Hervé Renard ne tarit pas d’éloges pour Kamara Ibrahim. Le nouveau sélectionneur des Eléphants invite toutefois son deuxième adjoint, nommé en début de semaine par la Fédération ivoirienne de football (Fif), à jouer son rôle à fond, avec un oeil critique sur ses choix.
De notre correspondant à Abidjan
Hervé Renard, dans sa tunique de sélectionneur national de Côte d’Ivoire, a effectué sa deuxième sortie devant la presse nationale et internationale jeudi. Cette fois-ci, il était question de la publication de sa liste inaugurale de 26 joueurs, en prévision de la rencontre hypothétique face à la Sierra Leone prévu pour le 6 septembre dans le cadre de la première journée des éliminatoires de la CAN 2015.
En marge de l'événement, le technicien français s'est prononcé sur la nomination de Kamara Ibrahim. Et Renard ne trouve aucune objection à collaborer avec un technicien local pour peu que les termes de leur collaboration soient clarifiés. “Je ne suis pas à ma première expérience africaine. Dans tous les pays où je suis arrivé, on m’a toujours présenté un adjoint. J’ai toujours plus ou moins accepté l’adjoint qu’on me présentait en mettant les choses clairement à plat, en définissant son rôle parfaitement“, a-t-il précisé.
“Un entraîneur qui a de grandes qualités“
Aux yeux d'Hervé Renard, le passé récent du sélectionneur des équipes de jeunes (cadets et juniors) plaide en sa faveur. Mieux, ce qui lui a été donné de voir sur place, a achevé de le convaincre sur le rôle essentiel que pourrait jouer le technicien ivoirien dans son staff. “J’ai déjà regardé une chose ! C’est que c’est quelqu’un (Kamara Ibrahim, ndlr) qui a gagné une Coupe d’Afrique des Nations, il n’y a pas si longtemps, même si c’est avec les U17. J’ai eu aussi la chance de voir son équipe évoluer contre l’Afrique du Sud. J’ai été assez enthousiasmé par la manière dont cette équipe de jeunes a évolué“, s’est-il félicité.
Avant de l’encenser: “Je pense sincèrement que c’est un entraîneur qui a de grandes qualités. J’aime bien sa façon de percevoir le football. Kamara va apporter de la fraîcheur, sa vision du football et puis sa connaissance du football ivoirien. Lui-même étant ivoirien, il a certainement beaucoup de choses à m’apprendre.”
“Pas besoin d'un adjoint qui dit toujours oui“
En clair, l’ancien sélectionneur de la Zambie attend beaucoup de Kamara et ne souhaite pas qu’il soit “un adjoint qui s’assoit et qui dit toujours oui. Parce que ce n’est pas tellement bon dans un staff“. Aussi le met-il sévèrement en garde contre l’indolence et la complaisance. “Je peux lui demander d’aller voir ailleurs si à l’ouvrage il ne satisfait pas. Dans une équipe comme la Côte d’Ivoire qui est une grande équipe, il n’y a pas de place pour l’a priori, pour les sentiments. Je ne travaille pas avec les sentiments“, a-t-il signifié avec franchise.
Mais pour le moment, le sélectionneur des Éléphants ne veut pas se faire de mauvais sang et préfère jouer balle à terre. “Je reste persuadé que c’est quelqu’un de très bien et d’ailleurs, je n’ai jamais eu de problème avec un adjoint local partout où je suis passé. C’est toujours un grand plaisir de travailler avec un adjoint local parce que j’ai toujours tiré des informations importantes pour mon bien“, a-t-il rassuré. Kamara Ibrahim venant de qualifier les Éléphanteaux U20 pour leur première CAN depuis 2009, l'expérience s'annonce prometteuse !