne et du Portugal), mais aussi représentée lors de la prochaine Coupe du monde des clubs. Lorsque l'inclusion du Maroc dans le trio a été annoncée, les Marocains se sont réjouis de la présence du Sahara occidental (contrôlé à 80 % par le royaume chérifien, à 20 % par les forces de résistance du Front Polisario) dans les frontières marocaines dans le dossier de candidature validé par la FIFA. Un territoire qui reste jusqu’à présent « non autonome », selon l'ONU, et qui provoque de récentes frictions avec l'Algérie.
Mais, dans le rapport d'évaluation publié vendredi dernier, l’instance mondiale du ballon rond a presque éclipsé cette inclusion. Dans ce document, on remarque qu’elle n’a pas diffusé la même carte que celle présentée il y a quelques mois dans le dossier de candidature. C’est au niveau du Maroc que la donne change. La FIFA s’en est tenue aux frontières reconnues internationalement. Sur celle-ci, tronquée si on la compare avec celle du dossier de candidature pour la Coupe du monde 2030, les limites du territoire marocain s’arrêtent au niveau du Sahara occidental.
Des révélations sur l’avis de la FIFA sèment le trouble
D’après le journal ibérique El Independiente, des sources au sein de la Fédération royale espagnole de football (FREF) assurent que l’instance a œuvré, lors d’une réunion, pour que la carter « proposée » par les Marocains soit acceptée. Avec le soutien des trois pays concernés, la FIFA a validé le dossier de candidature, car la situation s’y prêtait. Dans le dossier, le gouvernement espagnol évoquait une « carte footballistique et non politique » pour justifier l’inclusion du Sahara.
Cela dit, la position de l’instance mondiale de football reste encore flou, d’autant plus avec ces témoignages. « C'est ce qu’elle reconnaît elle-même ; que la fédération marocaine couvre ce territoire », insiste-t-on à la FREF, selon El Independiente. Le fait qu’aucun stade présent dans le dossier marocain ne se situe là-bas expliquerait-il que la carte ait été changée ? Visiblement pas, car, à titre de comparaison, l’Argentine, qui accueille un match d’ouverture et ne possède pas de stades retenus dans la partie sud, a vu son territoire être entièrement dessiné sur la carte dans le dernier rapport, quelques pages après le Maroc. La FIFA aurait-elle fait volte-face ?