Coupe du monde 2026 : Sébastien Migné, sélectionneur d’Haïti – “je vais aller voir des matchs du Maroc à la CAN” [Exclu]

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Pour son retour en phase finale de la Coupe du monde après 52 ans d’attente, Haïti a hérité du Maroc, du Brésil et de l’Ecosse dans le groupe C. Sébastien Migné, le sélectionneur français des Grenadiers, et qui fût celui du Congo, du Kenya et de la Guinée Equatoriale, a réagi à ce tirage au sort particulièrement musclé dans cette interview accordée à Afrik-Foot.

Le Brésil, le Maroc et l’Ecosse : Sébastien Migné, avant de parler de chacun des adversaires d’Haïti, comment analysez-vous le tirage au sort de la Coupe du monde de vendredi ?

C’est pour vivre des moments comme ce tirage au sort, et dans six mois la compétition, que l’on se bat tous les jours. Haïti était dans le quatrième chapeau, il y avait donc de fortes probabilités que nous héritions d’un groupe relevé. C’est le cas. 

Nous avons le Brésil, dont on connaît le palmarès, qui est une des meilleures équipes du monde. Le Maroc, la meilleure sélection africaine et l’Ecosse, qui revient en phase finale et qui a beaucoup d’atouts. Pour son retour en phase finale, cinquante-deux ans plus tard, nous sommes servis ! L’avantage, c’est que nous connaissons nos trois adversaires, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Nous allons pouvoir dès maintenant les étudier.

Commençons par le Brésil. De nombreux observateurs, dont les Brésiliens eux-mêmes, affirment que la Seleçao n’est pas dans la forme de sa vie…

On parle du Brésil, un immense pays de football, cinq fois champion du monde (1958, 1962, 1970, 1994, 2002), qui n’a jamais manqué une phase finale et qui a produit des joueurs exceptionnels. Le Brésil actuel est très fort, je vous l’assure. Il a certes connu des moments plus fastes, mais Carlo Ancelotti, son sélectionneur, qui est un très grand technicien, peut facilement composer deux ou trois équipes de haut niveau. 

Vinicius Junior, Rodrygo, Marquinhos, Casemiro, ce sont des joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs du monde. Pour moi, le Brésil est un des favoris de cette Coupe du monde. Affronter cette équipe, c’est un honneur, il y a un côté mythique.

Vient ensuite le Maroc. Est-ce l’équipe que vous connaissez le mieux ?

Oui, car j’ai travaillé pendant plusieurs années en Afrique, et je suis de près les résultats de cette équipe. Elle est très forte. Le Maroc reste sur dix-huit victoires consécutives. Il y a un excellent sélectionneur, Walid Regragui, et un très bel effectif. On parle beaucoup d’Hakimi, Aguerd, Bounou ou Diaz, mais c’est un collectif de grande qualité, complet. Je vais passer une dizaine de jours au Maroc lors de la CAN, afin notamment de regarder les matchs de la RD Congo de mon ami Sébastien Desabre, mais je vais aussi en profiter pour aller voir des matchs des Lions de l’Atlas. 

Sébastien Migné, sélectionneur Haïti
© Iconsport

Le Maroc, depuis la Coupe du monde 2022, a pris une dimension supplémentaire. C’est une sélection capable de faire le jeu, comme c’est souvent le cas en Afrique, mais aussi de subir et de faire très mal en contre, comme elle l’avait fait lors du Mondial au Qatar.

“Sur un match, on peut emmerder n’importe qui”

Dans votre groupe figure enfin l’Ecosse, qui n’a plus participé à la Coupe du monde depuis 1998. Que savez-vous de cette sélection ?

Je ne la connais pas autant que le Brésil et le Maroc, mais je vais très vite me pencher dessus. Comme j’étais focus sur les qualifications de la zone CONCACAF, je n’ai pas vu ses matchs éliminatoires, mais seulement des extraits. Notamment le dernier, décisif, contre le Danemark à Glasgow au mois de novembre (4-2). 

C’est une sélection qui joue avec beaucoup d’intensité, d’engagement mais également avec de vraies qualités techniques, et de bons footballeurs, comme McTominay. Certains de ses buts face aux Danois étaient d’ailleurs superbes. Et puis, l’Ecosse a des supporters fantastiques, qui ont une énergie très communicative.

Que peut espérer Haïti dans un groupe aussi relevé ?

Nous savons qu’individuellement, nous sommes moins forts. Il faudra donc faire preuve d’un grand esprit de solidarité, jouer en collectif, être à 120 % à chaque match, dès le début de la compétition face aux Ecossais. Sur un match, on peut emmerder n’importe qui. Nous savons très bien que ce sera compliqué, mais on va tout donner pour faire bonne figure, et prendre les premiers points d’Haïti en phase finale (en 1974, les Grenadiers avaient été battus par l’Italie 1-3, la Pologne 0-7 et l’Argentine 1-4, ndlr).

Avez-vous une idée précise de votre programme de préparation ?

On va essayer de jouer deux matches en mars et deux en juin, notamment face à des équipes qui ont des profils comparables à ceux de nos adversaires. Il va falloir se pencher rapidement sur ce dossier.

Coupe du monde 2026 : Sébastien Migné, sélectionneur d’Haïti – “je vais aller voir des matchs du Maroc à la CAN” [Exclu]

Alexis Billebault

Journaliste spécialisé dans le football africain depuis le début des années 2000, j'ai travaillé sur les 11 dernières CAN.