Le sélectionneur intérimaire de l’équipe de Côte d’Ivoire, Emerse Faé, est revenu sur la fin de l’aventure de Jean-Louis Gasset avec les Éléphants en pleine CAN 2023.
Perçu comme le héros de la nation après avoir mené au sacre une équipe quasiment enterrée au premier tour, au sortir de la cinglante défaite 4-0 face à la Guinée Equatoriale, Emerse Faé ne monopolise pas seul le mérite. Au contraire, le technicien franco-ivoirien, qui devrait être “titularisé” sur le banc après son miracle, a rendu un nouvel hommage à l’ex-sélectionneur Jean-Louis Gasset, dont le départ au lendemain du chaos avait créé un électrochoc.
“Je le dis depuis le début, c'est aussi sa CAN, sa victoire. Il a construit la liste. Il ne faut pas lui enlever ce mérite-là. (…) Depuis son arrivée en juin 2022, Gasset a fait près de 85% du travail, et nous ensuite avons essayé de finir ce qu'il avait bien commencé”, a souligné Faé au micro du journaliste Farid Rouas, après s’être déjà souvenu, le soir du titre, de celui sous lequel il était adjoint il y a pratiquement quatre semaines.
La nouvelle du départ du technicien de 70 ans a dans un premier temps été annoncée comme un limogeage avant d’être présentée comme une démission. Cependant, cette nuance tarde à convaincre les plus sceptiques. C’est pourquoi Faé a précisé que l’ancien bras droit de Laurent Blanc “a pris seul sa décision de démissionner” sans en informer au préalable ni son staff ni ses joueurs pour ne pas rajouter du “feu sur les braises” au sein d'un groupe alors “abattu“.
Gasset dissipe les “ondes négatives“
Dans un entretien accordé à L’Equipe juste après la qualification des Sébastien Haller et compagnie en finale, le technicien actuellement au chômage avait en effet confié avoir pris seul sa décision, pour briser ce qu’il décrivait comme une spirale négative. “Et quand je lui ai donné ma démission, il (le président de la FIF Idriss Diallo, ndlr) m'a demandé une nuit de réflexion. Mais c'était la meilleure solution. Quand j'ai relu récemment ce que j'ai écrit, j'étais comme entouré d'ondes négatives. Tu arrives en mai, le secrétaire général avec qui tu as sympathisé décède, ton premier stage, tu apprends le cancer d'Haller (Sébastien), tu arrives dans le dernier, double entorse de la cheville pour lui… Et la veille qu'il reprenne, il se tord au même endroit. Plein de trucs comme ça… (…) C'était la seule chose à faire pour sortir de ces ondes négatives”, a-t-il expliqué.
Puis d’adouber son successeur, fairplay : “Mais il fallait ensuite que la personne qui prenne ma place tape fort et Emerse a fait un sans-faute. Il a fait des choix forts. Bravo. Et ça s'est passé à merveille avec lui, il a été utile tout au long du parcours.” Faé lui aura donc largement renvoyé l'ascenseur.