Le tirage au sort de la Coupe du Monde 1982, en Espagne, est le plus mémorable et, en même temps, celui que la FIFA souhaite le plus oublier. L’événement a été si chaotique que l’instance s’est efforcée d’éviter qu’un désastre similaire ne se reproduise lors des éditions suivantes.
En ce jour de tirage au sort de la Coupe du monde 2026, retour sur un épisode parfois méconnu.
Désastre. Et le terme n’est pas exagéré. L’organisation a elle-même reconnu avoir “appris la leçon” et est rapidement revenue à son bon vieux “système infaillible“.
Les problèmes du tirage au sort de la Coupe du monde 1982
C’était le 16 janvier 1982. Le Palais des Congrès de Madrid, dans la capitale espagnole, accueillait le fameux tirage au sort de la Coupe du monde qui promettait une nouvelle méthode pour déterminer les sélections composant chacun des six groupes du Mondial.
L’idée était de remplacer le brassage manuel par des machines. Cette partie où une personnalité du sport remuait les boules dans un pot pour en tirer une a laissé place à des sortes de tambours rotatifs, comme ceux des loteries.
Des enfants devaient retirer les boules portant les noms des sélections et les remettre aux membres de la FIFA, ce qui rappelait la tradition de Noël locale. La méthodologie a été expliquée au public présent dans le Palais et aux 500 millions de téléspectateurs qui suivaient la cérémonie en direct, selon les estimations de l’époque.
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Cependant, personne n’aurait pu imaginer le fiasco qui allait suivre. Les organisateurs n’ont pas eu à gérer un seul imprévu, mais plusieurs. Procédons par ordre.
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L’Angleterre tête de série
Le premier contretemps, qui relève davantage de la polémique, a été d’inclure l’Angleterre dans le groupe des têtes de série, qui comptait déjà l’Espagne, le Brésil, l’Italie, l’Argentine et l’Allemagne de l’Ouest.
Les cinq pays étaient définis à l’avance, et on ne s’attendait pas à ce que les Anglais occupent le chapeau 1, étant donné que la Belgique et la Pologne avaient l’avantage grâce à leurs performances de l’époque : vice-championne et troisième d’Europe, respectivement.
De plus, l’Angleterre avait été absente des deux éditions précédentes de la Coupe du monde et avait failli ne pas se qualifier pour celle de 1982. Personne n’imaginait qu’elle reviendrait avec ce privilège.
La décision a d’abord été justifiée par le fait qu’elle avait déjà été championne du monde (1966), mais ensuite le directeur de la FIFA de l’époque, Hermann Neuberger, a affirmé qu’il s’agissait d’une question de “sécurité” afin que la sélection joue à Bilbao.
Chaque tête de série disputait ses matchs de phase de groupes dans le même stade et, dans le cas de l’Angleterre, le théâtre des opérations fut “La Catedral”, le stade San Mamés. Selon Neuberger, les Espagnols étaient préoccupés par le comportement des supporters anglais.
Des plaintes formelles ont été déposées par la Belgique et la France à cette occasion, mais l’instance a maintenu sa position.
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Pas d’affrontement sud-Américain et Belgique et Écosse dans les mauvais groupes
La deuxième barrière concernait également les règles de composition des groupes. Il avait été expliqué au préalable que l’intention était d’éviter que les Sud-Américains s’affrontent dans les poules, et l’idée avait émergé de retirer le Chili et le Pérou du chapeau 3 lors des tirages concernant les adversaires de l’Argentine et du Brésil.
En plus du duo sud-américain, l’Irlande du Nord, l’Écosse, la Belgique et la France composaient ce chapeau. Cependant, la suggestion n’a pas abouti.
Malgré tout, les choses se déroulaient conformément à l’objectif. Selon des critères géographiques, les deux premières boules tirées devaient aller respectivement dans les groupes de l’Argentine (3) et du Brésil (6), et les premiers pays sortis furent la Belgique et l’Écosse.
Sauf que le secrétaire général de la FIFA de l’époque, Joseph Blatter, a placé par erreur la Belgique dans le Groupe 1 et l’Écosse dans le Groupe 3.
La bourde a été immédiatement repérée par la presse et a causé une certaine confusion. “La Belgique devrait être dans le groupe de l’Argentine et l’Écosse dans celui du Brésil“, a commencé Archie Macpherson, qui présentait l’événement sur la BBC.
“C’est ce qui avait été dit avant le tirage, c’est ce qu’ils avaient annoncé vouloir faire, et maintenant tout est mélangé. Vous croyez que le Mondial a commencé par une erreur monumentale ?” a-t-il questionné.
Lorsque les organisateurs ont remarqué l’erreur, ils l’ont immédiatement corrigée.
Difficultés avec la machine
La confusion dans les critères était loin d’être le plus gros problème de la FIFA lors de l’événement de 1982. Quelques minutes après la reprise du tirage au sort de la Coupe du monde, une des boules s’est ouverte dans la machine. Une partie en est sortie, et l’autre est restée coincée.
Plusieurs membres de l’organisation se sont mobilisés pour tenter de résoudre le problème et faire sortir complètement l’autre moitié. Cela a engendré un peu plus de retard. Ensuite, la partie manquante est tombée et a révélé le nom de l’Autriche.
Mais la machine a de nouveau fait suer l’instance en se bloquant et en ne “libérant” pas la boule suivante, dont on a découvert peu après qu’il s’agissait de la Hongrie.
Le tirage s’est poursuivi sans autres grands problèmes, mais cela a suffi pour que la FIFA n’envisage même plus de remplacer les personnes par des machines lors de tels événements.
Les groupes ont été composés ainsi :
Groupe 1 – Vigo et La Corogne : Italie, Pologne, Pérou et Cameroun
Groupe 2 – Gijón et Oviedo : Allemagne de l’Ouest, Algérie, Chili et Autriche
Groupe 3 – Alicante et Elche : Argentine, Belgique, Hongrie et Salvador
Groupe 4 – Bilbao et Valladolid : Angleterre, France, Tchécoslovaquie et Koweït
Groupe 5 – Valence et Saragosse : Espagne, Honduras, Yougoslavie et Irlande du Nord
Groupe 6 – Séville et Málaga : Brésil, Union soviétique, Écosse et Nouvelle-Zélande
La Coupe du monde 1982 est également restée célèbre pour le “match de la honte” entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche aux dépens de l’Algérie, les débuts de Diego Maradona en phase finale de Mondial et la sélection brésilienne composée de grands noms comme Zico, Cerezo et Sócrates, dirigée par Telê Santana.
La finale a opposé l’Italie de Paolo Rossi à l’Allemagne de l’Ouest de Karl-Heinz Rummenigge. La Squadra Azzurra l’a emporté 3-1 au Santiago Bernabéu et a décroché son troisième titre mondial.
Cet article est une adaptation d’un article publié par notre partenaire Trivela.

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