Afrik-Foot.com vous raconte l’histoire des équipes africaines en Coupe du monde de football. Pour la première fois, deux équipes vont représenter le continent: le Cameroun de Roger Milla et l'Algérie de Rabah Madjer. Malgré un jeu alléchant, les deux formations africaines quittent la compétition dès le premier tour. Un goût amer dans la bouche…
Après la première victoire africaine en Coupe du monde, l'Afrique
prend du galon. Désormais, les représentants du continent ne sont
plus de simples faire valoi. Ca tombe bien, en 1982, la Coupe du
monde passe de seizez à vingt-quatre équipes et l'Afrique obtient
deux places. Camerounais et Algériens ont dû passer par quatre
double confrontations pour valider leur billet pour l'Espagne.
Si la présence des Fennecs, finalistes de la CAN 1980 et demi-finalistes en 1982, semblent logique, celle des Lions Indomptables peut surprendre. Mais le Cameroun du Français Jean Vincent est une équipe en pleine progression, emmenée par une génération dorée d'où émanent les Joseph-Antoine Bell, Thomas Nkono, Emmanuel Koundé et, surtout, le Vieux Lion Roger Milla qui participe là à son premier Mondial, à 30 ans “à peine”.
Dans un groupe composé de la Pologne, du Pérou et de l'Italie, le Cameroun a fort à faire pour sa première apparition en Coupe du monde. Mais les Lions se battent comme des diables, affichant un potentiel évident, entaché seulement par un manque de réalisme. La faute, sans doute, à un manque d'expérience internationale. Qu'importe, face aux Sud-Américains, les Camerounais commencent la compétition par un 0-0 frustrant où Nkono, le gardien et capitaine, met en évidence son assurance et son agilité. Pour le deuxième match, face à l'un des favoris et futur troisième, les Lions jouent gros. Mais les Polonais déjouent au Riazor de La Corogne et la rencontre s'achève sur un nouvrau 0-0 bien mièvre. Le troisième match revêt donc une importance particulière: le vainqueur de ce Cameroun-Italie jouera le second tour. Les deux équipes ont bouclé les deux premières rencontres par des matches nuls. Mais les Européens ont un avantage: ils ont marqué tandiqu que les Africains cherchent encore le chemin des filets. Alors, quand Graziani ouvre la marque à l'heure de jeu pour la Squadra Azzurra, l'affaire semble entendue. C'était sans compter sur l'envie des Lions qui réponde dans la foulée par Grégoire Mbdia, sur une passe de Milla. 1-1, score finale. Ce Cameroun invaincu mais trop prudent est éliminé d'un but par le futur vainqueur de l'épreuve.
Le match de la honte
De son côté, l'Algérie n'est pas prête d'oublier sa campagne espagnole. Pour son premier match dans la compétition, les hommes de Rachid Mekhloufi battent, d'entrée la RFA, champion d'Europe en titre, grâce à des buts de Madjer et Belloumi (2-1). C'est la première fois qu'une équipe africaine bat une équipe européenne. La technique des Algériens terrasse l'ogre allemand. La suite s'avère moins heureuse. Fatigués, les héros de Gijon ne surnagent pas face à la petite Autriche (2-0). Heureusement, la Khadra se rattrapent en menant 3-0 à la mi-temps face au Chili. Mais, trop facile, ils se font des frayeurs en encaissant deux buts. Avec cette victoire 3-2, l'Algérie est qualifiée. Selon le règlement, seule une victoire de la RFA par moins de 3 buts d'écart (ou bien trois buts d'écart si l'Autriche marquait elle-même trois buts) pouvait qualifier les deux équipes germanophones au détriment de l'Algérie. Tout autre résultat était synonyme de qualification algérienne.
L'opposition entre cousins germains est donc décisive. Et très vite au ridicule lorsqu' Hrubesch ouvre le score pour l'Allemagne de l'Ouest. A ce moment-là, Autrichiens et Allemands sont qualifiés. Devant 40 000 spectateurs furibards et des millions de téléspectateurs scandalisés, les deux formations se content de faire tourner le ballon, d'une passe à dix d'un ennui mortel. Ce match fait jurisprudence: désormais, la FIFA fait en même temps, dans un même groupe, les matches de la dernière journée du premier tour.
Par la suite, l'Allemagne sera encore l'objet de controverses, notamment à cause de l'attentat du gardien Harald Schumacher sur le Français Patrick Battiston en demi-finale avant que l'Italie de Paolo Rossi ne venge Français et Camerounais pour son troisième titre mondial.
