Présent au Gabon depuis la mi-août afin de profiter de ses vacances, Bonaventure Sokambi n'a depuis pas quitté le sol gabonais pour rejoindre l'Algérie et le CR Belouizdad. Son passeport retiré par les forces de l'ordre, l'attaquant, victime des pressions du président de son ancien club de Mounana, est contraint et forcé de rester au pays.
Ils sont tous repartis, sauf lui. Si tous les internationaux
gabonais évoluant à l'étranger ont repris le chemin de leurs clubs
respectifs après la trêve internationale et
une large victoire (4-0) sur le Soudan dans le cadre de la 2e
journée des éliminatoires de la CAN 2017, même ceux
qui n'étaient que de passage dans le pays afin de profiter de leurs
proches, Bonaventure Sokambi a lui déchanté. Alors que l'attaquant
de 24 ans passait quelques jours en famille dans son pays natal
depuis le mois d'août, avant son retour au CR Belouizdad (où il est
prêté par l'ASO Chlef), son passeport lui a été pris de force par
des gendarmes, d'après nos informations.
Opération qui s'est faite non sans ménagement pour le joueur, puisqu'il affirme que la scène s'est déroulée à son domicile et qu'il a ensuite été conduit au poste de gendarmerie où il a passé la nuit. Le tout “sans qu'aucun motif” ne lui ait été signifié. Ce n'est qu'après ce séjour furtif derrière les barreaux qu'il va apprendre en début de semaine que derrière sa mésaventure, se cache le président de son ancien club du CF Mounana, Hervé Opiangah.
Un conflit entre Mounana et l'ASO Chlef pour 60 000 euros
Le dirigeant, en conflit avec ceux de l'ASO Chlef à qui il a vendu Sokambi, réclame toujours le versement des indemnités de transferts. Un litige qui tourne autour de 60 000 euros et pour lequel le joueur paye désormais le prix fort, “tel un otage qui attend le versement d'une rançon‘, alors que le club de Chlef a pourtant signé une reconnaissance de dette au CF Mounana (voir photo ci-dessous). Un document que s'est procuré Afrik-Foot et que la formation gabonaise pourrait adresser à la FIFA pour contraindre la partie algérienne à régler sa dette sous peine de sanctions…
Au lieu de cela, c'est désormais l'international gabonais (9 sélections), qui est directement pris à partie. Et il se heurte à un mur puisqu'il indique “ne pas pouvoir entrer en contact avec le président Opiangah“, qui “refuse de répondre à [ses] appels“. Face à cette situation, le CR Belouizdad, l'autre victime de cette affaire, a dans un premier temps indiqué avoir saisi la Fédération algérienne pour signaler la situation de Sokambi, retenu au Gabon en raison d'un litige incluant le club qui lui a prêté le joueur.
Mais, d'après le quotidien sportif Compétition, pour ne pas être lésé dans cette affaire, le CRB songerait à résilier le prêt du Gabonais et lui aurait adressé une mise en demeure au cas où il ne se présenterait pas au club dans les plus brefs délais. Reste à savoir comment Sokambi pourra quitter le Gabon et ensuite être autorisé à pénétrer en Algérie sans passeport. Près d'un mois que le calvaire du joueur a débuté…