La CAN 2023 qui aura lieu du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire verra la participation de 24 équipes. Tour d’horizon sur les 24 sélectionneurs s’étant invités à la prochaine grand-messe du football africain.
Groupe A
Jean-Louis Gasset (Français, 70 ans), sélectionneur de la Côte d’Ivoire
Intronisé en 2022, sans expérience sur le continent, l'adjoint historique de Laurent Blanc avait jusque-là fait sa carrière en France, en Ligue 1, où il avait été promu notamment à la tête de Bordeaux et de Saint-Étienne. Alors que les Éléphants sont qualifiés d’office car étant à domicile, Gasset aura à cœur de faire oublier l’élimination en huitièmes lors de la précédente édition, en visant le sacre. Avec plus de 70% de victoires, et un record de la plus large victoire à la clé, le Montpelliérain est sur la bonne pente.
Juan Micha (Équato-guinéen, 48 ans), sélectionneur de la Guinée équatoriale
Il a été propulsé à la tête de l’équipe en 2020 après avoir entrainé les catégories jeunes (U17 et U20). Sous son aile, le Nzalang Nacional connaît sa deuxième participation consécutive inédite à la CAN après deux absences de rang. Cette année, il tentera de faire mieux que les quarts de finale de la précédente édition.
Baciro Candé (Bissau-Guinéen, 56 ans), sélectionneur de la Guinée-Bissau
Nommé en 2017 après une première expérience au Portugal (AD Oeiras), Baciro Candé est prophète en son pays. Et pour cause, le natif de Catio demeure à ce jour le seul à avoir hissé les Djurtus en phase finale, quatre fois consécutivement qui plus est. Cette fois, l’objectif reste le même, à savoir parvenir à briser le plafond de verre, en se qualifiant pour la phase à élimination directe.
José Peseiro (Portugais, 63 ans), sélectionneur du Nigeria
Le sexagénaire a été nommé en 2022, grâce à son long CV reflétant un précédent passage fructueux en Afrique, notamment à Al Ahly avec lequel il a remporté le championnat d’Égypte au bout d’une aventure d’une saison (2015-2016). À l’aube de sa première CAN avec les Super Eagles, Peseiro n’est cependant plus en odeur de sainteté chez les triples champions d’Afrique. En novembre, la Fédération nigériane de football (NFF) avait en effet souhaité le remercier suite à un deuxième nul lors des éliminatoires pour la Coupe du monde 2026, mais n’avait pas suffisamment de budget.
Groupe B
Bubista (Cap-Verdien, 53 ans), sélectionneur du Cap-Vert
À la suite d’un parcours essentiellement lusophone, en Angola, au Portugal (Sporting), mais principalement au pays dans le championnat local, Bubista s’est vu confier les clés du camion en 2020. Il connaissait bien la sélection pour y avoir effectué deux précédents passages en qualité d’adjoint (2007-2013, 2016-2017). Il est le premier entraineur de l’histoire des Requins Bleus à prendre part à une deuxième CAN consécutive. Et ce, avec l’ambition de franchir les huitièmes de finale où il s’était arrêté en 2022 (CAN 2021).
Rui Vitória (Portugais, 53 ans), sélectionneur de l’Égypte
Arrivé en 2022 quelques mois après un autre Portugais, Carlos Queiroz (2021-2022), limogé pour manque de résultats et la non-qualification au Mondial 2022, Vitoria est parvenu à redresser la barre avec les Pharaons, en survolant la phase des qualifications (cinq victoires en autant de rencontres). Toujours invaincu en compétitions avec les septuples champions d’Afrique, il n’a perdu qu’un seul match en 13 sorties. Il fait partie des entraineurs à suivre, sachant la réputation de gagneur qui le précède. Ses huit titres remportés, dont six au Portugal, font de lui le coach le plus titré de cette phase finale.
Chris Hughton (Irlandais, 65 ans), sélectionneur du Ghana
Ex-assistant technique d’Otto Addo, il prit la succession de l’ex-international ghanéen (15 capes, 2 buts) à la tête des Black Stars en mars 2023. Avec un bilan plus que moyen de 4 victoires, 2 nuls et 3 défaites, l’ex-transfuge de la Premier League peine à confirmer les attentes placées en lui. Au-delà des résultats, son équipe est critiquée pour le contenu de jeu assez pauvre. Raoul Savoy, son homologue de la Centrafrique, leur a d’ailleurs prédit une sortie dès la phase de groupes, comme lors de la précédente édition, suite à leur qualification par un trou de souris.
Chiquinho Conde (Mozambicain, 58 ans), sélectionneur du Mozambique
L’ancien joueur de Créteil a pris les commandes des Mambas en 2021, après un premier passage éclair (6 mois) en 2010 marquant une parenthèse dans son parcours au sein du championnat domestique. Malgré un bilan négatif de 10 défaites, 6 victoires et 4 nuls en 20 matches, il a réussi l’exploit de qualifier la sélection à sa première phase finale depuis 14 ans (leur dernière participation remontait à 2010).
Groupe C
Rigobert Song, (Camerounais, 47 ans), sélectionneur du Cameroun
L’ex-défenseur emblématique des Lions Indomptables (137 capes, 4 buts) a été intronisé en 2022 par Samuel Eto’o, son ancien coéquipier en sélection, actuellement président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Et ce, cinq ans après son intérim sur le banc, alors qu’il effectuait un deuxième mandat d’assistant. Un poste qui l’a vu lancer sa carrière en 2012, deux ans après sa retraite sportive. Excepté un bref passage de sélectionneur au Tchad (octobre-novembre 2015), Song n’a connu que l’équipe du Cameroun. Son principal fait d’armes reste la qualification au Mondial 2022 aux dépens de l’Algérie.
Tom Saintfiet (Belge, 50 ans), sélectionneur de la Gambie
Arrivé en 2018, Saintfiet est l’un des sélectionneurs les plus expérimentés de cette édition. Il compte en effet une dizaine de sélections dirigées, dont cinq africaines, plus un poste éphémère de directeur technique à la NFF (mars-juillet 2012). Cela en dit long sur sa connaissance du football continental. Après avoir offert aux Scorpions leur première participation à une phase finale, en 2022, il entend cette fois atteindre le dernier carré. Pour cela, il faudra sortir du groupe de la mort dans lequel on retrouve le tenant du titre, le Sénégal, le dernier médaillé de bronze, le Cameroun, et la Guinée.
Kaba Diawara (Franco-Guinéen, 48 ans), sélectionneur de la Guinée
S’étant vu confier la barre technique de l’équipe nationale pour ses débuts d’entraineur en 2021, l’ex-attaquant du Syli National (28 capes, 10 buts) est peut-être le sélectionneur le moins expérimenté du plateau. Avec un bilan négatif de 7 victoires pour 4 nuls et 9 défaites, sa meilleure performance reste les huitièmes de finale à la CAN 2021.
Aliou Cissé (Sénégalais, 47 ans), sélectionneur du Sénégal
L’ex-milieu des Lions (33 capes) a été propulsé à la tête de la sélection en 2015. Avant cela, il avait fait ses preuves en tant qu’assistant d’Amara Traoré (janvier-février 2012), de Joseph Koto (mai-octobre 2012) et d’Alain Giresse (2013-2015), et en qualité d’intérimaire entre février et avril 2012. Bref, une carrière pratiquement sauce sénégalaise après des débuts d’assistant à Louhans-Cuiseaux en France. L’ex-Parisien peut s’enorgueillir d’un bilan très positif (plus de 63% de victoires). Après s’être pris les pieds dans le tapis en 2017 (quarts de finale) et en 2019 (finale), il a enfin conduit l’équipe vers son premier titre.
Groupe D
Djamel Belmadi (Franco-Algérien, 47 ans), sélectionneur de l'Algérie
Belmadi a été parachuté à la tête des Fennecs en 2018, après huit années passées en sélection qatarie (2014-2015) et dans l’antichambre de Lekhwiya SC (2010-2012, 2015-2018). Il a immédiatement mis tout le monde d’accord en remportant d’entrée la CAN 2019, et en établissant un record d’invincibilité de 35 matches dans la foulée. La suite a en revanche été plus compliquée, avec une élimination dès la phase de poules à la CAN 2021 et la non-qualification à la Coupe du monde 2022. Mais depuis, sa formation semble renaitre de ses cendres, puisqu’elle est invaincue depuis 11 matches.
Pedro Soares Gonçalves (Portugais, 47 ans), sélectionneur de l’Angola
Nommé en août 2019, Pedro Gonçalves n’avait jamais coaché d’équipe professionnelle, si ce n’est les catégories jeunes des clubs portugais, les sélections jeunes de l’Angola (U20 et U17) et les espoirs du Clube Desportivo Primeiro de Agosto en Angola. Il a dans un premier temps échoué à qualifier les Palancas Negras à la CAN 2021, avant de se racheter avec une participation lors de cette édition.
Hubert Velud (Français, 64 ans), sélectionneur du Burkina Faso
En poste depuis avril 2022, Velud connait bien le football africain pour avoir entrainé plusieurs clubs sur le continent et les sélections du Togo et du Soudan. Il a construit son palmarès au TP Mazembe avec une Supercoupe de la Confédération africaine de football (2016) et en Algérie avec deux championnats, à l’ES Sétif (2013) puis à l’USM Alger (2014). Malgré un bilan positif, il sera jugé sur ses performances lors de cette CAN. Il devra faire mieux que son prédécesseur burkinabè Kamou Malo qui avait terminé quatrième avec les Étalons lors de la précédente édition.
Amir Abdou (Franco-Comorien, 51 ans), sélectionneur de la Mauritanie
Nommé en mars 2022 avec sur son CV un passage en France (FC Golfech) et un parcours historique avec les Comores, l’ex-entraîneur du FC Nouadhibou a pour mission de qualifier les Mouribatounes à la phase à élimination directe, pour une première dans l’histoire. En deux participations (2019, 2021), les Mauritaniens n’ont jamais réussi à sortir de la phase de groupes. Cette troisième pourrait être la bonne.
Groupe E
Éric Chelle, (Franco-Malien, 46 ans), sélectionneur du Mali
Désigné en mai 2022, l’ex-éphémère défenseur des Aigles (5 capes) avait fait ses griffes dans les divisions inférieures en France avant de prendre les rênes de la sélection. Avec un pourcentage de plus de 70% de victoires, il devra franchir les huitièmes de finale au stade desquels les Maliens restent sur deux éliminations consécutives (2019, 2021).
Collin Benjamin (Namibien, 45 ans), sélectionneur de la Namibie
Plus jeune sélectionneur de la CAN 2023, Collin Benjamin a été encadreur les jeunes du TSV 1860 Munich à ses débuts, puis il a intégré le staff des Brave Warriors en tant qu’assistant en 2018 avant de prendre les commandes cinq ans plus tard (juillet 2022). Sous sa direction, les Namibiens renouent avec la phase finale après une absence lors de la précédente édition.
Hugo Broos (Belge, 71 ans), sélectionneur de l’Afrique du Sud
Sélectionneur le plus âgé, il est en poste depuis mai 2021. Il fait partie des rares à avoir déjà soulevé le trophée (en 2017 avec le Cameroun). Ayant débuté sa longue carrière en Belgique en 1988, avec trois championnats et deux coupes à la clé, Broos a exporté ses services en Afrique, plus précisément en Algérie, à la JS Kabylie. Son expérience a permis aux Bafana Bafana de renouer avec la phase finale après avoir manqué la précédente édition.
Jalel Kadri (Tunisien, 52 ans), sélectionneur de la Tunisie
Jalel Kadri a été propulsé à la tête de l’équipe en février 2022 suite au départ de Mondher Kebaier dont il était l’adjoint depuis une année. Une fonction qu’il avait déjà assumée durant sept mois auparavant (février-septembre 2013) sous Nabil Maaloul. Il connait le football tunisien pour avoir effectué plusieurs passages dans le championnat local. Il tentera de faire mieux que son prédécesseur qui s’était arrêté en quarts de finale lors de la précédente édition.
Groupe F
Sébastien Desabre (Français, 47 ans), sélectionneur de la RD Congo
Débarqué en août 2022 en provenance des Chamois niortais, Sébastien Desabre poursuit sa carrière aux couleurs africaines. Champion de Tunisie avec l’ES Tunis (2014) et du Maroc avec le Wydad en 2017, il a permis aux Léopards de renouer avec la phase finale, après leur absence il y a deux ans au Cameroun.
Walid Regragui (Franco-Marocain, 48 ans), sélectionneur du Maroc
En poste depuis 2022, suite à l’éviction de Vahid Halilhodzic, à quelques encablures de la Coupe du monde. L’ex-international marocain (44 capes, 1 but) venait de remporter le doublé championnat-ligue des champions de la CAF avec le Wydad. Élu meilleur entraineur africain l’an dernier, l’ancien Toulousain enchaine les victoires et les prouesses. Précédemment vainqueur de la Coupe du Maroc avec le FUS Rabat (2014) et du championnat qatari avec Al-Duhail SC (2020), sa meilleure performance reste la quatrième place du Maroc au Mondial 2022. Un stade jamais atteint auparavant par une équipe africaine.
Adel Amrouche (Algérien, 55 ans), sélectionneur de la Tanzanie
Nommé en mars 2023, Amrouche est précédemment passé sur le banc de la Guinée équatoriale, du Burundi, du Kenya, de la Libye et du Botswana. Sans oublier ses passages à l’USM Alger et en RDC. Ses performances sont en somme satisfaisantes, puisqu’il s’agit de la troisième participation des Taifa Stars à la phase finale après 1980 et 2019. Il tentera de briser le plafond de verre du premier tour.
Avram Grant (Israélien, 68 ans), sélectionneur de la Zambie
L’ex-entraineur de Chelsea a été nommé en décembre 2022. Il s’agit de son deuxième passage sur le banc d’une équipe africaine après la sélection ghanéenne (2014-2017). Son travail a permis aux Chipolopolos de retrouver la phase finale après trois absences consécutives. Cependant, il n’a plus rempoté le moindre titre depuis sa victoire dans le championnat serbe avec le Partizan Belgrad (2012), son sixième titre au palmarès après cinq trophées empochés dans les années 1990 en Israël.