CAN 2025 : Maroc ou Sénégal, qui a l’équipe la plus impressionnante sur le papier ?

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À l’approche de la CAN 2025, un duel s’impose déjà comme une évidence. Maroc–Sénégal, ce sont les deux sélections les plus attendues, les deux plus complètes sur le papier, et aussi les deux grandes favorites selon la majorité des observateurs. Mais

Les chiffres de valorisation de l’effectif par le site spécialisé Transfermarkt donnent un premier indice, avec un léger avantage marocain (436,65 millions d’euros contre 418,40 pour le Sénégal), mais ils ne disent pas tout. Surtout quand un joueur comme Achraf Hakimi (80 M€) pèse à lui seul une part significative de cet écart.

Une pression maximale côté marocain, une continuité maîtrisée côté sénégalais

Le Maroc n’a plus le choix. Pays hôte, porté par une dynamique exceptionnelle en 2024-2025 – titres chez les jeunes, Coupe arabe, régularité impressionnante chez les A – les Lions de l’Atlas doivent enfin décrocher leur CAN à domicile. Historiquement, la compétition leur échappe depuis leur unique victoire en 1976, et une finale perdue en 2004 face à la Tunisie, rencontre lors de laquelle Walid Regragui était titulaire. Cette fois la pression est totale pour le sélectionneur marocain .

Le Sénégal, de son côté, avance avec moins de bruit mais au moins autant de certitudes. Pape Thiaw a réussi une transition générationnelle rare : conserver les cadres historiques tout en intégrant une nouvelle vague très talentueuse, sans rupture de niveau. Tentons de départager les deux cadors secteur par secteur.

Défense : avantage Maroc grâce aux couloirs

Dans les cages, le duel est presque indécidable. Yassine Bounou et Édouard Mendy figurent parmi les deux meilleurs gardiens africains des cinq dernières années. Le Marocain garde toutefois un très léger avantage, lié à sa constance et à son vécu supplémentaire dans les grands rendez-vous.

En charnière centrale, le Sénégal marque des points. Kalidou Koulibaly reste une référence absolue en matière de leadership et de solidité, parfaitement complété par Moussa Niakhaté. Côté marocain, l’association Aguerd–Saïss est solide sur le papier, avec un Aguerd en forme à l’OM, mais pose question : les deux n’ont plus réellement enchaîné ensemble depuis près de deux ans, et les pépins physiques de Saïss suscitent des doutes, tout comme la relance avec deux gauchers.

Sur les côtés, en revanche, le Maroc prend clairement l’avantage. Achraf Hakimi, meilleur arrière droit du monde à l’heure actuelle, fait basculer la balance à lui seul. À gauche, la profondeur avec Mazraoui, voire d’autres options hybrides, reste supérieure à celle du Sénégal, pourtant bien doté avec notamment Krépin Diatta et Jakobs.

Verdict global : charnière mixte, latéraux nettement marocains, ce qui donne un léger avantage défensif au Maroc.

Milieu de terrain : le Sénégal au-dessus

C’est sans doute le secteur où l’écart est le plus net. Le Sénégal aligne une densité et une complémentarité impressionnantes avec Gana Gueye, Pape Gueye, Lamine Camara, Habib Diarra et/ou Pape Matar Sarr. Impact, volume, intelligence tactique, capacité à se projeter : le milieu sénégalais coche presque toutes les cases.

Le Maroc n’est pas démuni, loin de là. Sofyan Amrabat, Ounahi, El Aynaoui, Saibari ou El Khannouss offrent de la qualité et du contrôle, mais l’ensemble paraît légèrement en dessous en termes de puissance et de constance au très haut niveau. Sur ce plan, le Sénégal s’impose clairement.

Attaque : léger avantage Sénégal, sur la forme du moment

Devant, le Sénégal dispose d’une variété redoutable. Mané reste une référence, Iliman Ndiaye traverse une période exceptionnelle, Ismaïla Sarr apporte vitesse et percussion, sans oublier Nicolas Jackson malgré ses difficultés en sélection. Le Maroc oppose une attaque très cohérente, avec El Kaabi ultra-efficace en équipe nationale, En-Nesyri régulier en club, Brahim Diaz au talent indéniable mais au temps de jeu limité au Real Madrid, et des profils comme Ez Abde ou Akhomach. La montée en puissance d’Igamane ajoute une variable intrigante. Sur l’ensemble, le Sénégal garde toutefois un léger avantage sur la forme du moment.

Verdict et onze combiné

Le Maroc semble mieux armé derrière et bénéficie de l’avantage du terrain. Le Sénégal domine au milieu et présente une attaque légèrement plus en forme. Sur le papier, c’est un duel d’équilibres plus que de domination.

11 Maroc Senegal combine

Deux équipes d’élite, deux trajectoires différentes, une seule certitude : si Maroc et Sénégal se croisent dans cette CAN 2025, l’Afrique aura droit à un sommet.

CAN 2025 : Maroc ou Sénégal, qui a l’équipe la plus impressionnante sur le papier ?

Louis Mukoma Fargues