Côte d’Ivoire-Algérie : Hervé Renard et le seum de Gourcuff à la CAN 2015

Publié le par

Dix ans après, le quart de finale entre la Côte d’Ivoire et l’Algérie à la CAN 2015 reste un tournant mémorable dans le parcours des Éléphants… et un souvenir amer pour Christian Gourcuff, comme l'a raconté Hervé Renard.

Le 1er février 2015 à Malabo, la Côte d’Ivoire d’Hervé Renard s’imposait 3-1 face à une Algérie talentueuse mais désarmée. Ce quart de finale, qui opposait deux entraîneurs français aux styles diamétralement opposés, a marqué les esprits autant par l’intensité du match que par l’issue et les conséquences sur le reste du tournoi.

Hervé Renard, déjà vainqueur de la CAN 2012 avec la Zambie, arrivait à la tête des Éléphants avec une mission claire : enfin offrir à la génération dorée ivoirienne un titre continental, après les désillusions de 2006 et 2012. Charismatique, pragmatique, et maître dans l’art de la gestion humaine, il avait bâti un collectif solide et discipliné autour de stars comme Yaya Touré, Gervinho et Salomon Kalou.

Face à lui, Christian Gourcuff, tout juste nommé sélectionneur des Fennecs après le Mondial 2014, portait les espoirs d’une Algérie séduisante. Adeptes du jeu de possession, les Verts pouvaient compter sur une génération prometteuse menée par Riyad Mahrez, Yacine Brahimi ou encore Islam Slimani.

Christian Gourcuff n'a pas digéré

Sur le terrain, le choc a tourné à l’avantage de la Côte d’Ivoire, plus réaliste et efficace. Wilfried Bony, auteur d’un doublé, a puni l’Algérie sur deux coups de pied arrêtés, avant un but en contre de Gervinho pour sceller la victoire. Un plan parfaitement exécuté selon Renard, qui s’est récemment confié dans le podcast Afrique Football Club de L'Équipe.

“Christian, on le connaît, son 4-4-2, son organisation, c’est avoir le ballon, une position supérieure à celle de son adversaire. On s’est replié rapidement dans notre camp. On avait un trio d’attaque avec Gervinho, Gradel et Kalou, des attaquants de qualité pour aller dans leur dos. On marque finalement sur deux coups de pied arrêtés. Ça ne s’est pas passé comme prévu pour eux.”

Mais le moment le plus savoureux de son récit reste l’après-match, dans les couloirs du stade.

“À la fin du match, Christian Gourcuff m’a dit que ce n’était pas la meilleure équipe qui avait gagné. Ce sont les seuls mots qu’il m’a dit, et puis nos chemins se sont séparés.”

Une phrase qui en dit long sur la frustration du technicien breton, désarçonné par le réalisme ivoirien. Hervé Renard, lui, poursuivra sa route jusqu’au sacre final, gravant encore un peu plus son nom dans la légende du football africain.

Côte d’Ivoire-Algérie : Hervé Renard et le seum de Gourcuff à la CAN 2015

Hicham Bennis

Couteau suisse adepte du sport africain. De la TV chez La Chaîne L'Équipe, et beaucoup de presse écrite chez Befoot, Libé, La Depêche du Midi...