Binationaux : “il faut vraiment être con !”, la sortie choc d’Assou-Ekotto

Publié le par Prudence Ahanogbe

Connu pour son franc-parler, l’ex-international camerounais Benoît Assou-Ekotto ne s'est pas montré tendre avec les binationaux africains évoluant avec les sélections européennes au détriment de celle de leurs origines.

Dans un entretien pour la chaine Youtube Investir Au Pays, Benoît Assou-Ekotto a justifié son choix pour les Lions Indomptables (2009-2014) malgré la possibilité de jouer pour l’équipe de France, un choix qu'il qualifie de “politique“. “Pourquoi ai-je choisi le Cameroun ? Quoi que tu fasses en France ou en Europe, on est un peu dans une guerre de religions et de flux migratoires. Quand tu es bronzé ou noir, les gens ne te veulent pas forcément ici. Moi, on m’a toujours rappelé que je n’étais pas Français et je l’ai accepté“, a confié l’ancien latéral gauche né dans le Pas-de-Calais d’un père camerounais et d’une mère française.

“Il se passe quoi dans ta tête ? Il faut vraiment être con”

L’occasion de dézinguer les binationaux optant pour les sélections du Vieux Continent aux dépens de celles africaines. “Je ne vois pas l’intérêt de porter le maillot d’une équipe nationale fièrement alors que depuis tout petit on te rappelle que tu n’es pas Français. Et puis, plus tu te cultives et tu fais un constat, tu te dis que l’homme noir ne réfléchit pas des masses. Quand tu lis et apprends que la France a fait un génocide au Cameroun, comment pourrais-tu porter ce maillot fièrement ? Quand tu es Congolais et que tu joues pour la Belgique alors qu’il y a un monsieur qui a coupé je ne sais combien de mains et pieds au Congo (RDC)… Il se passe quoi dans ta tête pour porter ce maillot fièrement ? Il faut vraiment être con. Je suis pas con !”, a-t-il déclaré sans langue de bois.

“Ils mentent”

Assou-Ekotto a rejoint les quintuples champions d’Afrique en 2009 à l’âge de 25 ans. Avant cela, il n’avait jamais joué pour les sélections jeunes de France. Un choix du cœur opéré très tôt, et dont il est fier, en comparaison aux internationaux africains passés par les équipes de jeunes en Europe. À ses yeux, il s’agit d’un choix par défaut. “Est-ce que lorsque je choisis le Cameroun, l’équipe de France me sollicite ? Moi, je ne vais jamais faire les présélections et les sélections des jeunes. Je n’ai pas le temps d’aller là-bas. Et pour quoi faire ? Très jeune, je savais déjà que je ne voulais pas jouer pour l’équipe de France. Beaucoup de binationaux font toutes leurs classes avec l’équipe de France mais choisissent ‘le cœur' (ironiquement, ndlr) d’aller jouer avec les pays africains (Rires). Il faut se dire la vérité. Ils mentent”, a taclé l’ancien défenseur réputé pour son franc-parler.

“S’ils avaient eu l’opportunité de jouer pour la France, d’un point de vue business, c’est extraordinaire. La plupart des mecs en équipe de France ont je ne sais combien de millions par an. Pourquoi aller avec les jeunes (tricolores, ndlr) si ton cœur est pour le Cameroun, la Zambie ou le Nigeria ? Moi, j’ai décidé de jouer avec le Cameroun très jeune. Je n’avais rien à faire avec l’équipe de France. Je n’ai jamais regretté ce choix. Sauf pour l’argent car je joue pour l’argent. Je joue pour mettre ma famille dans les meilleures conditions. Mais je préfère être comme ça”, a-t-il ajouté. Voici qui pourrait remettre une pièce dans la machine à polémiques depuis sa sortie remarquée et reprise de volée par Kylian Mbappé en 2018.

Binationaux : “il faut vraiment être con !”, la sortie choc d’Assou-Ekotto

Prudence Ahanogbe

Couteau suisse de la rédaction footballistique, je perce mon trou grâce au dépassement de soi. Sur mon versant gauche, un don indescriptible pour l’écriture, un peu comme Messi, et sur le versant droit, beaucoup de travail, à la Cristiano Ronaldo.