Algérie : Nasser Sandjak – “il faut apprécier ces deux victoires” [Exclu]

Publié le par Alexis Billebault

L’Algérie a parfaitement débuté les qualifications pour la CAN 2025 en battant la Guinée Equatoriale (2-0) et le Liberia (3-0). Nasser Sandjak, l’ancien sélectionneur des Fennecs et ex-entraîneur de la JS Kabylie et du MC Bejaia, a suivi les deux rencontres, et à accepté donner ses impressions à Afrik-Foot.com.

Nasser Sandjak (63 ans), qui a retrouvé Noisy-le-Sec, son club de toujours, dans un rôle de manager général, continue de suivre avec beaucoup d’intérêt la sélection nationale algérienne, qu’il a entraînée en 2000. L’occasion de lui poser quelques questions sur les deux derniers matches des Fennecs.

Par Alexis Billebault,

L’Algérie a démarré de façon idéale les qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc en gagnant ses deux premières rencontres. A-t-elle déjà un pied en phase finale ?

C’est un excellent départ, celui qu’il fallait prendre : deux victoires, cinq buts inscrits, aucun encaissé une différence de buts largement positive, sportivement parlant, il n’y a rien à dire. Avec six points, la sélection est très bien engagée pour se qualifier, mais ce n’est pas encore fait. Il sera intéressant de suivre ses deux prochains matches face au Togo au mois d’octobre.

Cela dit, il faut tout de même noter que les deux adversaires, la Guinée Equatoriale et le Liberia, n’étaient pas de haut niveau. D’ailleurs, je m’attendais à mieux de la part des Equato-guinéens, qui m’avaient fait une excellente impression lors de la dernière CAN en Côte d’Ivoire. A Oran, j’ai vu une équipe frileuse, peu entreprenante, et l’Algérie a su en profiter.

“J'ai parfois vu la défense en difficulté

Les matches du mois de septembre sont toujours un peu particuliers à négocier : certains joueurs ont un temps de jeu réduit, peuvent être en instance de transfert…

Oui. Ils arrivent en sélection dans des états de forme différents. C’est pour cela qu’il faut apprécier ces deux victoires. Contre la Guinée Equatoriale, l’Algérie n’est pas tombée dans le piège. Elle s’est montrée patiente, après une première période très moyenne. Même quand Riyad Mahrez a manqué son penalty, elle ne s’est pas désunie. Il y a eu des choses intéressantes au milieu et offensivement.

Gagner le premier match, c’est toujours bon pour la confiance. Au Liberia, où il n’est jamais facile de s’imposer, l’équipe a su se rassurer rapidement en menant 2-0 au bout de vingt-cinq minutes.  Ce qui est intéressant dans ce bilan, c’est qu’elle n’a encaissé aucun but, ce qui n’avait pas été le cas lors des quatre matches joués en mars et juin…

Sandjak Nasser, Algérie
© Imago

L’Algérie avait en effet encaissé huit buts : cinq en mars contre l’Afrique du Sud (3-3) et la Bolivie (3-2) en amicaux, trois en juin face à la Guinée (1-2) et l’Ouganda (2-1) en qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Avez-vous été rassuré ?

Pas totalement, car j’ai vu parfois une défense en difficulté lors des deux derniers matches. Huit buts en quatre rencontres, c’était beaucoup trop pour une équipe du niveau de l’Algérie. Cette sélection a toujours été bonne quand elle avait une bonne assise défensive. En octobre, elle va affronter deux fois le Togo, qui dispose de bons attaquants comme Kevin Denkey ou Kodjo Laba. 

« Arriver après Djamel Belmadi n’était pas simple »

Que pensez-vous de la nomination de Vladimir Petkovic au poste de sélectionneur ?

Arriver après Djamel Belmadi n’était pas simple. Il ne parle pas très bien le français, n’avait jamais travaillé en Afrique auparavant. Il a hérité d’une situation difficile : la sélection restait sur deux CAN ratées et une élimination de la Coupe du monde 2022 face au Cameroun dont je n’ai personnellement toujours pas réussi à me remettre.

Petkovic est arrivé avec comme mission de reconstruire partiellement une équipe, tout en maintenant sa confiance à d’anciens cadres. Des joueurs ne sont plus là, d’autres sont arrivés, et cela ne se fait pas en cinq minutes. Ce n’est pas facile pour le coach de mettre quelque chose en place rapidement. Les résultats sont heureusement globalement positifs : la sélection est bien placée dans son groupe de qualifications pour le Mondial, et elle a bien débuté celles pour la CAN 2025. Mais c’est une période de transition, toujours un peu particulière.

Il peut tout de même compter sur un effectif de qualité…

Oui, il y a de la qualité, c’est indéniable. Mahrez bien sûr, Amoura, Bennacer, même s’il est blessé et sera absent plusieurs mois, Zerrouki, Benrahma, Aouar, etc… Petkovic dispose d’un bon effectif, qui va sans doute encore un peu évoluer.

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Alexis Billebault