Il y a tout juste deux semaines, la Côte d’Ivoire remportait la CAN 2023 à la maison, un rêve qui relevait pourtant de l'impossible au sortir de la cinglante défaite 4-0 contre la Guinée Equatoriale lors de la 3e journée de la phase de groupes. Revue d’effectif des 27 acteurs du miracle ivoirien.
Bien entendu, cette formidable épopée porte le sceau d’Emerse Faé, l’ancien international ivoirien ayant pris les rênes des Éléphants, sans expérience préalable à la barre d’une équipe A, suite au départ de Jean-Louis Gasset au lendemain de la catastrophe face aux Équato-Guinéens. L’ex-milieu de terrain a notamment su fédérer ses troupes, sauvées par la victoire du Maroc en clôture de la dernière journée de groupes, mais aussi instaurer des choix forts. Cependant, cette performance reste l’apanage des 27 joueurs ayant adhéré au discours du technicien âgé de 40 ans.
Gardiens
Yahia Fofana (7 titularisations, 691 minutes de jeu)
Solide en ouverture devant la Guinée-Bissau (2-0), le gardien d’Angers SCO a ensuite vécu un calvaire en concédant cinq buts en deux matches, dont quatre à l’amorce de la troisième et dernière journée de groupes. Abandonné par sa défense face au Sénégal en huitièmes (1-1, 4 tab 5), il a retardé l’ouverture du score malienne en quarts en repoussant le penalty de Noss Traoré pour une victoire renversante 1-2 à l’arrivée. Une CAN solide.

Badra Ali Sangaré (aucune apparition)
S’il n’a pas eu sa chance, le portier de Sekhukhune United n’est pas moins resté concerné tout au long de la compétition. Celui qui avait été titulaire lors de la précédente édition a en outre contribué à la bonne vie du groupe.
Charles Folly (aucune apparition)
Seul joueur local de l'effectif, il a vécu un tournoi semblable à celui de Badra Ali Sangaré. Mais l’apport humain du portier de l’ASEC Mimosas a été important dans un vestiaire s’étant forgé un mental d’acier au fil du tournoi.
Défenseurs
Serge Aurier (4 titularisations, 1 entrée en jeu, 349 minutes)
Latéral droit de Galatasaray depuis le 2 février dernier (transfert en provenance de Nottingham Forest), Serge Aurier a été rappelé peu avant la CAN (novembre 2023), quatre mois après une prestation indigeste contre la Zambie (défaite 3-0). Titulaire lors d'un seul match au premier tour, l’ancien Parisien a récupéré le côté droit de la défense sous Faé, et par la même occasion le brassard de capitaine. Son expérience et ses soufflantes lors des matches couperets ont été précieuses même s'il a manqué la demi-finale pour cause de suspension. Il a remporté sa deuxième CAN après 2015.

Wilfried Singo (3 titularisations, 4 entrées en jeu, 347 minutes)
Aligné en ouverture, l’arrière droit de l’AS Monaco a rapidement laissé la place à son capitaine Aurier, après son calvaire face aux Équato-Guinéens. Auteur d'une entrée précieuse en quart de finale contre le Mali en situation d'infériorité numérique et ayant suppléé Aurier avec brio en demies contre la RDC (1-0), l’ancien du Torino a aussi parfaitement tenu son rôle d'entrant en finale. Sa polyvalence a été des plus appréciable.

Evan Ndicka (7 titularisations, 691 minutes)
Ayant disputé l’intégralité des rencontres avec le gardien Yahia Fofana, Ndicka est le joueur de champ le plus utilisé de cette CAN 2023 côté ivoirien. Taille patron pour son premier tournoi avec les Eléphants, le roc de l’AS Rome, a parfaitement muselé le Ballon d’Or africain en titre, Victor Osimhen, en finale.

Ousmane Diomandé (2 titularisations, 167 minutes)
International depuis septembre et considéré comme l'un des grands talents de demain, Ousmane Diomandé (5 capes) est l’un des grands perdants de l’avènement de Faé. Titulaire lors des deux premiers matches, le central du Sporting CP a assisté au reste de la compétition depuis le banc après son match raté face au Nigeria.

Odilon Kossounou (3 titularisations, 249 minutes)
À l’inverse de Diomandé, il fait partie des grands gagnants du système Faé. Bien qu’étant en-dessous de ses standards au Bayer Leverkusen (fautif sur penalty puis expulsé pour un deuxième jaune en quarts contre le Mali), le jeune central de 21 ans a été préféré aux côtés de Ndicka pour la phase à élimination directe. Le tout alors qu'il n'avait pas joué la moindre minute en phase de groupes !
Willy Boly (2 titularisations, 2 entrées en jeu, 262 minutes)
Le géant central du Nottingham Forest (1,95m), a répondu présent à chaque fois que besoin se faisait ressentir. Rescapé du naufrage équato-guinéen, il a tenu la barraque à cinq derrière alors que les Ivoiriens étaient à 10 contre 11 en quarts, et s’est montré intraitable face aux Congolais en l’absence de Kossounou.
Ghislain Konan (7 titularisations, 655 minutes)
Indiscutable à son poste, l’arrière gauche prêté à Al-Feyha par Al-Nassr est le deuxième joueur de champ le plus utilisé après Ndicka. Il a joué l’intégralité des rencontres, aux seules exceptions des deux défaites concédées au premier tour. La CAF l'a placé dans son équipe-type du tournoi.

Chester Diallo (aucune apparition)
Seul joueur de champ n’ayant pas pénétré le rectangle vert, le latéral gauche du Hajduk Split peut remercier sa bonne étoile. L’intéressé est en effet retourné en Croatie avec la médaille d’or et son premier titre au palmarès, alors qu’il faisait partie des surprises de Gasset pour la CAN. Il avait auparavant été convoqué une seule fois en un an (juin 2023) sans jouer.
Milieux de terrain
Idrissa Doumbia (0 titularisation, 1 entrée en jeu, 1 minute)
Avec seulement une minute au compteur (sorti du banc pour les toutes dernières secondes du match d’ouverture), le milieu défensif d’Al-Ahli SC a rejoint le Qatar avec un titre inespéré, sachant qu’il signait son retour dans le groupe après deux premières convocations en juin et septembre 2023.
Franck Kessié (6 titularisations, 1 entrée en jeu, 618 minutes)
Remplaçant en huitièmes, le relayeur d’Al-Ahli, déjà passeur décisif lors du match d’ouverture, a convaincu Faé de le remettre dans le onze, après son but sur penalty en supersub contre les ex-tenants du titre sénégalais (puis son tir au but victorieux). C’est encore lui qui a égalisé en finale, à l’aide d’une tête piquée. L’ancien Barcelonais est le troisième joueur de champ le plus utilisé, ex aequo avec son compère de l’entrejeu, Seko Fofana.

Ibrahim Sangaré (4 titularisations, 2 entrées en jeu, 374 minutes)
Indiscutable jusqu’en huitièmes, le milieu défensif de Nottingham Forest a été la principale victime de l’incorporation dans l’entrejeu de Jean Michael Seri, dont la complémentarité avec les deux travailleurs Seko Fofana et Kessié s’est avérée indispensable. Une CAN marquée donc par un certain déclassement sur le plan individuel.

Seko Fofana (7 titularisations, 618 minutes)
Prêté au rival Al-Ettifaq en pleine CAN, le relayeur appartenant à Al-Nassr a été l’une des plus grandes satisfactions de l’équipe. Revenu en sélection à trois mois du démarrage de la compétition, et ce après plusieurs absences, l’ancien Lensois a marqué de son empreinte le premier but ivoirien de ce cru, mais pas que ! Présent dans tous les bons coups en quarts, son tir dans les arrêts de jeu s’est transformé en passe décisive pour la réalisation d’Oumar Diakité synonyme de qualification.
Jean Michaël Seri (4 titularisations, 358 minutes)
Sorti du placard après le premier tour, le petit milieu défensif d’Hull City (1,68m) est LA grande trouvaille de Faé. Symbole du renouveau des Éléphants, l’ex-Niçois a apporté la touche technique qui manquait au milieu. Son parfait alliage avec les besogneux Seko Fofana, Kessié ou encore Ibrahim Sangaré a été essentiel pour l’équilibre.
Lazare Amani (0 titularisation, 2 entrées en jeu, 30 minutes)
Probablement le plus grand gagnant de la liste de Gasset. Le relayeur de l’Union Saint-Gilloise n’avait plus été rappelé depuis sa première convocation en novembre 2022. Il a bénéficié d’une demi-heure en demies puis de la toute dernière minute de la finale.
Attaquants
Nicolas Pépé (2 titularisations, 3 entrées en jeu, 221 minutes)
Rappelé pour la CAN après un an d'absence, l’ailier droit de Trapzonspor a endossé les seconds rôles en attaque, suppléant les titulaires habituels. Son entrée en jeu réussie contre le Sénégal (un penalty obtenu) aurait pu donner une autre tournure à son tournoi. Mais il a été sacrifié et remplacé avant la mi-temps en quarts contre le Mali suite à l'expulsion de Kossounou. Avant d’assister aux deux dernières rencontres depuis le banc suite aux retours de Simon Adingra et de Sébastien Haller conjugués à la montée en puissance de Max-Alain Gradel.

Max-Alain Gradel (4 titularisations, 1 entrée en jeu, 304 minutes)
Le vétéran arrivé probablement au bout de son aventure en sélection, est l’autre symbole de la renaissance ivoirienne. Laissé sur le banc lors des deux premières sorties, sorti du banc pour les 7 dernières minutes du calvaire face à la Guinée équatoriale, l’ailier de Gaziantep a été instauré dans le onze de Faé pour ne plus le quitter, au bonheur des Ivoiriens. Son expérience (7 CAN disputées) a été fort utile. Passeur décisif pour Haller en demi-finale. Comme Aurier, il avait déjà gagné la CAN en 2015.

Simon Adingra (2 titularisations, 3 entrées en jeu, 267 minutes)
Retenu pour le tournoi malgré une blessure, le jeune ailier gauche de Brighton (22 ans) a pris le train en marche à partir de la dernière journée de groupes pour retrouver son statut de titulaire en demies. Joker de luxe en quarts (égalisation à la 90e), le natif d’Abobo s’est mué en double passeur décisif en finale. Il a logiquement été élu meilleur joueur de la finale et meilleur jeune de la CAN. L'avenir lui appartient.

Karim Konaté (0 titularisation, 3 entrées en jeu, 60 minutes)
Après trois entrées en jeu durant la phase de groupes, l’avant-centre du RB Salzbourg a été laissé sur le banc pour le reste du tournoi. Il s’ajoute à la liste des perdants de l’intronisation de Faé et n'est pas parvenu à bousculer la hiérarchie en attaque. Ce n'est probablement que partie remise.

Sébastien Haller (2 titularisations, 2 entrées en jeu, 301 minutes)
Blessé, à l’image d’Adingra, avant le coup d’envoi de la CAN, l’avant-centre du Borussia Dortmund a effectué son retour au petit trot à partir des huitièmes, pour finalement débuter dans le dernier carré, avec à la clé deux buts victorieux en demies et en finale. Le symbole de la renaissance ivoirienne.

Oumar Diakité (2 titularisations, 3 entrées en jeu, 225 minutes)
Malgré son statut de remplaçant, l’avant-centre du Stade de Reims utilisé en tant qu’ailier droit fait partie des incontournables. Il a pris part à toutes les rencontres des Éléphants à l’exception de la demi-finale pour laquelle il était suspendu en raison d’un carton rouge. C’est lui qui délivre son équipe en quarts à la 120e minute grâce à une Madjer sur un tir transformé en passe décisive de Seko Fofana. L'un des chouchous des supporters.

Jonathan Bamba (1 titularisation, 2 entrées en jeu, 95 minutes)
Titularisé en ouverture, remplaçant ensuite lors des deux dernières journées de groupes pour passer le reste de la compétition sur le banc, l’ailier gauche du Celta Vigo complète la liste des perdants de l’ère Faé.

Jérémie Boga (2 titularisations, 2 entrées en jeu, 183 minutes)
Rappelé peu de temps avant la compétition (novembre 2023), l’ailier gauche de l’OGC Nice a démarré dans la peau d'un titulaire lors des deux premières journées de groupes. Remplaçant impuissant contre la Guinée Equatoriale, il a ensuite disparu pour jouer la dernière minute de la demi-finale face aux Léopards.

Christian Kouamé (3 titularisations, 1 entrée en jeu, 218 minutes)
L’ailier gauche de la Fiorentina a pallié tant bien que mal aux absences d’Adingra et d’Haller à l’occasion du deuxième et du troisième match de poule. Il a en outre dépanné en pointe en quarts.
Jean-Philippe Krasso (3 titularisations, 3 entrées en jeu, 248 minutes)
Souvent aligné en pointe et buteur contre la Guinée Bissau (2-0), l’avant-centre de l’Etoile Rouge a finalement endossé le rôle de doublure d’Haller suite au retour de ce dernier dans le onze.
