Cameroun : le nouveau sélectionneur justifie l’éviction d’Onana et Aboubakar

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À moins de trois semaines de la CAN 2025, David Pagou continue de défendre des choix forts. Le nouveau sélectionneur du Cameroun, déjà au cœur d’une tempête médiatique depuis la publication de sa liste sans André Onana ni Vincent Aboubakar, a livré ses explications sur Canal+ Afrique. Alors que la Fecafoot et Samuel Eto’o assument une ligne dure tournée vers la discipline et le renouvellement, Pagou tente d’éteindre l’incendie sans réellement lever le voile sur ses décisions.

Interrogé par Talents d’Afrique, David Pagou a été interrogé frontalement sur l’absence des deux poids lourds que sont André Onana et Vincent Aboubakar. Fidèle à son style mesuré, le technicien n’a pas voulu entrer dans les détails, préférant une justification globale, davantage philosophique que sportive.

Pagou assume : « avec trop de cadres, c’est un problème »

« Pour moi, en tant qu’entraîneur, dans ma philosophie, avoir autant de cadres dans une équipe, c’est un problème. Je sais ce que c’est qu’un vestiaire », a-t-il expliqué. Une manière d’affirmer que les statuts trop tranchés peuvent fragiliser l’équilibre d’un groupe. Le sélectionneur rappelle que seuls 26 joueurs apparaissent sur la feuille de match, 11 débutent, 15 restent sur le banc : « Ce sont des choix », répète-t-il, comme pour clore le débat.

Un discours qui tranche avec l’onde de choc provoquée par ces exclusions, d’autant que les tensions entre Onana et Samuel Eto’o ont laissé des traces profondes. Quant à Aboubakar, sa prise de position dans le dossier Marc Brys avait déjà refroidi la fédération. L’arrivée de Pagou, perçu comme plus malléable par certains observateurs, avait été interprétée comme un tournant dans cette stratégie de reprise en main.

Des objectifs revus… et une volonté de rassembler

Sur le plan sportif, Pagou tempère également les attentes et annonce une CAN d’abord placée sous le signe de la reconstruction. « La CAN dernière, les Lions ont été éliminés en huitièmes de finale, donc si nous passons ce deuxième tour, ce serait une CAN réussie », a-t-il déclaré.

L’ancien coach du Coton Sport veut avant tout ramener de la sérénité dans un environnement qui a souffert de divisions : « On a envie de durer dans la compétition. Mon plan est de rendre les Camerounais totalement heureux pour qu’on ne se regarde pas en chien de faïence. Que le Cameroun reste un et indivisible. »

Un discours qui botte en touche, mais une ligne claire : l’autorité d’abord

Si Pagou refuse de commenter les cas individuels (« vous n’allez pas me demander pourquoi je n’ai pas appelé un tel ou un tel »), la direction prise est limpide : moins d’ego, plus d’unité, une hiérarchie stricte. Une philosophie en parfaite résonance avec le discours de Samuel Eto’o depuis plusieurs mois. Dans ce sens, l’éviction d’Onana et Aboubakar apparaît moins comme une surprise que comme la confirmation d’un virage profond.

Reste à voir si ce choix fort se traduira sur le terrain. Le Cameroun, privé de plusieurs figures historiques et emmené par un sélectionneur novice sur la scène internationale, devra prouver dès les premiers matchs que cette rupture stratégique peut produire des résultats.

Cameroun : le nouveau sélectionneur justifie l’éviction d’Onana et Aboubakar

Louis Mukoma Fargues