C'est ce lundi à Marrakech que le meilleur joueur africain de l'année 2024 sera désigné par la Confédération africaine de football (CAF). Joueur Africain de l'année ? Ballon d'Or Africain ? Mais, au fait, quelle est la vraie appellation de ce titre ?
La plupart des fans de foot africain vont employer, lors de leurs débats enflammés des prochaines heures, le terme de Ballon d'Or africain. Pourtant, vous ne trouverez aucune trace de cette appellation dans les documents officiels de la CAF. Et pour cause : le Ballon d'Or africain est officiellement de l'histoire ancienne depuis 1994 et le sacre de George Weah.
France Football devance la CAF
Stricto sensu, ce terme désignait le trophée que le magazine France Football, également organiseur du Ballon d'Or “mondial”, a remis au meilleur joueur africain de l'année de 1970 à 1994. Cependant, à partir de 1992, la CAF a introduit son propre trophée, sous le terme de Joueur Africain de l'année.
Les deux prix ont cohabité durant trois éditions, avant que France Football ne décide d'en laisser le monopole à la CAF. A partir de 2000, l'instance a décidé d'organiser une cérémonie annuelle pour marquer le coup et récompenser d'autres catégories, comme l'entraîneur de l'année. Celle-ci est baptisée CAF Awards.
Chaque gagnant du Prix du Joueur de l'année de la CAF par année. 🥇
Qui rejoindra cette liste honorable aux #CAFAwards2024 ?
pic.twitter.com/sHN7CjutSx— CAF – FR (@caf_online_FR) December 14, 2024
Dans l'imaginaire collectif, plus que Joueur Africain de l'année, c'est toutefois le terme de Ballon d'Or africain qui s'est imposé, probablement car plus marquant et plus proche du “vrai” Ballon d'Or. Même si, en soi, parler de Ballon d'Or africain pour désigner le successeur de Victor Osimhen ce lundi constitue une forme d'abus de langage.
Le tournant de 1992
Pour la petite histoire, il y a donc eu deux titres de meilleur joueur africain de l'année remis à des joueurs distincts en 1993 et 1994. Lors de la première édition commune, en 1992, la CAF comme France Football avaient opté pour Abedi Pelé. En 1993 en revanche, alors que le magazine français avait de nouveau plébiscité le Ghanéen, c'est le regretté attaquant nigérian Rashidi Yekini qui avait eu les faveurs de la CAF. Idem en 1994 lorsque l'instance optait pour un autre Super Eagle, Emmanuel Amunike, là où FF consacrait George Weah.
Un an plus tard, le Ballon d'Or France Football, jusqu'alors réservé aux Européens, s'ouvrait aux joueurs étrangers évoluant en Europe sans barrière liée à la nationalité, ouvrant d'ailleurs la porte au seul et unique sacre africain de l'histoire, avec George Weah en 1995. Cette année-là, FF stoppait son Ballon d'Or africain, même si, ironiquement, le terme passait à la postérité.