Après l'affaire sur les accusations de détournements de fonds liés au match de de 2023 en Russie, le Cameroun fait face à un nouveau scandale financier en lien avec deux autres matchs.
La Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), dirigée par Samuel Eto’o, est pointée du doigt par le lanceur d'alertes Boris Bertolt, pour une gestion trouble des fonds liés aux matchs amicaux face à l’Ouzbékistan et à la Corée du Sud de septembre 2022 qui servaient de préparation à la Coupe du monde 2022.
Tout part d’un contrat signé le 22 août 2022 entre la FECAFOOT et la Fédération Coréenne de Football (KFA). Dans cet accord, la KFA s’engage à organiser les deux rencontres et à couvrir intégralement les frais de déplacement et de séjour de la délégation camerounaise : billets d’avion internationaux, hébergement, restauration et transport local. Mieux encore, la fédération sud-coréenne prévoit de verser 500 000 dollars américains (environ 280 millions FCFA) à la FECAFOOT, montant incluant les frais aériens, avec des modalités de paiement claires.
Des frais inexistants facturés à l'Etat par la Fecafoot ?
Mais surprise : le 31 août 2022, soit huit jours après la signature de ce contrat, la FECAFOOT transmet un projet de budget de 357 millions FCFA au Ministère des Sports pour ces mêmes rencontres… en intégrant les postes déjà couverts par la KFA. Billets d’avion, hôtels, restauration : tout est là, comme si aucun financement étranger n’avait été prévu.
Plus grave encore, toujours d'après les révélations d’« Allez Les Lions » sur X, certains fonds auraient été transférés vers des comptes personnels à l’étranger, notamment à la United Bank for Africa (UBA) au Bénin, et non vers les comptes officiels de la fédération. Une pratique déjà observée lors de la fameuse polémique du match en Russie et qui alimente les soupçons d’un système opaque, loin des standards de bonne gouvernance attendus d’une fédération nationale.
Ce nouveau scandale financier, mêlant double facturation, absence de transparence et possible détournement de fonds, ternit encore un peu plus l’image de la FECAFOOT. Et surtout, il soulève des interrogations profondes à l’approche d’une compétition aussi prestigieuse que la Coupe du monde aux Etats-Unis.