Près de deux ans après, le président de la Fédération marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, s'est exprimé au sujet du limogeage de Vahid Halilhodzic du poste de sélectionneur des Lions de l'Atlas.
Evincé du banc marocain en août 2022 à l'aube de la Coupe du monde, Vahid avait pourtant réussi à qualifier les Lions de l'Atlas pour le prestigieux tournoi. Il s'agissait de la troisième fois que le technicien vivait pareille mésaventure durant sa carrière et cet épisode a forcément laissé des traces.
« Je ne veux pas parler de l'équipe nationale marocaine », avait-il ainsi sèchement répondu à ce sujet pour la chaîne égyptienne Al Hayat en décembre dernier. Preuve en est que la douleur et l'incompréhension sont encore bien palpables chez l'entraîneur de 71 ans, qui évoquait des “choix politiques” pour justifier son éviction.
“L'ambiance n'était pas saine”
Dans un entretien accordé vendredi à la chaîne ON Time Sports, Lekjaa a présenté les choses de manière différente pour justifier l'échec – s'il en est un – du passage de Vahid sur le banc marocain (2019-2022). “D'après ce que j'ai observé de l'ambiance autour de l'équipe nationale, elle n'était pas saine trois mois avant la Coupe du monde, donc une décision audacieuse s'imposait”, a plaidé le dirigeant, avant de développer.
“Nous avons choisi Walid Regragui car nous sommes convaincus qu'il possède ce qui manquait à l'équipe nationale. C'est un entraîneur qui crée des atmosphères positives, tire le meilleur des joueurs et gère bien les aspects négatifs. La fin de la relation avec Vahid était due à une série de circonstances qui ne correspondaient pas à nos ambitions communes. Il y avait un dialogue constant avec lui, et je respecte ses décisions et sa philosophie, mais l'intérêt du Maroc et des Marocains est primordial.”
Faouzi Lekjaa : « Ce qui manquait à Vahid, c'était d'être proche des joueurs et de créer une bonne atmosphère pour les joueurs. » pic.twitter.com/a24SGoLTOJ
— SOCCER212 (@SCCR_212) May 3, 2024
« Je vais vous dire ce qui s'est passé. Je ne voulais pas accepter que les dirigeants des fédérations de football quels joueurs joueront et lesquels ne joueront pas », s'était de son côté défendu Vahid auprès du média bosnien N1, faisant directement référence à Hakim Ziyech qu’il avait choisi d’écarter pour raisons disciplinaires, malgré la pression de la FRMF. Personnage haut en couleurs, Vahid est un coach réputé “à poigne” et son fonctionnement peut déplaire. Depuis son éviction, l'ex-coach du FC Nantes n'a pas retrouvé de projet, même s'il avait brièvement été annoncé en début d'année pour prendre les reines de la sélection algérienne, qu'il avait connu entre 2011 et 2014. Affecté par cette dernière expérience, il songerait sérieusement à prendre sa retraite.