Pourquoi Achraf Hakimi a déjà plié la course au Ballon d’Or africain 2025

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EDITO – A quelques mois de la cérémonie des CAF Awards, qui consacrera le Joueur Africain de l'année 2025, plus communément appelé Ballon d'Or africain, Achraf Hakimi a déjà éteint tout suspense au terme d'une saison stupéfiante avec le Paris Saint-Germain.

Il reste bien une interrogation au sujet du prochain lauréat du titre de Joueur Africain de l'année : celle-ci concerne la date de sa consécration. Comme souvent, la Confédération africaine de football (CAF) n'a encore annoncé aucune date pour la cérémonie et on peut imaginer que celle-ci sera organisée juste avant la CAN 2025, qui débute le 21 décembre au Maroc, voire pendant la compétition, entre la phase de groupes et les 8es de finale par exemple.

Une chose est sûre : alors que le Nigérian Ademola Lookman lui avait volé la vedette chez lui début 2025, Achraf Hakimi sera cette fois sacré à domicile. A 26 ans, le latéral droit sera le premier joueur à vocation défensive récompensé depuis son compatriote et gardien Badou Zaki en 1986 (il s'agissait alors du Ballon d'Or africain décerné par France Football), et ce ne sera que justice au vu des derniers mois que l'international marocain vient de livrer.

Des buts, des passes… et un coffre hors du commun

D'ailleurs, que ce soit de par ses stats (11 buts et 16 passes décisives en 54 matchs, un record pour un latéral) ou de par sa position sur le terrain, on en viendrait presque à se demander s'il faut vraiment considérer Hakimi comme un défenseur. Son ouverture du score en finale de la Ligue des champions contre l'Inter Milan (5-0) dans une position d'avant-centre est à ce titre très révélatrice.

Au-delà de cet apport statistique, le Lion de l'Atlas est devenu un “monstre athlétique“, comme le décrivait L'Equipe en février. Combien de fois l'a-t-on vu cette saison se projeter dans les 30 derniers mètres adverses, pour déborder, combiner avec Ousmane Dembélé ou même achever les actions parisiennes ? Des dizaines, sûrement même des centaines. Sa capacité à répéter les courses à haute intensité pendant 90 minutes est tout simplement hallucinante.

Le tout sans véritable remplaçant à son poste dans la capitale et en n'ayant manqué que 10 matchs en club. Au cours de cette campagne marathon débutée par les Jeux Olympiques, Hakimi aura disputé, club et sélection confondus, 68 matchs (55 en club, 13 en sélection), pour un total de 5773 minutes jouées, soit le plus élevé du PSG. Un rythme stakhanovien qui aurait envoyé plus d'un joueur à l'infirmerie, mais qui n'a pas eu l'air d'impacter le Marocain le moins du monde.

“En passe de boucler un quintuplé inédit avec le PSG, Hakimi possède un palmarès avec lequel aucun de ses concurrents n'est en mesure de rivaliser”

Au contraire, l'ancien du Borussia Dortmund et de l'Inter aura pesé de tout son poids dans l'historique épopée parisienne. Premier buteur en quart de finale retour contre Aston Villa et auteur du but du break en demi-finales retour contre Arsenal, avec un titre d'homme du match à la clé, le latéral droit a répondu présent dans les moments importants. En Ligue des champions, mais aussi à la Coupe du monde des clubs, où il a réussi la prouesse de figurer dans l'équipe-type de chaque tour. Quelle que soit l'issue de la finale dimanche, il ne sera pas loin du titre de meilleur joueur du tournoi.

En passe d'achever un quintuplé inédit avec le PSG (Mondial des clubs – Ligue des champions – Ligue 1 – Coupe de France – Trophée des champions), le natif de Madrid, aussi lauréat haut la main du prix Marc-Vivien Foé du meilleur joueur africain de Ligue 1, possède un palmarès avec lequel aucun de ses concurrents n'est en mesure de rivaliser aux yeux du jury pour le prix de Joueur Africain de l'année, composé d'un panel de journalistes, de sélectionneurs et de capitaines des sélections africaines.

“Ses rivaux ne sont pas Salah et Guirassy pour le Ballon d'Or africain, mais bien Ousmane Dembélé et Lamine Yamal pour le Ballon d'Or France Football”

Mohamed Salah ? Incontesté favori pour le titre de Ballon d'Or africain à mi-saison, le Pharaon s'est révélé impuissant au moment de l'élimination de Liverpool face au PSG en 8es de finale de la LdC. Sans Mondial des clubs, sa fin d'exercice a été moins flamboyante. Serhou Guirassy a beau avoir terminé co-meilleur buteur de la LdC et possiblement aussi du Mondial des clubs, il est loin d'avoir affiché la même régularité. Les arguments de son compatriote Yassine Bounou se réduisent quant à eux à ses prouesses estivales aux Etats-Unis.

Serhou Guirassy Dortmund
Serhou Guirassy célèbre un but avec le Borussia Dortmund. Crédit photo : IconSport

Pendant que ses concurrents connaissaient des moments de doutes, Hakimi, lui, volait au dessus de la mêlée, sublimé par un PSG que Luis Enrique est parvenu à transformer en implacable machine à écraser l'adversaire, avec le Marocain comme rouage essentiel. Transcendé, le Lion de l'Atlas a trouvé un prolongement à ses performances en club avec la sélection, où son influence sur le jeu est plus prépondérante que jamais, lui qui a permis de débloquer la situation à la 80e minute du derby amical contre la Tunisie, début juin.

Pour cette édition du Ballon d'Or africain sans CAN ni Mondial, les performances en sélection pèseront peu et Hakimi n'a pas besoin de ce critère pour mettre tout le monde d'accord. Mais ce but en dit déjà beaucoup sur le niveau de performances et le degré de confiance acquis par le Marocain cette année. Ses rivaux ne sont pas Salah et Guirassy pour le Ballon d'Or africain, mais bien Ousmane Dembélé et Lamine Yamal pour le Ballon d'Or France Football.

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Lantheaume Romain

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !