L’Assemblée générale élective de la Fédération camerounaise de football doit se tenir ce samedi 29 novembre à Mbankomo. Après de longs mois de tensions entre la Fecafoot et le ministère des Sports, trois questions majeures demeurent en suspens à l’approche du vote qui devrait déboucher sur la réélection de Samuel Eto’o au poste de président.
L’élection à la Fecafoot aura-t-elle vraiment lieu ?
C’est le premier point d’incertitude. Le Ministère des Sports (Minsep) a ordonné mi-novembre la suspension du processus électoral de la Fecafoot, demandant au Ministère de l’Administration territoriale (Minat) de bloquer toute élection dans le football en raison « d’irrégularités persistantes » et d’un risque de troubles internes.
Sauf que le Minat n’a pas répondu à cette demande, ce qui laisse la voie libre à la tenue du scrutin. De son côté, la Fecafoot a confirmé la date du 29 novembre et surtout annoncé la présence d’émissaires de la FIFA et de la CAF pour superviser le déroulement du vote. Une manière d’encadrer l’élection et d’écarter toute accusation d’illégalité.
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— Fecafoot-Officiel (@FecafootOfficie) November 25, 2025
Ce samedi, au Centre d'Excellence de la CAF à Mbankomo ! ! !#ELECTIONS2025#FECAFOOT pic.twitter.com/2SsdBfZPLz
En filigrane, plane le spectre d’une sanction internationale pour ingérence si le gouvernement venait intervenir le jour-J, puisque les règlements FIFA interdisent toute intervention politique dans la gestion des fédérations.
Sauf revirement spectaculaire, l’élection devrait donc se tenir.
Samuel Eto’o sera-t-il réélu président de la Fecafoot ?
Sauf scénario improbable, Samuel Eto’o, élu une première fois en 2021, va rempiler. Tous ses potentiels concurrents ont été recalés pour diverses raisons, notamment l’absence de parrainages valides. Il est donc l’unique candidat en lice pour sa succession. Dans les textes, rien n’empêche son maintien à la tête de l’institution.
Des voix s’élèvent cependant pour dénoncer un « processus verrouillé » et un écosystème taillé pour sa réélection. Le Minsep critique notamment « l’exclusion ciblée de certains acteurs » et « l’intégration de clubs fictifs dans le corps électoral ».
Reste que, juridiquement, aucun obstacle concret n’empêche « le 9 » d’obtenir un second mandat.
🔴 Gilles Christian Ngnize candidat recalé à l'élection de la FECAFOOT, appelle le chef de l'État à l'aide :
— AllezLesLions (@AllezLesLions) November 28, 2025
« On évolue dans un environnement où on a un président sortant, un footballeur à la retraite, qui veut détruire la solidarité gouvernementale et qui décide de faire un… pic.twitter.com/LsIe88Y3oT
Quel avenir pour Marc Brys en cas de victoire d’Eto’o ?
C’est le dossier explosif qui suivra l’élection. L’élimination du Cameroun en barrages du Mondial 2026 a accentué les tensions persistantes entre Eto’o et Marc Brys. Plusieurs sources internes évoquent une volonté du président de la Fecafoot de se séparer du sélectionneur avant la CAN, voyant ce dernier comme un opposant direct à sa gestion.
Le Minsep pourrait néanmoins s’y opposer. Car si la Fecafoot nomme, c’est bien le ministère qui paie le sélectionneur. La guerre d’influence pourrait donc se poursuivre après l’élection.
Un statu quo politique qui pourrait prolonger la crise, au moment même où les Lions Indomptables entrent dans une période décisive avec la CAN 2025 et où le football camerounais dans son ensemble a un avenir sportif encore flou…

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