À la suite de son interview incendiaire à l’encontre de Samuel Eto’o, le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Marc Brys, le sélectionneur des Lions Indomptables, a été sommé de s’expliquer par l’instance.
Au surlendemain de la parution de sa virulente interview à l’encontre d’Eto’o, Marc Brys a été confronté par sa fédération de tutelle. Via une correspondance en date du 19 août mais dévoilée seulement ce jeudi, celle-ci a intimé au technicien flamand l’ordre de s’expliquer, tout en lui rappelant son statut d’employé – même si son recrutement tient du ministère des Sports, lequel chapeaute la Fecafoot.
“Nous vous enjoignons de nous donner, dans un délai de 72 heures fermes, les explications écrites relatives à ces agissements qui, s'ils étaient avérés, contreviendraient gravement aux principes de bonne collaboration, dont celui du respect dû à la hiérarchie et au devoir de réserve attaché à vos fonctions”, peut-on lire.
“Je ne suis donc pas un (entraîneur) ‘béni oui-oui’”
La réponse de l’Anversois ne s’est pas faite attendre. Cette dernière est parvenue au secrétaire général de la Fecafoot, Blaise Djounang, sous les… 48 heures imparties. Reconnaissant à demi-mot son écart, le sexagénaire n’a pas fait amende honorable pour autant, loin s’en faut. Après avoir déclaré n’avoir pas “peur” de la star dans la fameuse interview, l’ancien coach de Louvain en a rajouté une couche en reprenant les termes spéciaux d’Eto’o, lâchés en 2019 à l’occasion d’un entretien sur les ondes de la RFI (“Très souvent au Cameroun on veut des entraîneurs béni-oui-oui. (…) Si vous voulez un changement, il vous faut des entraîneurs qui vous disent non“).
“Je ne suis donc pas un (entraîneur) ‘béni oui-oui’”, a-t-il en effet signifié avant d’ajouter : “C'est dans cette logique de vérité et d'objectivité, que j'ai accepté le poste d'entraîneur-sélectionneur que m'a confié l'Etat du Cameroun et pour laquelle vous la FECAFOOT, vous êtes l'organe utilisateur.” Brys est ensuite longuement revenu sur les dysfonctionnements rencontrés en juin durant son premier rassemblement, qui justifient selon lui la teneur de son interview.
“Je vous rappelle donc ces quelques faits qui m’ont marqué lors du premier regroupement de la sélection nationale qui a été tumultueux comme vous le savez. Lors de ces séjours à Yaoundé et à Luanda en Angola, j’ai vécu les plus grandes frustrations de ma carrière d’entraîneur. Comment comprendre qu’un entraîneur soit privé du matériel didactique (confiscation des maillots, des ballons, du bus) dans le cadre du déroulement des séances d’entraînement pour un match essentiel (…) ? Comment comprendre que des personnes que je ne connais pas et avec qui je n’ai jamais travaillé se retrouvent dans mes vestiaires le jour du match ? A la veille du match contre l’Angola, comment comprendre que des courriers de menace soient envoyer aux joueurs avec copie à leurs clubs et ce malgré, une victoire écrasante contre le Cap-Vert ? Cela avait bien pour but de les démoraliser“, a dénoncé le technicien.
“Je ne suis pas l'ennemi de la Fecafoot “
Se disant contrarié par le “ton martial” employé par la Fecafoot à son égard et vis-à-vis de ses joueurs, Brys a exhorté l’entité à lui permettre de “travailler dans un climat de sérénité et non dans la haine et l'animosité”. “Je ne suis pas l'ennemi de la Fecafoot. Jamais dans mes propos, je ne cherche à heurter la sensibilité des uns et des autres et telle n'est pas mon intention. Je souhaite être évalué uniquement sur la base de mes résultats et non sur ce que j'ai dit ou sur ce que je n'ai pas dit. J'ai un contrat avec l’Etat du Cameroun et des objectifs m'ont été fixés dans le cadre de la prochaine CAN au Maroc et de la Coupe du monde 2026. Je reste disposé à travailler en toute confiance avec la Fecafoot. Seulement, donnez-nous des interlocuteurs polis, courtois, professionnels et nous travaillerons tous ensemble pour faire avancer l'équipe nationale des Lions Indomptables du Cameroun”, a-t-il clarifié.
Puis le coach a conclu par un discours d'ouverture, disant laisser “les incidents” derrière pour “regarder vers l'avant (…) apporter de nouvelles victoires aux Lions Indomptables et remplir de joie nos millions de supporters au Cameroun et travers le monde”. Reste à savoir comment la Fecafoot va réagir à cette réponse d'un Brys qui persiste et signe.