Emmanuel Adebayor, ainsi que Cougbadja Kader et Nibombé Daré sont suspendus de l'équipe nationale « jusqu'à nouvel ordre » pour « comportements d'indiscipline caractérisée ». Le bureau exécutif de la FTF a pris cette décision pour sanctionner la conduite de ces joueurs « avant et après le match Togo-Sierra Leone », comptant pour la 3e journée des qualifications de la Coupe d'Afrique des nations de football. Adebayor pourrait bien refuser de rejouer pour la sélection nationale.
Par notre correspondant au Togo
Emmanuel Adebayor, l'un des attaquants vedette de l’équipe anglaise d’Arsenal, Cougbadja Kader et Nibombé Daré sont suspendus depuis dimanche ! L'instance dirigeante du football togolais reproche à ces footballeurs leur « indiscipline », à la suite d'un bras de fer entre les responsables de la FTF (Fédération togolaise de football) et les joueurs à propos des reliquats de primes du Mondial allemand en 2006.
A la veille du match contre la Sierra Leone, les Eperviers ont menacé de ne pas jouer, tant que le reste de leur dû ne leur serait pas versé. Les joueurs togolais réclament le règlement d’un reliquat de 30 millions de francs CFA sur les primes de la Coupe du monde, rappelant que chaque joueur avait, suite aux négociations menées par la FIFA, reçu 50 millions de francs CFA (101.337 dollars) sur les 80 millions (162.140 dollars) réclamés.
Vendredi dernier, Emmanuel Adebayor avait affirmé que le problème de primes qui a secoué la sélection togolaise au Mondial-2006 en Allemagne « n'est toujours pas réglé ». Une tentative de la Fédération Togolaise de Football pour désamorcer la bombe en présence du Ministre de la Jeunesse et des Sports, Richard Attipoe, du Président du Comité Olympique Togolais (CNOT), M. Zoumaro Gnofame, du Représentant de la CAF, Slim Aloulou et de certains experts de la FIFA venus à Lomé pour la CAN Cadets, n'a rien donné. « Pas de 30 millions, pas de jeu », ont fait savoir les joueurs.
Saisies du problème, les sommités du pays, estimant qu'il n'y avait pas de contrat écrit, ont demandé aux joueurs de tourner cette page. Une situation qui aurait fait sortir les joueurs de leurs gonds. Nibombé Daré, furieux, est sorti de la salle de discussion en claquant la porte derrière lui sans aucun égard pour les représentants de la CAF et de la FIFA. La FIFA et la CAF, qui ont jugé inadmissible ce comportement du joueur, auraient exigé qu'une sanction soit prise à l'encontre des « trois mousquetaires » précités pour leur comportement au cours des discussions. Une sanction qui devrait être étendue jusque dans leur club.
Adebayor déclare avoir tourné le dos à la sélection du Togo
« J'essaye seulement de recadrer et corriger certaines choses dans le football togolais, mais il semble que certaines personnes n'apprécient pas ça », a declaré Emmanuel Adebayor, samedi à Lomé. «Avant le match, j'ai reçu des menaces de mort, où on me disait de disputer le match sinon… Dieu merci, j'ai marqué deux buts dans ce match contre la Sierra Léone. Je ne sais pas ce qui serait arrivé dans le cas contraire », a-t-il declaré.
Adebayor avait affirmé avoir disputé ce match sur les conseils insistants de son entraîneur, Stephen Keshi, qui l'a finalement fait revenir sur sa décision de ne pas jouer. « Je vais retourner à Arsenal et penser à mon futur. Je ne veux pas me louper à cause de ces conneries. Je dois protéger ma vie, et m'occuper de ma famille », a-t-il ajouté. Il a même menacé de quitter le bateau des Eperviers. « Jouer pour le Togo est une fierté pour moi. Mais, je crois qu'on repart sur les mêmes bases conflictuelles. Et cela n'est bon pour personne. Je crois avoir donné assez pour le Togo. Je crois que ça suffit comme ça! », a-t-il insisté.
Du coté des fans, c'est la mort dans l'âme que l’on voit Adebayor quitter la sélection nationale. « C’est sur lui que repose la force des Eperviers. Nous le supplions pour qu'il revienne sur sa décision », a lancé Alex Touvor, un des fans du joueur Togolais d'Arsenal. Le délicat problème des primes, qui secoue la sélection togolaise depuis la phase finale du Mondial-2006 en Allemagne, connaît avec l’affaire Adebayor un nouveau rebondissement dont on ne connaît pas encore l’épilogue.