Clap de fin pour l’arbitre Bakary Gassama. Le Gambien a officiellement annoncé sa retraite, apprend-on de la Fédération gambienne de football (GFF).
Après 16 ans de carrière, Bakary Gassama range son sifflet à l’âge de 44 ans. « Le célèbre arbitre Bakary Papa Gassama, plusieurs fois récompensé, a officiellement annoncé aujourd'hui (jeudi 21 décembre 2023) qu'il raccrochait son sifflet », a indiqué la GFF dans un communiqué exhaustif via sa page Facebook officielle. Le natif de Jokadou a justifié son choix par la volonté « d'offrir à de jeunes arbitres la possibilité d'émerger et de gagner en visibilité sur la scène internationale », a précisé la GFF.
Bakary Gassama doit sa célébrité à son CV long comme le bras. Après ses débuts en Gambie, suite à l’obtention de la licence FIFA en 2007, ses performances sont allées crescendo, des compétitions interclubs de la Confédération africaine de football (CAF) à la finale de la Coupe des confédérations FIFA 2017, en passant par plusieurs éditions de la CAN, les Jeux Olympiques 2012 et la Coupe du monde 2014 au Brésil où il arbitré Pays-Bas – Chili.
Algérie-Cameroun, la fin de Gassama
Gassama a par ailleurs officié à la Coupe du monde U20, en Ligue des champions de la CAF, en Coupe du monde des clubs, lors des qualifications africaines, en Gold Cup, en Coupe arabe ou encore en Kings Cup. Sa carrière a pris un coup – sans doute fatal – après le barrage retour du Mondial 2022 entre l’Algérie et le Cameroun, en mars de la même année. Au sortir de la victoire 1-2 qui offrait le sésame aux Lions Indomptables grâce à l’avantage du but à l’extérieur, quatre jours après la défaite à domicile (0-1), la Fédération algérienne de football (FAF) avait pesté contre « un arbitrage scandaleux ayant faussé le résultat du match ».
Le sifflet gambien avait été notamment accusé de deux buts refusés à Slimani et deux penaltys non sifflés. « Il ne faudra plus accepter ce genre de choses », avait réagi à chaud le sélectionneur de l’équipe d’Algérie, Djamel Belmadi, avant sortir la sulfateuse deux mois après dans une interview accordée aux médias de la FAF. « Plus jamais de la vie on laissera deux trois personnes conspirer contre notre pays. On ne verra plus jamais un arbitre comme ça mettre à mal un pays. Je suis obligé de dire que je n’ai pas aimé du tout au lendemain du départ de cet arbitre, à l’aéroport d’Alger, le voir confortablement assis dans les salons à boire un café avec un millefeuille », disait-il.
« J’ai vidé mon sac chez cet arbitre-là, je l’ai croisé en Turquie après et je lui ai redit la même chose. Je lui ai dit qui il était. Je n’ai pas aimé que nous, nous puissions accepter ce genre de choses. Nous, quand on va dans ces pays, quand on va en Afrique, ce n’est pas ces traitements de faveur que l’on a. (…) Il (Gassama) a enlevé l’espoir de tout un peuple et on le laisse comme ça. Je ne dis pas qu’il faut tuer… », avait nuancé le patron des Verts qui ne sera visiblement pas ému du départ du quarantenaire.
Gassama n'est pas parvenu à rebondir de cette chute. Puisque, plusieurs critiques, à l'exemple de celles venant de la Libye, ont fini par épuiser tout son crédit aux yeux des instances dirigeantes. Son exclusion en mars dernier par la CAF en atteste. À l'arrivée, sa retraite sonne comme un aveu d'abandon d'un homme résigné qui ne faisait évidemment pas partie des sifflets retenus pour la CAN 2023.