Les Léopards de RD Congo ont pris un départ idéal lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025 en dominant la Guinée (1-0) et l’Ethiopie (2-0). Mais Sébastien Desabre, le sélectionneur français des demi-finalistes de la dernière édition, se garde d’en tirer des conclusions définitives, comme il l'a confié en exclusivité pour Afrik-Foot.com.
Dans quelques jours, Sébastien Desabre communiquera la liste des joueurs convoqués pour le double affrontement avec la Tanzanie, à l’occasion des 3e et 4e journées des éliminatoires. L’ancien sélectionneur de l’Ouganda est évidemment satisfait du sans-faute réalisé lors des deux premiers matches, mais il ne veut pas considérer que son équipe a quasiment la qualification en poche.
Interview réalisée par Alexis Billebault,
Avec six points, les objectifs de cette rentrée de septembre sont-ils atteints ?
Nous avions comme objectif de gagner le premier match à Kinshasa, au Stade des Martyrs, devant notre public, face à la Guinée. Commencer par une victoire, c’est essentiel pour se placer dans les meilleures conditions. C’est ce que nous avons réussi à faire (1-0), face à un adversaire de qualité. Cela n’a pas été facile, mais l’équipe a fait preuve de beaucoup de sérieux et d’implication.
Ensuite, il fallait affronter l’Ethiopie en Tanzanie, puisque les Ethiopiens n’ont pas de stade homologué. C’est évidemment un avantage d’affronter sur terrain neutre une équipe supposée vous recevoir, car elle n’évolue pas devant ses supporters. Mais quelques jours plus tôt, l’Ethiopie avait accroché la Tanzanie (0-0) à Dar es Salam. Je suis donc satisfait de cette seconde victoire.
Two wins in two games. ✅
DR Congo with the perfect start to their #AFCONQ2025 campaign. 🇨🇩 pic.twitter.com/gyvflpZqA2
— CAF_Online (@CAF_Online) September 9, 2024
Estimez-vous que le travail est à moitié fait ?
Nous sommes bien partis, c’est une évidence. Mais il ne faut surtout pas s’enflammer. Il reste quatre matches à jouer. Nos deux prochains matchs seront importants, face à la Tanzanie qui a réussi une très belle performance en dominant la Guinée en Côte d’Ivoire (2-1), mais pas forcément décisifs. Evidemment, si nous prenons quatre points, nous serons proches d’une qualification, car je pense qu’avez onze points, on peut aller en phase finale au Maroc. Mais dans ce groupe, rien n’est joué. La Guinée va revenir dans la course, l’Ethiopie est difficile à jouer et elle peut aussi se mêler à la lutte pour la qualification.
“Du travail avait été fait, notamment par Florent Ibenge”
Depuis la CAN en Côte d’Ivoire, votre équipe a presque réussi un sans-faute, si on se souvient de ses résultats en juin dernier – 1-1 au Sénégal, 1-0 face au Togo en qualifications pour la Coupe du monde 2026 – et semble avoir pris une dimension supplémentaire…
Je suis arrivé il y a deux ans, mais avant ma nomination, du travail avait été fait, notamment par Florent Ibenge. Nous avançons bien, le groupe a connu quelques modifications, avec de nouveaux joueurs qui sont arrivés. Des binationaux pour la plupart, dont l’investissement et la motivation sont irréprochables. On se fixe des objectifs : on a réussi une CAN intéressante en Côte d’Ivoire. On veut aller loin, et même très loin…
Loin, cela signifie de se qualifier pour la CAN au Maroc, et très loin, c’est participer à la prochaine Coupe du monde ?
Oui, nous avons envie de participer à ces deux compétitions. La Coupe du monde, cela fait longtemps que la RD Congo n’y a pas fait une apparition (1974 en RFA, ndlr). Nous avons sept points en quatre journées, donc nous sommes toujours dans la course, dans un groupe difficile. Les joueurs ont envie de vivre de grandes compétitions et on travaille pour ça. Ensuite, il y a la réalité du terrain, mais on se donne tous les moyens pour atteindre des objectifs.
“Se qualifier pour la CAN ivoirienne était quelque part un bonus”
Cet été, certains de vos internationaux ont changé de club. Gaël Kakuta a notamment quitté Amiens (Ligue 2, France) pour Esteghlal (Iran)…
Gaël a choisi l’Iran et il m’a dit qu’il était content de son choix, car le championnat local est un des meilleurs d’Asie. Il prend ses marques.
Avez-vous l’impression que vous êtes en avance par rapport à votre feuille de route initiale ?
Je ne sais pas… On avance bien en tout cas. Quand j’ai été nommé, la sélection avait perdu ses deux premiers matches des éliminatoires pour la CAN ivoirienne, et se qualifier était quelque part un bonus. Nous y sommes parvenus et cela nous a fait gagner du temps, car on apprend toujours en jouant une grande compétition. On a fait une bonne CAN.
Le potentiel est important, on a de bons joueurs, qui sont heureux de se retrouver. Nous avons une identité de jeu, avec 50 % de possession et 50 % de transition. On essaie de produire un football intéressant. Il était également important de recréer un lien avec nos supporters, car j’avais l’impression qu’il existait un désamour entre eux et la sélection.
Ces dernières semaines, plusieurs médias ont fait état de sommes qui vous sont dues dans le cadre de votre contrat. Ces problèmes ont-ils été depuis résolus ?
Tout n’est malheureusement pas réglé, mais je n’en dirai pas plus…