Coupe du monde féminine : héroïque, le Nigeria manque son rendez-vous avec l’histoire

Publié le par Prudence Ahanogbe

Des regrets éternels pour Nigeria… Alors qu’elles avaient l’occasion de devenir la première sélection africaine de l’histoire à franchir un tour à élimination directe à la Coupe du monde féminine, les Super Falcons se sont inclinées aux tirs au but contre l’Angleterre (0-0, 2-4 tab), championne d’Europe en titre, ce lundi matin à Brisbane en Australie à l’occasion des 8es de finale. Héroïques pendant plus de 120 minutes mais en manque de réalisme (3 transversales touchées), les Nigérianes se sont effondrées durant la séance de tirs au but et sortent plein de regrets.

Le sélectionneur Randy Waldrum reconduisait son 4-2-3-1 habituel. Mais avec un changement de taille. En effet, l’attaquante star du Barça, Asisat Oshoala, commençait sur le banc, laissant sa place à Ifeoma Onumonu en pointe.

Après une première occasion anglaise, sur corner notamment (4e), le Nigeria se procurait à son tour une situation… sur corner par Michelle Alozie, dont la tête était repoussée par Alessia Russo (12e). Opérant davantage en contres, le Nigeria se montrait pourtant dangereux en attaques placées, alors qu’Ashleigh Plumptre profitait de la tergiversation de la défense anglaise pour se créer deux grosses opportunités. L’arrière gauche trouvait la transversale sur une première frappe avant de voir la gardienne Mary Earps repousser sa seconde tentative (17e).

Sauvées par la VAR

Cette offensive avait le mérite d’échauder les Lionnesses. Car ces dernières faisaient ensuite briller la portière des Super Falcons, Chiamaka Nnadozie, auteure de plusieurs parades décisives. La pensionnaire du Paris FC réalisait d’abord un bel arrêt réflexe sur une frappe de Russo, qui était au rebond d’un mauvais dégagement de Blessing Demehin, aux abords de la surface (23e). Puis la joueuse de 22 ans repoussait une reprise de volée du droit de Rachel Daly, à la suite d’un corner (28e).

Sous pression, les joueuses de Randy Waldrum se voyaient sanctionnées d'un penalty dans la foulée pour une poussette litigieuse d'Ajibade dans la surface, avant que l’arbitre hondurienne Melissa Borjas ne revienne sur sa décision après consultation de la VAR (33e). Le Nigeria avait eu chaud et répondait du tac au tac par Christy Ucheibe, qui voyait la capitaine anglaise Millie Bright repousser sa frappe, puis par Rasheedat Ajibade dont le tir contré filait en corner (36e).

L’Angleterre voit rouge, Alozie frustre le Nigeria

Au retour des vestiaires, les spécialistes de la CAN féminine (11 sacres) s’offraient une nouvelle occasion par Demehin. La défenseure reprenait un centre de la tête et touchait la barre (47e). Au fil des minutes, le cuir se baladait d'un camp à l'autre sans que l'une des deux équipes n'arrive à le maîtriser complètement. Les duels s'intensifiaient au milieu du terrain. Dans le dernier quart d’heure de jeu, Nnadozie gratifiait le public d’un double arrêt, sur une tête puissante de Daly, puis sur une tentative de Russo, consécutivement à un corner (76e). Les Super Falcons terminaient la rencontre en supériorité numérique, après le carton rouge de Lauren James, coupable après vérification de la VAR, d’avoir marché volontairement sur une joueuse nigériane (86e). Malheureusement, les dames en vert n’en profitaient puisque dans les prolongations, Alozie, pourtant seule devant la gardienne, manquait l’opportunité en or de donner l’avantage aux siennes et tirait au-dessus (98e). La pression s'accentuait dans la surface anglaise, en vain, à l'image de ce tir trop mou d'Oshoala.

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Obligé de passer par l’épreuve des tirs aux buts, le Nigeria s’incline finalement (4-2) après les tentatives manquées de Desire Oparanozie et de Michelle Alozie sur leurs deux premiers tirs. Les Super Falcons peuvent nourrir des regrets.

Coupe du monde féminine : héroïque, le Nigeria manque son rendez-vous avec l’histoire

Prudence Ahanogbe

Couteau suisse de la rédaction footballistique, je perce mon trou grâce au dépassement de soi. Sur mon versant gauche, un don indescriptible pour l’écriture, un peu comme Messi, et sur le versant droit, beaucoup de travail, à la Cristiano Ronaldo.