Lors d'une conférence de presse donnée à Monaco, Michel Platini a annoncé qu'il ne serait pas candidat à la présidence de l'UEFA l'année prochaine. Le président de l'UEFA laisse la voie ouverte à Sepp Blatter qui briguera un cinquième mandat.
“Ce n’est pas le moment, ce n’est pas mon heure, pas
encore.” Tels sont les mots utilisés par Michel Platini lors
d'une conférence de presse organisée à Monaco le 28 août pour
informer de sa non-participation à la campagne pour la présidence
de la FIFA. Un scrutin prévu pour mai 2015 dans lequel l'actuel
président de l'UEFA aurait pu affronter le Suisse Sepp Blatter,
président de la Fédération International de Football Association
depuis 1998. Mais diverses raisons ont poussé l'ancien meneur de
jeu de l'équipe de France à renoncer.
Guerre des mots
“Sepp Blatter n'a jamais cessé d'attaquer Michel Platini ces
derniers mois” avoue Antoine Grynbaum, coauteur du livre
Président Platini (éd. Grasset), sur les antennes
d'Europe 1. L'actuel président de la FIFA aurait ainsi
profité des erreurs de Platini – sa déclaration à propos des grèves
au Brésil pendant le Mondial et son vote pour le Qatar lors de
l'attribution de la Coupe du monde 2022 – pour l'enfoncer.
De son côté, Michel Platini n'est pas en reste et a déjà ouvertement critiqué le Suisse, fréquemment soupçonné de corruption. Dans L'Equipe, il avait ainsi déclaré “Je le connais depuis longtemps, je l'aime bien, mais je ne suis pas favorable à ce qu'il fasse un nouveau bail […] Je l'ai soutenu en 1998 mais je ne le soutiens pas en 2014. Et à l'avenir, Blatter, je ne le soutiendrai plus. Je [le] lui ai dit. Je pense que la FIFA a besoin d'un souffle nouveau. En 2011, il a demandé l'appui de l'UEFA et nous a dit qu'il s'agissait de son dernier mandat.”
Blatter a des soutiens
Si Michel Platini ne se présente pas à la présidence de la FIFA, c'est également, et sans doute, par peur de perdre. Sepp Blatter ayant le soutien de cinq des six confédérations de la FIFA, le président sortant, en se représentant pour une cinquième fois, aurait la certitude de l'emporter. D'autant plus grâce au système de vote : chaque fédération affiliée à la FIFA possède une voix.
“C'est un système solide. Les fédérations nationales, les petits pays notamment, sont sous influence et donc conservées. Elles restent fidèles à la personne en place. Beaucoup de petites fédérations sont acquises à la cause du président en place. Elles font bloc derrière lui. Michel ne prendra pas de risque. C'est un homme intelligent et il se dit : si j'y vais, c'est que je suis sûr de gagner.” explique un témoin au Monde.
Pour espérer atteindre la plus haute place du football mondial, Michel Platini devra donc attendre 2019 et les prochaines élections. Sepp Blatter, qui aura 83 ans, ne se représentera pas et laissera alors le champ libre à “Platoche”. A moins qu'il ne place ses pions Jérôme Valcke et Jérôme Champagne, candidat contre le Suisse en 2015, pour empêcher Michel Platini de présider la FIFA…