Olivier Dacourt : “la CAN au Maroc, ça va être du lourd” [Exclu]

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Ancien international français (21 sélections entre 2001 et 2004) passé par Lens, l’AS Rome ou encore l’Inter Milan, avant de devenir consultant pour Canal+, Olivier Dacourt se lance dans le cinéma avec le film “Sur la route de papa”, sorti mercredi et qu’il a co-réalisé. A cette occasion, l’ex-milieu de terrain s’est confié pour Afrik-Foot, en évoquant notamment le tournage au Maroc, pays-hôte de la prochaine CAN (du 21 décembre 2025 et le 18 janvier 2026).

Entretien réalisé par Yoro Mangara

Olivier Dacourt, de quoi parle le film “Sur la route de papa” ?

Il parle de voyage ! La tradition de la transhumance. Chaque été, les familles repartent chez elles, une sorte de retour aux sources. Et ce voyage se fait dans une voiture avec de la promiscuité. L’idée du voyage, c’est rappeler que, pour savoir où l’on veut aller, il faut savoir d’où on vient ! Et parfois, le retour aux sources, pour toutes les familles, il est vital.

“Ce film, c'est raconter l’histoire des immigrés”

Pourquoi ce film ?

C’est raconter l’histoire des immigrés qui ont permis à la France de se reconstruire après la Seconde guerre mondiale. Les gens qui sont venus s’installer en France, les Italiens, Espagnols, Portugais, les Maghrébins, les Africains du sud du Sahara. Le mode de voyage diffère : pour les Algériens, les Marocains, les Espagnols, les Portugais, il se faisait en voiture; alors que pour les autres, les Africains du Sud du Sahara, les Antillais comme moi – je partais tous les deux ans en Guadeloupe – le voyage se faisait en avion. Mais la préparation était la même, on avait toute une famille qui nous attendait.

Votre film a été réalisé au Maroc. D'après vous, ce pays va-t-il remporter la CAN qu’il organise en fin d’année ?

Le Maroc a une très belle équipe. Après, il y a le cœur qui parle, la Côte d’Ivoire nous a montré lors de la dernière CAN que tout est possible. Emerse Faé et son adjoint Guy Demel ont fait un travail extraordinaire. Cette compétition a toujours été ouverte et encore une fois, elle se jouera entre les grandes nations africaines, le Maroc, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun, le Nigeria, etc. C’est le charme de cette compétition.

J’étais au Maroc lors du tournage, c’est un pays qui se développe à vitesse grand V, ils ont tout. Des infrastructures de dernière génération ! On aura une belle Coupe d’Afrique. On a tourné cinq semaines à Tanger, j’ai vu les stades et les autres infrastructures, c’est du lourd !

“Rien n'a changé au niveau du racisme dans le foot”

Il y a un peu plus de 6 ans, vous avez co-réalisé le documentaire “Je ne suis pas un singe“. Quel état des lieux aujourd’hui pour la lutte contre le racisme dans le foot ?

Je suis désolé de vous dire que rien n’a changé. Quand je vois ce qui s’est passé avec Vinicius le Brésilien du Real Madrid, ce n’est pas normal. C’est-à-dire qu’on va encore faire des campagnes contre le racisme et il ne se passera rien. Après, en Espagne, les choses ont un peu bougé, j’ai apprécié ce qu’ils ont fait. Ils ont été assez durs, tolérance zéro (peine de prison contre certaines “supporters”, auteurs de cris racistes, ndlr), et ça j’ai apprécié !

Olivier Dacourt : “la CAN au Maroc, ça va être du lourd” [Exclu]

Yoro Mangara

Journaliste, passionné de foot et grand défenseur du football africain.