Avec Utrecht, Sébastien Haller a-t-il fait le bon choix à 4 mois de la CAN ?

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À quatre mois du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, l’attaquant ivoirien Sébastien Haller a pris une décision forte durant ce mercato. Quitter définitivement le Borussia Dortmund pour s’engager jusqu’en juin 2026 avec le FC Utrecht. Un bon choix ?

Quitter définitivement Dortmund représente une décision radicale qui peut surprendre, mais qui semble, à bien des égards, cohérente avec sa situation actuelle et ses ambitions en sélection.

Un retour déjà bénéfique

Pour Haller, Utrecht n’est pas un saut dans l’inconnu. Entre 2015 et 2017, il avait brillé sous ces mêmes couleurs, inscrivant 51 buts en 98 matches et lançant une carrière qui l’avait ensuite conduit à Francfort, West Ham, l’Ajax puis Dortmund.

Revenu en prêt cet hiver après une parenthèse décevante à Leganés, l’international ivoirien a retrouvé ses marques. Certes, ses statistiques (6 buts et 1 passe décisive en 18 matches) n’ont pas affolé les compteurs, mais l’essentiel était ailleurs : il a rejoué, enchaîné, retrouvé confiance et offert à Utrecht une 4e place synonyme de qualification européenne.

Cette expérience, même mitigée sur le plan comptable, a servi de déclic. L’attaquant de 31 ans a de nouveau senti le rôle d’un titulaire indiscutable, dans un club qui croit en lui et où il a déjà une histoire. Une donnée précieuse quand on sait à quel point ses dernières années ont été marquées par les blessures, le cancer surmonté, et le manque de continuité.

L’Europe comme vitrine avant la CAN

Le second argument en faveur de ce choix réside dans la scène européenne. Utrecht disputera les barrages de Ligue Europa face aux Bosniens de Zrinjski, avec l’ambition d’atteindre une phase de groupes que le club n’a plus connue depuis 15 ans. Pour Haller, l’opportunité est idéale : enchaîner des matches à enjeu, face à des adversaires variés, dans une compétition suivie par les observateurs du football continental.

À Dortmund, il aurait probablement ciré le banc derrière une concurrence féroce incarnée par Serhou Guirassy, qui fait partie des favoris au Ballon d'Or africain. À Utrecht, il a l’assurance de jouer, de porter un projet, et de se montrer en C3 en cas de qualification. Un atout crucial à l’approche de la CAN, où il se doit d'être à 100% pour briguer une place de titulaire avec la Côte d’Ivoire.

Un choix assumé et réfléchi

« Il y a eu beaucoup d’intérêt de la part d’autres clubs, mais pour moi, il n’y avait qu’un seul scénario idéal : Utrecht », a confié Haller dans le communiqué du club qui acte son retour. L’attaquant a privilégié la stabilité, l’environnement familier et le soutien d’un staff qui le connaît. À quatre mois d’une compétition où la Côte d’Ivoire ambitionne le titre, Haller a choisi le terrain et le temps de jeu plutôt que le prestige d’un grand club.

Le bon pari ?

À 31 ans, Haller n’avait pas besoin d’un nouveau pari risqué. Il avait besoin d’un cadre sûr, de responsabilités et de rythme. Utrecht lui offre tout cela, dans une ligue compétitive, l'Eredivisie, mais accessible, et avec une vitrine européenne en prime. Certes, ce n’est pas le choix le plus flamboyant, mais dans sa situation, c’est probablement le plus pertinent.

En optant pour Utrecht, Sébastien Haller maximise ses chances d’arriver en pleine possession de ses moyens à la CAN 2025. Un choix de raison, mais aussi de cœur, qui pourrait bien s’avérer payant pour lui comme pour les Éléphants.

Avec Utrecht, Sébastien Haller a-t-il fait le bon choix à 4 mois de la CAN ?

Hicham Bennis

Couteau suisse adepte du sport africain. De la TV chez La Chaîne L'Équipe, et beaucoup de presse écrite chez Befoot, Libé, La Depêche du Midi...