L’international algérien Djamel Benlamri a essuyé une déferlante de critiques à la suite de sa sortie médiatique à l’encontre des binationaux.
Fin octobre, l’ex-défenseur central de l’équipe d’Algérie Djamel Benlamri (29 sélections, plus appelé depuis la cruelle élimination en barrages de la Coupe du monde 2022 contre le Cameroun fin mars 2022), avait ouvertement dézingué le deux poids deux mesures des encadreurs dans le vestiaire. Le joueur actuellement dans le dur à Al-Shorta en Irak avait plus concrètement épinglé ce qui lui paraissait un traitement de faveur envers des binationaux, incapables, à ses yeux, de chanter l’hymne national algérien.
Cette sortie n’a pas été particulièrement appréciée au pays. Nasser Bouiche, ex-meneur de jeu de l’équipe d’Algérie (30 sélections, 5 buts), estime que le joueur passé par l’OL n’a pas été le plus sage en s’en prenant à ses équipiers. « Cela peut flatter la fibre patriotique, faire plaisir à certaines personnes qui estiment qu’il n’y a pas assez de locaux dans la sélection, mais ce n’est pas une réflexion très mature. Djamel Benlamri est maladroit de s’attaquer à des joueurs qui ont été ses coéquipiers », a déclaré l’ancienne gloire du MC Alger auprès du Monde Afrique.
L’apport des binationaux à la conquête de la CAN 2025
Binational lui-même – né en France – et ex-international devenu plus tard adjoint de Vahid Halilhodzic, Nordine Kourichi considère que « connaître l’hymne national ne fait pas gagner de matches ». Il reproche aussi à Benlamri de minimiser l’apport des binationaux. « Les binationaux sont autant impliqués que les locaux, car même s’ils sont nés en France, l’Algérie est le pays de leurs parents, ils y sont attachés, ce qui était mon cas à l’époque. J’ai vu, quand j’étais dans le staff de la sélection, beaucoup de binationaux, et tous avaient un comportement très professionnel et respectueux, a-t-il plaidé. Benlamri oublie surtout un point essentiel : celui de leur apport sportif. »
Même son de cloche du côté de Nasser Sendjak, ancien sélectionneur des Verts entre 1999 et 2000. « Je connais Djamel Benlamri, qui est un garçon charmant, mais il a tout faux : sans les binationaux, dont les performances sont jugées sans complaisance, l’Algérie aurait une sélection plus que moyenne, a recadré le sexagénaire, lui-même natif de la région parisienne. Elle n’aurait sans doute pas remporté la CAN 2019 et ne se qualifierait pas souvent pour cette compétition ou la Coupe du monde. » Le concerné appréciera.