Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Samuel Eto’o, est sorti de son mutisme face aux multiples accusations qui pèsent sur lui.
À l’occasion d’un entretien pour les soins de France 24 ce mercredi, dans lequel il a annoncé la non-reconduction de Rigobert Song au poste de sélectionneur de l’équipe du Cameroun, Eto’o a pour la première fois pris la parole pour répondre aux accusations dont il fait l’objet. Au rang de celles-ci, l’abus de pouvoir, des menaces physiques, mais surtout des trucages de matches dans le match championnat local comme mis en scène à travers un enregistrement audio impliquant également le président de Victoria United.
L’intéressé a notamment réagi à l’enquête ouverte à son encontre par la Confédération africaine de football (CAF) l'été dernier. “Je n’ai jamais été interrogé”, a déclaré Eto’o, prenant de cours son intervieweur Marc Perelman, lequel n’a pas manqué de le faire remarquer en reformulant sa question de façon plus intelligible.
“C’est inadmissible“, Eto’o gronde avec la CAF
“On a fait un communiqué pour dire qu’une enquête était ouverte mais je n’ai jamais été interrogé sur ce qu’on me reprochait”, a tout autant répété Eto’o. Puis de s’en prendre directement cette fois à la CAF. “Pendant plus de 22 ans, la seule chose que j’ai su faire, c’est de jouer au football. Pour ceux qui ont suivi ma carrière, j’ai été un joueur qui a toujours respecté le fairplay. Ce n’est pas en devenant président que je vais changer cette attitude que j’ai eue. Je pense qu’on devient grand quand on respecte les autres, même quand on perd, et surtout quand on perd. J’ai mandaté mes avocats pour qu’ils portent plainte contre la CAF afin que les responsabilités soient établies. C’est trop facile de salir tout ce que j’ai pu construire pendant ces quelques années dans le monde du football”, a-t-il pesté.
Puis il rajoute une couche : “Maintenant, s’agissant de ce que les uns et les autres peuvent dire, à ce niveau, il y a un cadre, peut-être, et si on voulait m’entendre, j’allais apporter des éléments qui allaient certainement dissiper les doutes qu’il pouvait y avoir. Beaucoup de choses ont été dites, c’est parti un peu dans tous les sens. L’instance faitière du football s’est lancé, pour ma part, beaucoup trop tôt dans un communiqué sans même prendre la peine sept-huit mois après de m’interroger, c’est inacceptable. (…) Il est très facile d’accuser les gens sans apporter les preuves.” La pression se retrouve désormais dans le camp de la CAF.