Cette saison, Sambou Soumano s’est fait un nom. Sacré champion de France de Ligue 2 avec Lorient, l’attaquant de 24 ans a terminé 5e meilleur buteur de cette division en ayant marqué 14 buts, dont 10 en sortie de banc. Actuellement en vacances à Tambacounda au pays, le Merlu est revenu sur son parcours pour Afrik-Foot tout en dévoilant son objectif de découvrir la tanière.
Vous avez une trajectoire particulière, vous n’êtes pas passé par les grands centres de formation du Sénégal… Racontez-nous votre parcours ?
J’ai débuté ma carrière à Tambacounda (région orientale du Sénégal, ndlr), dans des écoles de football. Je suis aussi passé par le mouvement navétane comme la plupart des footballeurs sénégalais. C’est ensuite que je suis parti intégrer une académie à Dakar qui s’appelle Youth Elite Foot qui a été créée par mon agent. J’ai eu la chance de faire partie de la première vague de joueurs que le centre a fait venir en Europe. Nous étions deux ! J’ai atterri à Pau FC. C’est un club qui me voulait et me connaissait bien car il envoyait des recruteurs à Dakar pour des détections. J’ai fait un an et demi à Pau avant de plier bagages pour Châteaubriant.
TAMBACOUNDA ACCUEIL SON FILS L'INTERNATIONAL SÉNÉGALAIS SAMBOU SOUMANO FILS DE LA RÉGION DE TAMBACOUNDA. LE FUTUR NUMÉRO 9 DE LA SÉLECTION 🇸🇳❤️ pic.twitter.com/T1Yi3NMr65
— Ibrahima Papa Kebe – Ipk (@Ipkpost) May 23, 2025
J’ai fait 6 mois là-bas. C’était la période Covid. Nous jouions des matchs amicaux et c’est contre Lorient que j’ai été remarqué. Le FC Lorient me recrute pour sa réserve. Je ne suis pas resté longtemps avec la réserve. Comme je marquais beaucoup de buts, j’ai vite intégré l’équipe première. Je jouais peu, j’étais le plus jeune attaquant du groupe. Il y avait dans l’effectif des joueurs comme Terem Moffi. J’ai eu une discussion avec le coach pour aller en prêt en Belgique (au KAS Eupen à l’été 2022, ndlr)… Là-bas, ça ne s’est passé comme je l’aurais voulu. Je suis resté six mois avant de signer à Rodez (en prêt, ndlr).
Après Rodez, retour une nouvelle fois à la case départ, c’est-à-dire à Lorient. Je suis de nouveau prêté, cette fois-ci à Quevilly Rouen Métropole. Là-bas, je réalise une belle saison sur le plan des statistiques. J’avais marqué 15 buts avec QRM, 12 en Ligue 2 et 3 en Coupe de France. Je reviens à Lorient en début de saison pour encore empiler les buts.

Avez-vous des contacts avec le sélectionneur des Lions du Sénégal Pape Thiaw ?
Je n’ai jamais été contacté, ni par Pape Thiaw ni par un membre de la fédération sénégalaise de football pour l’instant.
Est-ce dû à votre nom de famille, Soumano, qu’on ne retrouve qu’au sud-est du Sénégal ?
C’est possible ! Certains pensent que je suis malien ou guinéen. Le nom Soumano n’est pas courant dans les grandes villes du Sénégal comme Dakar, Thiès, St Louis. C’est pourquoi je joue toujours avec le drapeau de mon pays que j’attache fièrement sur mes poignets. Je vais en profiter pour dire aux Sénégalais que je suis sénégalais, et je suis fier de l’être. Ma réussite est aussi celle de mon pays. Mon nom Soumano est très courant à Tambacounda, Kédougou etc, cette partie orientale du Sénégal.
“Si j’ai la même réussite qu’en Ligue 2, je pourrais avoir ma chance”
Pensez-vous que votre situation va changer… Vous allez évoluer la saison prochaine en Ligue 1 ?
Peut-être ! En tout cas, c’est mon souhait. A moi d’être bon, je crois que si j’ai la même réussite qu’en Ligue 2, je pourrais avoir ma chance. Je continue à travailler, en attendant mon heure. Ce serait un rêve qui se réalise. Je rendrai fier mes parents et toute ma famille. Ils n’attendent que ça.
Ils sont déjà fiers de mon parcours, avoir quitté très jeune Tamba pour devenir pro et mettre 14 buts en L2 avec la montée au bout. Chez nous au Sénégal on dit : “lou diot Yomb“, c’est-à-dire “chaque chose à son heure”. J’attends mon heure ! J’ai tellement envie de porter ce maillot, de représenter mon pays, ma région aussi.
Quel message aimeriez-vous adresser au peuple sénégalais et au staff des Lions ?
Je voudrais leur dire que je suis sénégalais. Je suis fier de l’être. J’attends sagement mon heure qui va sonner sous peu, je l’espère !