Dix ans après l’un des épisodes les plus marquants et controversés de sa carrière avec la Côte d’Ivoire, Gervinho est revenu avec lucidité sur son expulsion face à la Guinée lors de la CAN 2015.

Une gifle sur Naby Keita, un carton rouge immédiat, un terrain quitté entre colère et incompréhension… puis, quelques semaines plus tard, le sacre continental. Aujourd’hui, Gervinho livre une lecture surprenante, presque apaisée, de ce moment qui aurait pu tout faire basculer.

Le match, la gifle… et une défaite évitée de peu pour les Eléphants

Le 20 janvier 2015, la Côte d’Ivoire débute difficilement sa CAN face à la Guinée. L’équipe concède l’ouverture du score, peine à trouver son rythme, et la tension monte. À l’heure de jeu, Gervinho perd ses nerfs et gifle Naby Keita. Rouge direct. L’ailier s’effondre en frappant le sol de rage, conscient d’avoir laissé les siens en infériorité.

Paradoxalement, l’entrée en jeu de Seydou Doumbia, son futur coéquipier à l’AS Roma, change tout. Buteur, il permet aux Éléphants de revenir à 1-1. La suite, on la connaît : malgré cet épisode, la Côte d’Ivoire d’Hervé Renard ira au bout, pour décrocher sa deuxième CAN de l’histoire.

Dix ans plus tard, Gervinho relit l’histoire autrement

Interrogé par le site officiel de la CAF, l’ancien capitaine offre un regard inattendu sur cet épisode. Au lieu d’en faire un traumatisme, il y voit presque un accélérateur collectif.

“Oui, avec le recul c’est toujours plus simple. Sur le moment, je l’ai très mal vécu, parce que j’avais l’impression de laisser mes coéquipiers tomber. Mais avec le temps, je me dis que ça a peut-être renforcé le groupe. Ce genre d’événement peut souder une équipe. Cela a calmé certains excès, obligé le coach, Hervé Renard, à revoir certaines choses, et moi, ça m’a poussé à revenir avec encore plus d’envie, plus de force. Finalement, un moment personnel difficile a servi à consolider l’équipe. C’est ça aussi le football.”

Il parle d’un échec individuel devenu ciment collectif. Une façon rare et mature d’assumer son passé, mais aussi de reconnaître que ce jour-là, la Côte d’Ivoire a peut-être gagné plus qu’elle n’a perdu.