CAN 2023 : le Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé, un colosse aux pieds d’argile ?  

Publié le par Marika Sawann, actualisé le

Fruit de la coopération sino-ivoirienne, le Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé qui a été inauguré le 3 octobre 2020 est une enceinte polyvalente pouvant accueillir des compétitions de football, de rugby et d’athlétisme. Il fait partie des six stades retenus pour accueillir les rencontres de la 33è Coupe d’Afrique de Nations Côte d’Ivoire 2023. 

De notre correspondant à Abidjan,

Malheureusement, depuis son ouverture, cette enceinte fait l’objet de plusieurs polémiques dues à la mauvaise qualité de sa pelouse. Malgré le beau visage que cette dernière a présenté lors de la rencontre des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 Côte d’Ivoire- Seychelles (9-0) en novembre, de nombreux sportifs ivoiriens qui restent encore sceptiques se demandent ce qu’il en sera pendant la CAN si une pluie « exceptionnelle » venait à  s’inviter pendant un match…

Bâti sur une superficie de 20 hectares au nord d’Abidjan avec une possible extension d’un village olympique sur 287 ha dans la nouvelle ville périphérique au nord d’Abidjan et près de la commune d’Anyama, le stade olympique Alassane Ouattara d’Anyama-Ebimpé, a un coût d’investissement d’environ 143 milliards Fcfa (218.002.095 €), financé par l’Etat de Côte d’Ivoire et la Chine, respectivement à hauteur d’environ 80 milliards Fcfa (121.959.214 €) et 63 milliards Fcfa (96.042.881 €).

Il a une capacité de 60 012 places et comprend cinq niveaux, une hauteur de 51,4 m. Il est totalement couvert et construit sur une superficie totale de 61,250 mètres carrés. Il comprend également deux salons présidentiels et une salle de contrôle anti-dopage. C’est ce stade qui va accueillir les matchs de la poule A, celle des Éléphants (plus la Guinée-Bissau, le Nigeria et la Guinée-Equatoriale) et le match d’ouverture et la finale.

Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, Côte d'Ivoire, CAN 2023
© Iconsport

La pelouse au centre des attentions

Les dimensions de sa pelouse sont de 105 m de long et 68 m de large. Cette pelouse qui a défrayé la chronique ces derniers temps a mis à nu certains problèmes de cette belle bâtisse. 

En effet, à la faveur du match amical international Côte d’Ivoire–Mali le 12 septembre dernier, une forte pluie a conduit à l’interruption définitive du match à la mi-temps. Le système de drainage étant défaillant, la pelouse fut inondée empêchant la reprise de la partie. L’eau de pluie s’est aussi introduite dans les salons VIP et VVIP ainsi que dans le hall principal du stade. Une situation humiliante et inacceptable à quelques mois de la CAN, après que le Secrétaire Général de la Confédération africaine de football (CAF) Veron Mosengo-Omba ait fait les éloges des stades ivoiriens construits pour la plus grande compétition sportive africaine. Les qualifiant même « de stades modernes pouvant accueillir des matches de Coupe du monde ». Consterné, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara (dont le stade porte le nom) a ordonné une rallonge budgétaire de 20 milliards de Fcfa soit 30.489.803 € pour sa rénovation. Ce qui porte le coût total de construction à 163 milliards de fcfa (248.491.898€). Ce que les Ivoiriens ont ironiquement qualifié de « stade le plus cher du monde ». 

Dans la foulée, des têtes sont tombées dont celles du Premier ministre Patrick Achi et du ministre des Sports Paulin-Claude Danho. La directrice générale de l’office National des Sports (ONS chargée l’entretien des infrastructures sportives) n’y a pas échappé ainsi que le directeur financier de cette structure. 

Depuis, on note une certaine accalmie. Une nouvelle entreprise a été engagée pour placer une pelouse hybride et des travaux herculéens ont été entrepris dans les loges VIP et les autres compartiments défaillants. Le stade a finalement été homologué par la CAF.

Un problème avec la voirie ?

Le match Côte d’Ivoire–Seychelles du 17 novembre comptant pour la première journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 zone Afrique a servi de test grandeur nature. Une pluie diluvienne s’est abattue sur la ville d’Abidjan la veille de cette rencontre. Heureusement, le système de drainage a bien fonctionné et la pelouse avait fière allure le jour du match. Une victoire écrasante (9-0) pour les Éléphants qui sont ensuite allés s’imposer en Tanzanie face à la Gambie (2-0). 

La sérénité est revenue et les Ivoiriens commencent à rêver d’une troisième étoile. Cependant, quelques inquiétudes demeurent sur la fin des travaux de la voirie menant au stade d’Ebimpé. En fin d’après-midi le 7 décembre, une forte pluie a obstrué la voie principale Yopougon-Ndotré (le quartier où est situé le stade) causant de nombreux embouteillages. La vidéo de cette pluie a été virale sur les réseaux sociaux et a créé des inquiétudes et des interrogations légitimes chez les Ivoiriens. Est-ce que les travaux du stade et ceux des voiries menant à cette bâtisse pourront-ils totalement être finis avant le 13 janvier 2024 (date du match d’ouverture) ? La question reste entière et les prochains jours nous situeront davantage. 

Comment se rendre au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé

La température moyenne en janvier-février dans la ville d’Abidjan où est situé ce stade, s’élève à 29 degrés avec un climat sec. Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, compte 5 616 633 habitants. Les déplacements à Abidjan sont très aisés et ne coûtent pas cher. Outre les bus de la compagnie nationale (SOTRA) qui desservent toute la ville, on trouve des VTC très commodes, confortables et faciles d’accès. Sans oublier les traditionnels Gbaka (mini-bus populaires) qui desservent les communes de Yopougon et d’Abobo (au nord d’Abidjan), d’Adjamé (au centre nord d’Abidjan) et la commune de Bingerville à (l’Est d’Abidjan). Il y a aussi les multiples taxi-compteurs, comme on les appellent dans la capitale économique ivoirienne. Une course du plateau (quartier administratif) à Yopougon (quartier populaire) peut coûter en moyenne 3000 Fcfa soit 4.5€.

Pendant la CAN, le COCAN a prévu des bus de ramassage de supporters dans les communes du District d’Abidjan pour faciliter l’accès au stade à tous les supporters. Pourvu que tout ce système fonctionne bien le moment venu, afin que la CAN de l’hospitalité soit une belle fête du football africain. 

D’ailleurs, si vous passez par Abidjan, n'hésitez pas à goûter les plats préférés des Ivoiriens que sont le garba (semoule de manioc accompagnée de poisson frit, d’oignon, de piment haché et de tomate fraîche), l’alloco (friture de banane plantin), et la sauce graine accompagnée de foutou de banane ou de riz.

Le calendrier du stade Alassane Ouattara d’Ebimpé à la CAN 2023

  • 13 janvier, 20h : Côte d'Ivoire 2–0 Guinée-Bissau (Groupe A)
  • 14 janvier, 14h : Nigeria 1–1 Guinée équatoriale (Groupe A)
  • 18 janvier, 14h : Guinée équatoriale 4–2 Guinée-Bissau (Groupe A)
  • 18 janvier, 17h : Côte d'Ivoire 0–1 Nigeria (Groupe A)
  • 22 janvier, 17h : Guinée équatoriale 4–0 Côte d'Ivoire (Groupe A)
  • 22 janvier, 20h : Mozambique 2–2 Ghana (Groupe B)
  • 28 janvier, 17h : Guinée Equatoriale 0-1 Guinée, 8e de finale
  • 2 février, 17h : RDC 3-1 Guinée, Quart de finale
  • 7 février, 17h : Côte d'Ivoire 1-0 RDC, Demi-finale
  • 11 février, 20h : Nigeria-Côte d'Ivoire, Finale
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Marika Sawann