Opposé à Arsenal ce mardi pour son premier choc européen de la saison, le Paris Saint-Germain aspire comme chaque année à gagner la Ligue des champions.
Ancien attaquant du club de la capitale (1992-1997), Patrick Mboma rêve évidemment d'un tel dénouement, comme tous les supporters. Reste que le départ d'un atout du calibre de Kylian Mbappé a ravivé les doutes au sujet de ce sacre tant attendu, comme l'admet la légende du football camerounais.
Est-ce la bonne année ? C’est la question qui revient chaque saison depuis une dizaine d’années, depuis l’arrivée de QSI en 2012 et ses ambitions affichées. Aujourd’hui, Paris s’est séparé de ses stars. Avant, il y avait les Ibrahimovic, Beckham, etc. Plus contemporainement, Mbappé, Messi, Neymar… Tous les trois sont partis à tour de rôle et n’ont pas été remplacés.
Patrick Mboma
Reste que, malgré le départ de Mbappé, Bradley Barcola a parfaitement repris le flambeau et le début de saison est porteur d'espoirs, avec un projet plus collectif bâti par Luis Enrique. Malgré les 6 victoires en 7 matchs toutes compétitions confondues, dont celle étriquée contre Gérone (1-0) à l'occasion de la 1ère journée de LdC, Mboma estime toutefois que le PSG risque de payer le manque d'expérience au plus haut niveau de son effectif, rajeuni depuis l'été 2023.
Néanmoins, aujourd’hui nous avons un PSG qui, pas toujours, joue un beau football et marque beaucoup de buts. En championnat. Maintenant, c’est une formation très jeune, je crois qu’il va manquer de l'expérience au moment-clé.
“Donner la chance à cette nouvelle formule de LdC”
Au-delà du cas du PSG, Mboma s'est prononcé sur la nouvelle formule de la C1, avec une poule unique.
“Je pense qu’il faut donner la chance à cette nouvelle formule qui surprend plus d’une personne, et à qui il faudra toujours donner des explications. Je pense que ce sera une saison où on apprendra beaucoup de choses et on verra au fur et à mesure de celle-ci, si cette formule est d’un intérêt ou non.”
Sans prendre définitivement position en faveur de ce nouveau format, l'ex-Lion Indomptable se montre plutôt favorable à celui-ci en raison du plus grand nombre d'affiches possibles.
“Je pense qu’avoir de belles affiches dès le début de la compétition est une bonne chose, puisqu’avant on avait peur d’avoir de grosses affiches dès le début pour éviter qu’une grande équipe sorte tôt de la compétition. Combien de fois on dit ‘ah, ça, c’est la finale avant la lettre.' Il est possible d’avoir de potentielles finales sans avoir une équipe sacrifiée. Pour ceux qui aiment le spectacle et le vrai challenge, c’est pas mal. Ils préfèrent avoir un Arsenal-PSG dans ce mini-championnat, qu’une grande équipe face à celle qu’on appelle petite équipe. Il ne faut pas se précipiter, profitons juste pour l’instant.”
“Jouer plus de 70 matchs par saison, c’est juste inhumain”
Néanmoins, ce format va générer deux matches de LdC en plus durant la phase de championnat, sans parler de la nouvelle Coupe du monde des clubs de la FIFA en fin de saison. Dans ce contexte, des voix de footballeurs s’élèvent de plus en plus pour critiquer le calendrier surchargé. Certains acteurs comme Rodri de Manchester City ont évoqué l'idée d'une grève, qui a trouvé un écho favorable chez Mboma.
“Je comprends leur mécontentement car j’ai été joueur et je sais qu’une saison est très longue. Lorsqu’il y avait 38 matchs de championnat et 5 ou 6 matchs de coupe, on trouvait déjà la saison longue. Mais là, on parle de 40 et 45 matches répartis sur 9 mois. Aujourd’hui, on voit les grands joueurs, notamment dans les grandes équipes qui sont sur plusieurs fronts, approcher voire dépasser les 70 matchs. Si c’est, occasionnellement, une année de Coupe du monde ou une année de Coupe d’Europe des Nations, je peux comprendre, mais jouer plus de 70 matchs chaque saison, pendant toute une carrière, c’est juste inhumain. Faire tourner l’effectif serait une solution, mais comment ? C’est très compliqué…”
D'accord sur le principe d'une grève, le double vainqueur de la CAN se demande cependant comment celle-ci pourrait bien prendre forme concrètement.
“Je comprends l’idée de grève des footballeurs, mais je ne sais pas comment la feront-ils ? Sur quelle compétition ? Le championnat ? Les coupes d’Europe ? Je crois que c’est aux dirigeants d’écouter le cri du cœur des footballeurs et de réduire le nombre de match. C’est un impératif !”
Reste à savoir si cet appel sera entendu. Une rencontre entre la FIFA et la FIFPro, le syndicat mondial des joueurs, doit avoir lieu prochainement alors que l'organisme envisage de déposer une plainte devant la commission européenne le 14 octobre.