Hervé Renard à coeur ouvert

Hervé Renard dit tout. Dans une interview accordée à L’Equipe Enquête, le vainqueur des CAN 2012 et 2015, désormais entraîneur de Lille, se dévoile totalement et n’élude aucun sujet. De ses prédispositions pour l’Afrique au décès de son père, en passant par sa chemise et ses ambitions, le technicien français se livre sans concession.


Bon orateur, Hervé Renard n’est pas le genre d’homme à s’épancher dans la presse. Encore moins lorsqu’il est question de sa vie privée. C’est pourtant l’exercice auquel l’entraîneur de Lille a accepté de se livrer lundi soir pour l’émission L’Equipe Enquête. En larmes au moment d’évoquer les sacrifices consentis par sa mère pour son éducation, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire évoque aussi ses “regrets” d’avoir pris ses distances avec son père, aujourd’hui décédé.


Les passages clés d'Hervé Renard – L'Equipe… par afrikfoot

Lassé par ceux qui le jugent prétentieux, l’homme à la chemise rappelle qu’il a eu un parcours difficile. “Savoir d’où on vient ? J’ai passé huit ans à me lever à 3H du matin tous les jours à sortir des conteneurs, et c’est à moi que vous voulez expliquer ça ? C’est pas possible, on s’est trompé de personnage !

S’estimant sous-coté en France malgré sa consécration sur le continent africain et ses sacres aux CAN 2012 et 2015, le technicien n’épargne pas la mentalité de certains de ses compatriotes : “On est des anciens colons. Quand on colonise un pays c’est qu’on est une race supérieure. Ça ce sont les petits esprits (qui pensent ça, ndlr). Ça plaira pas ? Peu importe“. Un discours provocateur à l’image du personnage qu’il est : franc et sans retenue. Celui qui rêve toujours de mener une sélection “qu’elle soit africaine ou pas” en Coupe du monde le concède toutefois, il lui arrive de faire des calculs : “Il faut savoir manœuvrer sa barque, sinon on se fait manger tout cru !

Romain Lantheaume
Romain Lantheaume

Je suis tombé amoureux du foot africain avec Didier Drogba, puis j’ai découvert Afrik-Foot en 2013. Depuis, nous ne nous sommes plus lâchés !