Président de la Fédération libérienne de football, Musa Bility se porte officiellement candidat à la présidence de la FIFA. Alors que de nouvelles élections doivent avoir lieu après la démission annoncée de Sepp Blatter, il estime qu'il est temps de faire entendre la voix de l'Afrique.
Musa Bility affiche ses ambitions. Après le Brésilien Zico, le président de la Fédération libérienne est la deuxième personnalité à officiellement faire acte de candidature pour la présidence de la FIFA, dont l'élection aura lieu entre décembre 2015 et mars 2016. Un poste qui sera prochainement laissé vacant à la suite de la démission de Sepp Blatter après sa réélection contestée, sur fond de scandale de corruption au sein de l'instance.
A la tête du football libérien depuis 2010, le dirigeant de 48 ans estime qu'il est temps d'en finir avec la gestion passée et surtout de représenter davantage les intérêts du continent africain au sein de la FIFA. “Nous sommes tous d'accord pour dire que le football traverse un moment difficile. C'est dans ce genre de moments que de grands leaders émergent“, a-t-il confié à la BBC. “L'Afrique représente le plus grand bloc de votes à la FIFA et nous devons prendre l'initiative pour apporter au football.”
Après Issa Hayatou en 2002, déjà battu à l'époque par Blatter, c'est la deuxième fois qu'un président issu du continent africain se porte candidat à la présidence de la FIFA. Reste à savoir s'il aura l'appui de la CAF, plus grosse confédération à la FIFA juste devant l'UEFA, et qui se range le plus généralement en masse derrière un candidat pour lui apporter le maximum de voix.
Handicapé par ses prises de position au sein de la CAF ?
Loin d'être gagné car malgré sa courte expérience à la tête de la Fédération libérienne, Bility s'est déjà fait remarquer pour ses prises de position allant à l'encontre des prérogatives du comité exécutif de la CAF. Déjà en 2011, il avait annoncé la couleur, indiquant qu'en dépit du soutien apporté à la majorité des fédérations africaines, il ne voterait pas pour Blatter. Il était aussi l'un des rares présidents (avec ceux de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Mali, du Niger et du Burundi) qui avaient voté contre les changements opérés au sein des règlements qui régissent la CAF et avaient permis à Issa Hayatou d'être unique candidat à sa succession en 2013.
Alors, peut-il s'attendre au soutien du tout puissant patron de la CAF, ou doit-il craindre un retour de bâton, sachant qu'une telle candidature sans appui de la CAF n'aurait aucune chance d'aboutir ? “Si je pensais que l'Afrique ne me soutenait pas, je ne me présenterais pas“, glisse-t-il en guise de réponse, indiquant au passage avoir déjà consulté près d'une dizaine de présidents de fédérations qui comptent le soutenir dans sa démarche. “Les gens savent que je suis audacieux, franc et très opiniâtre. Je dis les choses comme elles sont, je ne recule pas et je pense que cela m'a apporté un peu de respect.” Suffisant pour être le candidat de la FIFA ?