Suite à un contrôle de routine, Laurent Pokou, ex-gloire du football ivoirien, a été bastonné à un barrage de police, dans la nuit du dimanche 6 avril, par des éléments des forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire alors qu’il revenait de Tiassalé. Le président Laurent Gbagbo était à son chevet le samedi dernier.
Notre correspondante à Abidjan
Cinq éléments en poste à un barrage de police au niveau du carrefour Akwaba (non loin de l’aéroport Félix Houphouët Boigny de Port Bouet), ont sauvagement molestés l’ex-gloire du football ivoirien, Laurent Pokou, pour une raison non encore élucidée. L’homme d’Asmara a été roué de coups puis conduit, dans un piteux état, au poste de police le plus proche (33ème arrondissement, derrière Wharf) où il a été abandonné par ses bourreaux. Le temps que les supérieurs hiérarchiques de ces policiers se rendent compte de « la bavure », le mal était déjà fait. Visage tuméfié, vêtements en lambeaux, avec menaces de mort… pour un simple contrôle de routine auquel le « prévenu » n’avait opposé aucun refus.
Le choc qu’a causé cette bastonnade sur la personne de Laurent Pokou a mis toute la République en branle. Après les excuses publiques de la direction générale de la police nationale, samedi dernier le Président de la République, Laurent Gbagbo, était au chevet du blessé, pour une visite de réconfort à son domicile de Port Bouet, avec une délégation forte de plusieurs autorités : le ministre de l’Intérieur, M. Désiré Tagro, le directeur général de la Police, le commissaire divisionnaire major Brindou M’Bia et le maire de la commune, Mme Aka Anghui.
Mettre de l’ordre au sein des Forces de défense et de sécurité
« Je m’en remets à Dieu. C’est lui qui n’a pas voulu que je meurs (..) imaginez –vous que je sois mort cette nuit. Ces policiers pouvaient trouver des arguments pour me salir et je n’aurais pas pu me défendre… » a expliqué Laurent Pokou. Il est convaincu que Dieu a voulu passer par lui pour réparer toutes les injustices commises sur des honnêtes gens qui ont été victimes comme lui et qui sont certainement mortes dans ces conditions. L’homme d’Asmara, avec sagesse, a présenté des doléances à Laurent Gbagbo : « Ils sont nombreux ceux qui subissent de telles humiliations au quotidien sur le territoire ivoirien. Monsieur le président, je voudrais que vous punissiez ces jeunes mais de grâce ne les radiez pas. Car une fois à la rue ils deviendront encore plus aigris contre moi et ma famille. Il faut leur pardonner ».
Le gouvernement qui veut mettre de l’ordre au sein des FDS à déjà arrêté des mesures vigoureuses qui ont déjà fait une victime en la personne du chef du dispositif de ce barrage, mis aux arrêts. «Ils se sont attaqués à un symbole de la République. Ce n’est pas normal que nous leur donnions nos fusils et nos treillis pour qu’ils viennent en retour nous frapper», a déclaré le Président de la République. Les bourreaux de Laurent Pokou, selon le ministre de L’Intérieur, sont en détention en attendant les sanctions disciplinaires qui vont suivre après l’enquête exigée par le Chef Suprême des Armées.
Laurent Pokou est une légende du football ivoirien pour avoir
tenu des années durant le titre de meilleur buteur de l’histoire de
la Can avec 14 buts. L’esprit de Laurent Pokou a plané sur la
dernière Can où son records de buts à été atteint puis dépassé par
le Camerounais Samuel Eto’o Fils. Laurent Pokou est un ancien
sociétaire de l’Asec d’Abidjan, puis de l’équipe de Rennes (France)
et des Eléphants de Côte d’Ivoire.