L'ancien international camerounais Gaëtan Bong est revenu sur les dérives de la Fécafoot, qui l'a conduit à rater la Coupe du monde 2014. Une compétition pour laquelle il était initialement pressenti.
Dix ans plus tard, l’ancien international camerounais Gaëtan Bong a décidé de sortir du silence. Dans un témoignage sans filtre, le défenseur de 36 ans, passé notamment par Valenciennes, Brighton ou Nottingham Forest, a levé le voile sur les dessous troubles de sa non-sélection pour la Coupe du monde 2014 au Brésil. Et ses révélations sont édifiantes.
Alors qu’il était pressenti pour faire partie des Lions Indomptables retenus, Bong a rapidement perçu des tensions anormales dans l’environnement de la sélection durant la préparation.
« Le soir, j'entends du bruit dans les couloirs. Généralement, ce n'était pas le cas le soir. Il y avait un boucan de partout, toute la nuit. Connaissant nos sélections africaines, on s'est dit que c'était bizarre. Le coach avait choisi ses joueurs, on savait qui allait partir. »
Un choix cornélien
Mais en réalité, une partie de la liste allait se jouer loin des terrains. Dans une scène surréaliste, le défenseur dit avoir été convoqué en privé… pour se voir proposer un marché choquant.
« On m'a convoqué pour me dire clairement : ‘La liste est là, tu dois y aller. Maintenant, il va falloir t'asseoir sur tes primes de matchs pour disputer la Coupe du monde.' »
Une condition imposée pour faire partie du groupe… mais qui n’était pas posée à tous les joueurs. Gaëtan Bong, outré, a refusé cet ultimatum, malgré son envie de représenter le Cameroun sur la scène mondiale.
« Je n'y ai pas été. Je leur ai dit : ‘En venant ici, c'est pour mon pays. Mais si c'est mon pays qui me demande, en me disant qu'ils n'ont pas les fonds, je suis prêt à le disputer gratuitement. Mais sachant que des fonds ont été débloqués, que chacun va toucher une somme, je dois l'ignorer pour que les dirigeants en récupèrent davantage…?‘ »
Participer aux joutes internationales représente déjà des sacrifices, comme “s'assoir” sur ses vacances, ajoute le Camerounais. Un témoignage glaçant, qui met en lumière certaines dérives dans la gestion du football africain à l'approche des grandes compétitions. Laissant, dix ans plus tard, des blessures et des regrets.