Cameroun : Samuel Eto’o – “Marc Brys ? Je n’ai limogé personne”

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Samuel Eto’o est resté fidèle à sa ligne de communication. Interrogé sur la situation de l’ancien sélectionneur Marc Brys, écarté au profit de David Pagou, le président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) a répondu par une pirouette dont il a le secret.

« Je parle uniquement des employés de la fédération. (…) Je n’ai limogé personne. Je pense que ce monsieur (Marc Brys, ndlr) appartient à un département », a assuré Samuel Eto’o lundi sur le plateau d’Info TV, une manière subtile mais ferme de signifier que, pour lui, le dossier Brys relève du ministère des Sports, sans le nommer.

Cette prise de parole intervient dans un contexte explosif où la rivalité entre la FECAFOOT et le ministère a conduit à la nomination de deux staffs techniques en 2024. Le nouvel épisode – la promotion de David Pagou – s’inscrit clairement dans la volonté de l’instance fédérale de reprendre la main.

En répétant qu’il « ne parle que de ses collaborateurs » et qu’il « n’a limogé personne », Eto’o tente de renvoyer Marc Brys hors du périmètre fédéral, le Belge n’ayant jamais fait partie de son organigramme. Une manière subtile de délégitimer l’ancien sélectionneur tout en réaffirmant l’autorité de la FECAFOOT sur l’équipe nationale.

Légitimer Pagou et renvoyer Brys dans les orties

Eto’o a longuement insisté sur la légitimité de Pagou, élu meilleur entraîneur du pays par ses pairs et déjà présent dans les précédents staffs internes soutenus par la fédération.

« Pagou a été élu meilleur entraîneur camerounais, ce n’est pas moi qui le dis. Il était naturel de lui confier la sélection nationale », a martelé l’ancien joueur du Barça.

Tout en vantant la rigueur et la proximité du technicien local avec le groupe, Eto’o a tenu à écarter l’idée selon laquelle Pagou serait téléguidé :

« Pourquoi il n’aurait pas les mains libres ? S’il n’est pas libre, il n’a pas son autorité dans le vestiaire. Pagou vit avec ce groupe depuis des mois. Il sait mieux que vous, et même mieux que le président que je suis, ce qui est bon pour réussir. »

Une manière claire de répondre indirectement aux déclarations de Brys, qui a suspecté dans nos colonnes Eto’o d’avoir lui-même élaboré la liste des joueurs retenus pour la CAN 2025 suite à son éviction.

Entre justification économique et jeu politique

Le président a également justifié la fermeté de la FECAFOOT par les conséquences de la non-qualification du pays au Mondial 2026 :

« Suite à la non-qualification du Cameroun pour une Coupe du monde à 48, nous perdons en prestige. Le manque à gagner est d’au moins 12 milliards de FCFA. »

Ce rappel financier n’est pas anodin : il sert à renforcer l’idée qu’il fallait réinstaurer un cadre strict autour de la sélection. Une ligne directrice déjà perçue à travers plusieurs décisions récentes, comme l’éviction de joueurs « fortes têtes » et la promotion d’un staff 100 % camerounais.

Cameroun : Samuel Eto’o – “Marc Brys ? Je n’ai limogé personne”

Louis Mukoma Fargues